L'homme d'affaires français Alexandre Djouhri, arrĂȘtĂ© Ă Londres dans le cadre de l'enquĂȘte sur des soupçons de financement libyen de la campagne Ă©lectorale de l'ex-prĂ©sident français Nicolas Sarkozy en 2007, a obtenu sa libertĂ© sous caution mercredi en attendant une audience d'extradition.
Il devra toutefois s'acquitter d'une caution d'un million de livres (1,13 million d'euros), avant d'ĂȘtre effectivement libĂ©rĂ©, a dĂ©cidĂ© le tribunal londonien de Westminster.
L'audience d'extradition a Ă©tĂ© fixĂ©e au 17 avril. Cet intermĂ©diaire financier, familier des rĂ©seaux de la droite française et des affaires politico-judiciaires, avait Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© dimanche Ă l'aĂ©roport d'Heathrow en vertu d'un mandat d'arrĂȘt europĂ©en pour "fraude" et "blanchiment d'argent".
A l'issue d'une audience lundi devant le tribunal londonien de Westminster, il avait été placé en détention provisoire. Le procureur Stuart Allen a réclamé mercredi son maintien en détention, arguant du fait qu'il était l'objet d'accusations graves, qu'il avait deux nationalités -française et algérienne- et de nombreux liens hors du Royaume-Uni ainsi que les moyens financiers nécessaires pour fuir à l'étranger.
Son avocat anglais Mark Summers a lui rĂ©clamĂ© sa remise en libertĂ©, soulignant que M. Djouhri avait deux enfants habitant Ă Londres. Il a proposĂ© une caution de 200.000 livres. "Insuffisant, je le crains", a dĂ©clarĂ© la juge Emma Arbuthnot qui a fixĂ© la caution Ă 1 million de livres. M. Djouhri, 58 ans, qui a comparu vĂȘtu d'un costume foncĂ© et d'une chemise blanche, devra rĂ©sider chez sa fille, a prĂ©cisĂ© la juge.
RĂ©sident suisse, Alexandre Djouhri fait figure de personnage-clĂ© de l'enquĂȘte ouverte Ă Paris depuis 2013 pour vĂ©rifier les accusations lancĂ©es deux ans plus tĂŽt par l'ancien prĂ©sident libyen Mouammar Kadhafi et son fils Seif el-Islam, selon lesquelles Nicolas Sarkozy avait bĂ©nĂ©ficiĂ© de leurs fonds pour sa campagne de 2007. L'ancien prĂ©sident rejette ces accusations tandis que son entourage nie que M. Djouhri figure parmi ses proches.
AFP
