Il est prévu le 15 décembre

Covid-19 : le dĂ©confinement en question, sueurs froides pour la culture

  • PubliĂ© le 8 dĂ©cembre 2020 Ă  16:42
  • ActualisĂ© le 8 dĂ©cembre 2020 Ă  20:32
L'unité Covid à la Polyclinique privée  Jean Villar à Bruges, en Gironde le 3 décembre 2020

La France sortira-t-elle du confinement comme prévu au 15 décembre ? Face à un virus du Covid-19 toujours actif à l'approche de Noël, l'exécutif n'exclut pas de modifier ses plans, donnant des sueurs froides au monde de la culture.

La perspective d'Ă©chouer Ă  atteindre mi-dĂ©cembre le seuil de 5.000 cas dĂ©tectĂ©s du nouveau coronavirus place le gouvernement face Ă  un dilemme, car Emmanuel Macron en a fait une condition pour entrer dans la deuxiĂšme phase d'allĂšgement des mesures sanitaires, aprĂšs la rĂ©ouverture des commerces le 28 novembre. "Le 15 dĂ©cembre, si nous sommes bien arrivĂ©s autour des 5.000 contaminations par jour et environ 2.500 Ă  3.000 personnes en rĂ©animation (...) le confinement pourra ĂȘtre levĂ©" et remplacĂ© par des couvre-feux de 21h Ă  6h, exceptĂ© les 24 et 31 dĂ©cembre, avait promis le chef de l'Etat. "Nous pourrons donc Ă  nouveau nous dĂ©placer, sans autorisation, y compris entre rĂ©gions, et passer NoĂ«l en famille" tandis que "les salles de cinĂ©ma, les théùtres, les musĂ©es pourront reprendre leur activitĂ©", avait-il aussi dit.

"C''est trop tÎt pour le dire", affirme-t-on désormais dans l'entourage du Premier ministre Jean Castex, qui prendra la parole jeudi, au lendemain d'un nouveau conseil de défense. De quoi plonger les exploitants de cinéma ou de salles de théùtres dans une éniÚme période d'incertitude. "C'est les montagnes russes émotionnelles, on n'est plus sûrs de rien", témoigne Aurélie Delage, patronne du Mégarama de Garat (Charente) et représentante des exploitants de taille moyenne à la Fédération des cinémas. Ne pas rouvrir le 15, "ce serait un vrai coup dur, un coup de massue" alors que "les salles se sont préparées à rouvrir, ont fait leurs programmes, ont remis en place leurs équipes".

- "impact psychologique" -

AprÚs avoir atteint un pic à plus de 50.000, voire 60.000 nouveaux cas enregistrés certains jours fin octobre, la circulation du Covid-19 a diminué sensiblement jusqu'à atteindre 10 à 11.000 cas par jour en moyenne fin novembre. Mais la semaine derniÚre, ce nombre s'est maintenu autour de 10.000 nouveaux cas quotidiens et la France est "encore loin de l'objectif de passer sous la barre des 5.000", qui sera "trÚs difficile" à atteindre, a prévenu le directeur général de la Santé, JérÎme Salomon.

Au niveau hospitalier, le nombre d'entrées sur une semaine stagne aussi depuis plusieurs jours à 8.500 environ, alors qu'il avait fortement baissé aussi.
Principale crainte : que la circulation du virus ne soit pas assez basse au moment critique des fĂȘtes de NoĂ«l et du jour de l'An, quand les rĂ©unions familiales vont se multiplier et faire courir le risque d'un redĂ©marrage. Face Ă  cette nouvelle donne, l'exĂ©cutif choisira-t-il de rĂ©adapter le dĂ©confinement ? Avec des couvre-feux plus tĂŽt ? En se montrant plus strict sur la rĂ©ouverture des musĂ©es, théùtres ou cinĂ©mas ?

"C'est une balance bĂ©nĂ©fice risque. D'un cĂŽtĂ© il y a le risque de faire redĂ©marrer l'Ă©pidĂ©mie", mais "je ne pense pas qu'elle redĂ©marrerait Ă  l'intĂ©rieur d'un théùtre ou d'un cinĂ©ma (...) Et l'impact psychologique, social, Ă©conomique est quand mĂȘme de plus en plus important", a fait valoir sur France Inter le chef du service des maladies infectieuses Ă  l'hĂŽpital parisien de la PitiĂ©-SalpĂȘtriĂšre, Eric Caumes. "Moi, j'en ai marre. Merde ! Je me pose la question de rouvrir malgrĂ© tout, avec un protocole sanitaire bien strict", assure Ă  l'AFP Arnaud Vialle, patron du Rex Ă  Sarlat (Dordogne) qui s'est prĂ©parĂ© pour rouvrir le 15 dĂ©cembre, du sapin de NoĂ«l aux sĂ©ances rĂ©servĂ©es pour les enfants des Ă©coles de la ville. "Je suis scandalisĂ©, parce que les grandes surfaces peuvent accueillir tout le monde", ajoute-t-il.

"Je ne sais plus combien de fois on a annulé reporté, annulé reporté, on fait ça depuis le mois de mars", soupire aussi Benoßt Lavigne, directeur général du Théùtre Lucernaire à Paris. "C'est épuisant et décourageant pour les équipes et pour le public, avec un sentiment d'incompréhension. Dans les théùtres et dans les cinémas, toutes les rÚgles sont respectés et à cÎté de ça, le 24 et 25 il n'y a aucune restriction, les gens peuvent partir en train et en avion ; ça n'a pas de sens".

AFP

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1 Commentaires
Cricri
Cricri
5 ans

C est bizarre tout de mĂȘme c est chiffres,mon fils travaille dans un hÃ'pital sur Paris, et me dit qu il y a casiment presque plus de cas covid ð?€"comparant