Météo

Foyers sans électricité, vents à 148 km/h: la tempête Leiv passe sur le Sud-Ouest

  • Publié le 4 février 2017 à 14:59

Des rafales de vent à 148 km/h sur le littoral girondin, à 117 km/h dans les rues de Bordeaux, 250.000 foyers privés d'électricité : "Leiv", tempête annoncée comme "exceptionnelle" a soufflé fort samedi mais sans faire de dégâts majeurs sur le Sud-Ouest, où trois départements avaient été placés en vigilance rouge.

Chutes d'arbres, routes ou axes ferroviaires coupés, lignes électriques à terre, échafaudage effondré : cinq heures après le début de son passage, Leiv n'a fait que des dégâts matériels, et aucun blessé n'était signalé dans les trois départements les plus touchés : Charente, Charente-Maritime et Gironde. Ces trois départements placés en rouge pour "vents violents" à partir de 05H00 sur le passage de Leiv, étaient repassés en orange dans la matinée.

"La tempête Leiv poursuit son décalage vers l'est du pays en perdant progressivement de son intensité", a indiqué Météo France dans un bulletin à 10H23. Au total 18 départements du Sud-Ouest, du Centre et Centre-Est demeuraient en vigilance orange pour "vents violents" : Allier, Charente, Charente-Maritime, Cher, Corrèze, Creuse, Dordogne, Gironde, Indre, Indre-et-Loire, Loire, Puy-de-Dôme, Deux-Sèvres, Vendée, Vienne, Haute-Vienne, Nièvre, et Saône-et-Loire. Sur ces départements, les rafales "seront comprises entre 100 et 120 km/h en plaine, jusqu'à 130 km/h sur le relief du Massif Central", selon Météo France.

Quatre départements - Landes, Charente-Maritime, Gironde et Vendée - restaient en vigilance orange pour "vagues-submersion jusqu'à 16H00.

Les départements du Sud-Ouest atlantique ont été réveillés par des vents violents, des chutes d'objets et des bruits de volets claquants. "L'intensité de l'événement météorologique annoncé par Météo France est confirmée", a annoncé la préfecture de Gironde à 06H00. Mais dès 08H00, le vent avait faibli de manière spectaculaire en bord de mer.

Selon Enedis (ex-ERDF), au moins 250.000 foyers étaient privés d'électricité en Nouvelle-Aquitaine, dont 120.000 en Charente-Maritime. 8.000 foyers étaient déconnectés en Pays-de-la-Loire, 6.000 dans le Centre.
Enedis a mobilisé 1.500 techniciens appuyés par des prestataires, mais la CGT Mines et énergie, dénonçant les "cures d'austérité" du groupe, a demandé aux salariés de refuser de participer au dispositif d'urgence. Appel sans conséquences, selon la direction.

- "Plus de peur que de mal" -

Sur le littoral aquitain, des rafales ont été enregistrées à 148 km/h au Cap Ferret (Gironde), 144 km/h à Royan (Charente-Maritime), et à jusqu'à 128 km/h à l'intérieur des terres à Cognac (Charente) ou 117 km/h à Bordeaux.

Avant 11H00, les pompiers avaient effectué plus de 430 interventions en Charente, en Charente-Maritime, en Gironde, principalement pour des chutes d'arbres et de lignes électriques, des axes coupés, et des secours à la personne sans gravité particulière.

A Lacanau (Gironde), un arbre est tombé sur une voiture dont la conductrice a pu se sortir à temps, indemne. "Elle a eu peur, mais plus de peur que de mal", a indiqué à l'AFP le maire, Laurent Peyrondet. Quatre accidents de la route liés à des chutes d'arbres ont été recensés dans le département, sans faire de blessé.

De fortes vagues restaient attendues sur le littoral, mais les petits coefficients de marée (61), devaient en "pondérer l'impact", selon Météo-France. L'agence avait prévu un phénomène "bien en-dessous" de la tempête Xynthia en 2010, qui avait frappé la façade ouest, faisant 53 morts.

En prévision des vents violents, la circulation des poids lourds était interdite depuis minuit sur le réseau national de Nouvelle-Aquitaine. 2.300 poids lourds étaient ainsi immobilisés sur les aires d'autoroutes et voies prévues à cet effet. Transports scolaires suspendus, tramway de Bordeaux à l'arrêt, partout les préfectures ont appelé a limiter les déplacements.

Selon la SNCF, une demi-douzaine de voies ferrées ont été coupées par des arbres ou obstacles divers, qui ont bloqué deux TGV, à Coutras (Gironde), et Saint-Aiguilin (Charente) et retenu d'autres trains en gare, occasionnant des retards allant jusqu'à 1H30. Le trafic revenait à la normale en fin de matinée.

Dimanche, une troisième tempête, de moindre intensité - la troisième consécutive en moins de quatre jours - "Marcel", était attendue sur la côte atlantique, avec des vents de 100-110 km/h.
 

AFP

guest
0 Commentaires