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Après le Louvres, le château de Versailles évacué en raison d'une alerte à la bombe

  • Publié le 14 octobre 2023 à 17:45
  • Actualisé le 14 octobre 2023 à 20:13
Des visiteurs dans le parc du château de Versailles le jour de sa réouverture le 6 juin 2020

Le musée du Louvre à Paris, le plus grand du monde, a été évacué et exceptionnellement fermé ce samedi à la mi-journée "pour raisons de sécurité", alors que la France est en alerte "urgence attentat". Plus tard dans l'après-midi, c'est au tour du château de Versailles d'être évacué après une alerte à la bombe. À Arras, élèves et habitants se sont recueillis ce matin devant le collège-lycée où un professeur de français, Dominique Bernard, a été poignardé à mort la veille par un jeune homme fiché S, entraînant le déploiement de 7.000 soldats sur le territoire.

Ces soldats "seront déployés d'ici à lundi soir et jusqu'à nouvel ordre", a précisé l'Elysée, dans un contexte marqué par les craintes d'importation en France du conflit entre le Hamas et Israël.

Ce samedi, le musée du Louvre a été évacué et exceptionnellement fermé à la mi-journée "pour raisons de sécurité", après avoir reçu "un message écrit faisant état d'un risque", a précisé un porte-parole du musée.

"Le Louvre a reçu un message écrit faisant état d'un risque pour le musée et pour ses visiteurs", a précisé une porte-parole à l'AFP, après l'annonce de la fermeture sur le réseau social X (ex-Twitter).

Le château de Versailles et son parc ont eux aussi été évacués après une alerte à la bombe.

"Nous avons choisi, dans le contexte national actuel de passage en alerte +urgence attentat+, de l'évacuer et de le fermer pour la journée, le temps de procéder aux vérifications indispensables", a ajouté cette porte-parole.

Le France est passée dès vendredi soir en alerte "urgence attentat", le niveau le plus élevé du dispositif Vigipirate, après l'attaque à Arras que le président Emmanuel Macron a qualifié de "terrorisme islamiste". "Unis et debout", a-t-il écrit sur X (ex-Twitter).

Lire aussi : Attaque au couteau à Arras : la France passe en urgence "alerte attentat"

Cette attaque, qui a également fait trois blessés, est intervenue juste avant la commémoration lundi de l'assassinat de Samuel Paty, enseignant d'histoire-géographie décapité le 16 octobre 2020, près de son collège de Conflans-Sainte-Honorine en région parisienne, pour avoir montré des caricatures de Mahomet lors de cours sur la liberté d'expression.

Des CRS patrouillaient samedi devant la cité scolaire Gambetta, dans le centre d'Arras, restée ouverte malgré l'annulation des cours. Une cellule psychologique a été mise en place jusqu'à 17H00 dans l'établissement, devant lequel des habitants et des élèves parfois accompagnés de leurs parents se sont recueillis.

"C'est mieux de laisser le lycée ouvert, que tout le monde puisse venir, parler, pour faire son deuil", témoigne Camille, 17 ans, témoin de l'attaque.

Émilie est elle venu aider son fils Louis, ancien élève de la victime, à "passer le seuil de le porte".

- Dix gardes à vue -

"On a mis en berne la ville pour ce week-end en déprogrammant toutes les manifestations", a annoncé le maire Frédéric Leturque (Les Centristes).

Le ministre de l'Education Gabriel Attal, qui a annoncé le déploiement de 1.000 personnels de sécurité dans les établissements scolaires, s'est lui aussi rendu samedi dans l'établissement.

Un "moment d'union et de recueillement" est prévu lundi avec une minute de silence dans les établissements scolaires de France, a indiqué M. Attal, qui participe dans l'après-midi à une remise de prix Samuel-Paty organisée à la Sorbonne à Paris par l'Association des professeurs d'histoire et de géographie (APHG).

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a estimé vendredi qu'il existait un "lien entre ce qu'il s'est passé sans doute dans le Proche-Orient et le passage à l'acte" de l'assaillant, Mohammed Mogouchkov, fiché S, âgé d'une vingtaine d'années.

Dix personnes ont été placées en garde à vue, dont le suspect et deux de ses frères, a indiqué une source policière. L'un a été sorti de sa cellule, où il est incarcéré après sa condamnation pour sa participation à un projet d'attentat, a-t-elle précisé.

L'assaillant, un ancien élève de l'établissement, faisait l'objet d'un suivi récent de la part de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), qui l'avait interpellé jeudi "pour vérifier s'il n'avait pas d'arme sur lui" et pour "regarder son téléphone et notamment les messageries cryptées", a indiqué Gérald Darmanin.

- Sous pression -

Né selon l'administration française dans la république russe à majorité musulmane d'Ingouchie, il est selon une source policière de nationalité russe, arrivé en France en 2008.

Son père, également fiché S, a été expulsé en 2018 selon M. Darmanin, mais lui ne pouvait légalement l'être, car il est entré en France avant l'âge de 13 ans.

A l'été 2019, son frère aîné avait été interpelé dans le cadre d'un projet d'attentat. Il est actuellement en prison, après avoir été condamné en avril à Paris pour association de malfaiteurs terroriste et non-dénonciation de crime puis en juin à Arras pour apologie du terrorisme, selon le procureur Ricard.

Il est passé à l'acte au moment de l'intercours à 11H00 vendredi.

La victime décédée, Dominique Bernard, enseignant de français au collège, "s'est interposé d'abord, et a sans doute sauvé lui-même beaucoup de vies", a souligné Emmanuel Macron, appelant les Français à "faire bloc" face à "la barbarie du terrorisme islamiste".

Originaire d'Arras, père de trois grandes filles et marié à une enseignante, ce professeur agrégé de lettres modernes de 57 ans était un "passionné de littérature", "apprécié de ses élèves et de ses collègues", selon les témoignages recueillis par l'AFP.

Il a été tué devant l'établissement, où un autre enseignant a également été blessé, a indiqué vendredi soir le procureur antiterroriste Jean-François Ricard, chargé de l'enquête.

Mohammed Mogouchkov s'en est aussi pris à "un agent technique qu'il a blessé de plusieurs coups de couteau, et un agent d'entretien qui a également été blessé," a précisé M. Ricard.

Aucun élève n'a été blessé.

L'attaque met le gouvernement sous pression, la droite exhortant à instaurer "l'Etat d'urgence", tandis que l'extrême droite pointe des "failles" et appelle à la démission du ministre de l'Intérieur.

- Une autre tentative d'attentat déjouée -

Le chef de l'Etat a révélé qu'une autre "tentative d'attentat", avait été déjouée, référence, selon le ministère de l'Intérieur, à une arrestation à Limay (Yvelines), dossier pour lequel le parquet anti-terroriste n'a pas été saisi.

Depuis l'attaque de Charlie Hebdo en janvier 2015 (12 victimes) une vague d'attentats jihadistes a fait plus de 260 morts en France.

Selon Gérald Darmanin, 43 projets d'attentats islamistes en France ont été déjoués depuis 2017.

Les députés ont respecté une minute de silence devant l'Assemblée nationale.

AFP

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