Députée Insoumise

Comptes de campagne de LFI en 2017 : Sophia Chikirou mise en examen pour escroquerie aggravée

  • Publié le 24 septembre 2024 à 16:04
  • Actualisé le 24 septembre 2024 à 16:09

Sophia Chikirou, députée LFI, a été mise en examen ce 24 septembre 2024 dans le dossier d’escroquerie aux comptes de campagne de Mélenchon en 2017.

La figure Insoumise Sophia Chikirou a été mise en examen mardi à Paris notamment pour escroquerie aggravée et abus de biens sociaux dans l’enquête sur les comptes de campagne 2017 du candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon en 2017, dont elle est proche, a appris l’AFP de source judiciaire.

Dans cette enquête ouverte en avril 2018, la justice soupçonne Mediascop, la société de conseil en communication de la députée de Paris, d’avoir surfacturé certaines prestations lors de la campagne de M. Mélenchon en 2017, ce que nie l’élue de 45 ans.

- "Pas de détournement de fonds publics", "pas d’enrichissement personnel" -

En 2018, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) puis la cellule de renseignement financier Tracfin avaient adressé des signalements au parquet de Paris, qui avait ouvert une enquête préliminaire en avril 2018.

Mi-octobre de la même année, le parquet avait diligenté des perquisitions spectaculaires, notamment car une partie a été diffusée en direct sur la page Facebook de Jean-Luc Mélenchon, au siège du parti, chez le leader Insoumis et de nombreux collaborateurs, déclenchant l’ire du parti de gauche radicale.

Quelques jours plus tard, Mme Chikirou avait été entendue en audition libre sur deux jours à Nanterre par la police anticorruption (Oclciff).

"Il n’y a pas eu de surfacturation, Mediascop n’a pas surfacturé, il n’y a pas d’enrichissement personnel, il n’y a pas eu de détournement de fonds publics", avait-elle balayé quelques jours après.

- Quels sont les soupçons ? -

Début novembre 2018, le dossier avait été confié à des juges d'instruction.

La CNCCFP, qui a validé fin 2017 les comptes des onze candidats malgré certaines dépenses retranchées (434 939 euros sur 10,7 millions déclarés concernant M. Mélenchon), avait justifié son signalement par des "interrogations", notamment sur les dépenses facturées par l'association l'Ere du peuple et par Mediascop.

La commission avait constaté, s'agissant de la seconde, dirigée par Sophia Chikirou en même temps que celle-ci gérait la communication du candidat, qu'elle avait pour sa part facturé 54 600 euros à LFI. La commission en avait retranché 35 250 euros au motif d'"écarts significatifs" entre les montants et "la grille tarifaire de cette entreprise".

"Le prix libre, c'est le principe du capitalisme", avait défendu une source proche de Mme Chikirou à l'AFP, contestant toute "surfacturation" ou "prix délirant".

Dans un premier temps, les juges d'instruction ont mis en examen au printemps 2021 l'association l'Ere du peuple et la mandataire financière du candidat, Marie-Pierre Oprandi, pour "prêt illicite de main d'oeuvre", et la seconde en plus pour "usage de faux", loin des soupçons d'escroquerie et de surfacturations initialement évoqués.

Le parti de gauche radicale y avait vu une forme de victoire.

- De fausses factures pour justifier les frais -

Mais de nouvelles auditions révélées ultérieurement par Mediapart ont montré, selon le site d'investigation, que des missions facturées par l'Ere du peuple étaient en réalité réalisées par d'autres prestataires, et que l'Ere du peuple aurait alors émis de fausses factures pour justifier les frais.

En septembre 2021, le député LFI de Seine-Saint-Denis Bastien Lachaud, salarié en 2017 en tant que trésorier de l'association, avait été mis en examen notamment pour "prêt illicite de main-d'œuvre, faux, escroquerie et tentative d'escroquerie".

Puis en février 2022, l'Ere du Peuple voyait ses poursuites aggravées, avec l'ajout des infractions d'"escroquerie et tentative d'escroquerie aggravée" et "faux et usage de faux".

Le sujet restera quoi qu'il en soit épineux pour LFI, s'agissant de cette ancienne militante socialiste, ralliée de manière éphémère à Nicolas Sarkozy en 2007 avant de rejoindre Jean-Luc Mélenchon par la suite, jugée clivante au sein du Nouveau Front populaire.

AFP

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4 Commentaires
Louis
Louis
8 mois

Amusant de lire que chez LFI on se justifie par le principe du capitalisme....le populisme ne craint pas les contradictions, de toute façon leurs électeurs votent par passion pas par raison....

HULK
HULK
8 mois

Oh là là, il va être colère MÉLUCHE. Oser toucher à sa promise, d'autres l'ont chèrement payé. Bien sûr, c'est un complot contre la république et les hautes valeurs morales et d'exemplarité que véhicule LFI,tout le monde l'a bien compris. Ah le pognon, ils sont tous les mêmes.

Dom
Dom
8 mois

La ripou-blique c'est Moi!

Ded
Ded
8 mois

Bof , du moment que ça fait le buzz, LFI sera content et le grand mamamouchi va pouvoir hurler dans les micros!