L'Arménie, où l'opposant Nikol Pachinian a appellé au blocage des routes et des aéroports après le rejet de sa candidature au poste de Premier ministre, est secouée par une crise politique depuis plus de deux semaines.
Rappel des principaux événements:
- Sarkissian de président à Premier ministre -
Le 11 avril 2018, le Parti républicain au pouvoir en Arménie annonce que le président sortant Serge Sarkissian, dont le second et dernier mandat vient de se terminer, va devenir Premier ministre, détenteur réel du pouvoir en vertu d'une réforme constitutionnelle controversée.
Le nouveau président, Armen Sarkissian (sans lien de parenté avec son prédécesseur) dispose, lui, de fonctions largement protocolaires.
- Manifestations -
- Sarkissian Premier ministre -
Le 17, Serge Sarkissian est élu Premier ministre par le Parlement, malgré la contestation. A Erevan, 40.000 personnes manifestent, réclamant "l'Arménie sans Serge!". Les manifestations s'enchaînent les jours suivants.
- Pachinian arrêté -
La crise s'aggrave avec l'interpellation de Pachinian et de deux autres députés d'opposition, accusés d'"avoir violé de manière répétitive et grossière la loi sur les manifestations". Les manifestations se poursuivent.
- Démission de Serge Sarkissian -
Le 23, Pachinian est libéré. Serge Sarkissian démissionne, disant s'être "trompé", au onzième jour des protestations.
Des milliers de personnes s'embrassent et dansent place de la République. "Fier citoyen d'Arménie, tu as gagné!", clame le chef de l'opposition.
Les partis au Parlement ont une semaine pour proposer leurs candidats au poste de Premier ministre.
- Pachinian "prĂŞt Ă diriger le pays" -
Le lendemain, la Fédération révolutionnaire arménienne (FRA) quitte la coalition au pouvoir, laissant le Parti républicain avec une majorité de 58 sièges sur 105, au lieu de 65 précédemment.
- Consultations avec Moscou -
La Russie, puissance régionale qui dispose d'une base militaire en Arménie, tente de s'afficher comme médiateur: le président Vladimir Poutine s'entretient au téléphone avec le Premier ministre arménien par intérim Karen Karapetian.
Selon le Kremlin, la crise doit se régler "dans le cadre de la Constitution", sur la base des résultats des législatives d'avril 2017. Le vice-Premier ministre et le chef de la diplomatie arméniens sont reçus à Moscou.
- Pachinian seul candidat -
Le 30, il est formellement désigné par le bloc d'opposition Yelk comme seul candidat au poste de Premier ministre.
Pachinian promet un "tsunami politique" s'il n'est pas élu par le Parlement réuni le 1er mai en session extraordinaire pour procéder au vote, et accuse le Parti républicain, majoritaire, de vouloir entraver son élection.
- Rejet au Parlement, appel au blocage -
Le Parlement rejette sa candidature : sur les 100 députés ayant voté, 55 s'expriment contre lui et Nikol Pachinian n'obtient que 45 voix alors qu'il lui en fallait 53. Nikol Pachinian appelle au "blocage total" des routes, trains et aéroports dans le pays, devant des dizaines de milliers de partisans réunis au centre d'Erevan, les appelant à "la désobéissance civile".
AFP
