Des agriculteurs bloquaient toujours plusieurs routes et autoroutes du Sud-Ouest jeudi matin, aprÚs avoir organisé des réveillons de Noël sur certains des barrages érigés il y a plus de 10 jours pour protester contre la gestion gouvernementale de la dermatose bovine.
La gendarmerie a recensĂ© les mĂȘmes points de blocage que la veille, concernant notamment les autoroutes A63 au sud de Bordeaux, A64 sur plusieurs points entre Toulouse et Bayonne, A65 Ă ThĂšze (PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques) et A75 en LozĂšre et en Aveyron.
A Cestas, sur le blocage de lâA63 au sud de Bordeaux, le rĂ©veillon de NoĂ«l "façon auberge espagnole", accompagnĂ© dâun marchĂ© de producteurs, a attirĂ© 80 Ă 90 personnes dans la nuit de mercredi Ă jeudi selon la Coordination rurale de Gironde (CR33).
"Une messe a Ă©tĂ© cĂ©lĂ©brĂ©e, et ensuite notre petit rĂ©veillon. Tout sâest bien passĂ©", a dĂ©clarĂ© Ă lâAFP Jean-Paul Ayres, porte-parole de la CR33, ajoutant: "C'est NoĂ«l mais ça continue encore aujourdâhui (jeudi)".
La CR33 a tenu Ă remercier dans un communiquĂ© les participants Ă ce "rĂ©veillon pas comme les autres", "un moment de chaleur humaine" fait "de solidaritĂ©, de partage, de soutien, mais aussi de fatigue (âŠ) aprĂšs des jours et des nuits Ă tenir".
Du cĂŽtĂ© du blocage de lâA64 dans les PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques, la Coordination rurale du dĂ©partement prĂ©voit pour sa part une parade de tracteurs dans Pau jeudi soir.
Sur le barrage de Carbonne, au sud de Toulouse, les "Ultras de l'A64" ont aussi organisé mercredi soir une messe à laquelle ont assisté au moins 300 personnes.
Ils ont également offert aux participants des hußtres ou des dindes et un sanglier cuits à la broche, au milieu de sapins décorés de boules et de guirlandes.
De nombreux habitants des environs, dont le soutien est constant depuis l'installation du campement, le 12 décembre, ont rejoint encore une fois les agriculteurs.
Depuis le dĂ©but de l'Ă©pidĂ©mie en Savoie cet Ă©tĂ©, l'Ătat tente de contenir la propagation du virus en se basant sur "trois piliers": l'abattage systĂ©matique d'un troupeau dĂšs la dĂ©tection d'un cas, la vaccination et la restriction de mouvements.
Une gestion fortement contestée par une partie des agriculteurs, notamment de la Coordination rurale (deuxiÚme syndicat de la profession) et de la Confédération paysanne (troisiÚme), qui rejettent cette stratégie d'abattage des troupeaux entiers au moindre cas détecté.
En Haute-Garonne, 72 vaches ont été abattues mardi aprÚs la détection d'un nouveau cas de DNC, dans le village pyrénéen de Juzet-d'Izaut, portant le bilan national à 115 foyers depuis juin. Le dernier cas majeur de DNC remontait au 15 décembre, dans le département voisin de l'Aude.
 AFP

