Une heure d'interview

Ukraine : "il faut se préparer à passer l'hiver dans ce contexte de guerre" déclare Emmanuel Macron

  • Publié le 12 octobre 2022 à 22:45
  • Actualisé le 13 octobre 2022 à 10:37
  • C'est la fin de ce live

    Merci de nous avoir suivis

  • La situation en Iran est abordée

    "Je veux dire mon admiration à ces femmes, à ces jeunes qui se battent pour les droits des femmes. La France condamne les répressions menées par le régime iranien, nous nous tenons aux côtés de ces femmes" dit-il, réfutant que sa poignée de main avec le président iranien lors du sommet de l'Onu n'était pas un soutien à son régime.

    "La diplomatie c'est d'accepter de parler avec des gens qui ne partagent pas vos valeurs, on ne fait pas le destin des peuples à leur place. Ce qu'il se passe en Iran est le combat du peuple, nous ne pouvons nous y substituer"

  • "L'Arménie est un pays avec lequel nous avons un lien unique"

    "Notre marine a aidé son peuple il y a un siècle lors du génocide. Beaucoup de nos compatriotes ont des origines arméniennes" répond Emmanuel Macron suite à la publication d'une lettre ouverte à son attention concernant le conflit opposant le pays à l’Azerbaïdjan.

    "La France a un rôle de médiation, nous avons réunis les présidents de l’Arménie et de l'Azerbaïdjan, qui ont accepté de respecter les frontières décidées en 1991. Nous allons désormais nous rendre sur place pour vérifier qu'elles sont respectées. Mais que se passe-t-il à ces frontières ? Il y a 5000 soldats russes. C'est une manœuvre de déstabilisation de la Russie pour créer des tensions dans cette zone"

     

  • "Nous devons sortir du charbon" estime Emmanuel Macron

    "A cause de nos dépendances, nous allons devoir rouvrir des usines à charbon, c'est absurde. Nous devons aller vers plus de nucléaire, plus de renouvelables" dit-il

  • Emmanuel Macron aborde la situation en France

    "Le retour se fera la semaine prochaine. Le contexte n'a rien à voir avec la guerre. Ce que je souhaite c'est un appel à la responsabilité des entreprises et de leurs salariés"

    "Il fallait réquisitionner, on ne peut pas laisser le pays bloqué parce que quelques personnes ont refusé les négociations chez Exxon. Les négociations ont enfin commencé chez Total" dit-il concernant la réquisition de quatre employés.

    "Chacun doit être à sa place et prendre ses responsabilités. Dans une entreprise, le dialogue social doit vivre, personne ne doit sortir de sa responsabilité. Il y a des secteurs qui considèrent qu'on peut aller dans le dur directement, je pense que c'est important que la direction se remette autour de la table pour discuter avec les syndicats. Je suis pour la négociation, jamais pour le blocage"

    "Si le dialogue social n'aboutit pas, nous réquisitionnerons" assure-t-il.

    "Il faut que tous nos compatriotes prennent du recul. Nous ne vivons pas dans la même situation que nos voisins, car nous avons fait le choix de protéger les familles les plus modestes et les entreprises les plus fragiles" ajoute-t-il concernant le coût de l'électricité.

    "Au moment où ça s'envole partout, nul n'a le droit dans notre pays de ne pas être solidaire. Nous devons nous serrer les coudes"

  • "Nous avons pris des sanctions pour entraver l'effort de guerre"

    "La Russie est déstabilisée dans sa production" assure-t-il. "L'Europe a été trop dépendante du gaz russe, nous avons diversifié en allant acheter ailleurs, négocié avec ceux qui nous fournissent" ajoute-t-il concernant l'augmentation des prix du gaz.

    "Aujourd'hui nous devons convaincre nos fournisseurs de baisser les prix, mettre en place un mécanisme de plafonnement, obtenir un changement en profondeur du système d'électricité européen" liste Emmanuel Macron

     

  • "Il faut se préparer à passer l'hiver dans ce contexte de guerre" déclare Emmanuel Macron

    « A un moment, il faudra que tous les partis se rassemblent autour d’une table pour discuter. Ce n'est pas à nous de décider quand l'Ukraine voudra reprendre les discussions » estime-t-il.

  • La menace du nucléaire

    « Ce qu’il se passe en Ukraine nous touche pour trois raisons. La première est qu’un pays de notre continent est attaqué. La deuxième : nos principes sont attaqués. La troisième : la Russie est un « état dopé », donc qui possède l’arme nucléaire » énonce Emmanuel Macron

  • Le Président aborde la question de la Biélorussie

    « Je sais qui sont les femmes et les hommes qui vivent dans ce pays, qui n’ont visiblement pas voté pour Loukachenko. S’il décide de s’engager dans la guerre, il le fera contre la volonté de son peuple. Il y aura de nouvelles sanctions, après celles décidées quand il n’a pas respecté les résultats des élections » assure Emmanuel Macron

  • "Nous ne sommes pas parti prenant de la guerre" assure le président

    « Nous fournissons des renseignements, nous avons des forces déployées à la frontière, mais nous ne sommes pas parti prenant de la guerre »

  • De nouveaux équipements bientôt livrés à l'Ukraine

    "La France est-elle entrain de menacer le sol russe ? La réponse est non. Nous avons livré plusieurs équipements à l’Ukraine. Nous allons continuer. Nous travaillons à la livraison de six canon Caesar supplémentaires, nous allons livrer dans les prochaines semaines des radars et des missiles antiaériens pour les protéger des attaques de drones et de missiles"

  • Emmanuel Macron prend la parole sur la situation en Ukraine

    « On s’installe dans la guerre, c’est-à-dire que le choix qui a été fait par la Russie ces derniers jours, c’est ça. La Russie a décidé de la mobilisation des jeunes, d’organiser des référendums illégaux dans les régions annexées, et de bombarder »

À propos

Une heure d'interview sur France 2, 100% axée sur l'international: Emmanuel Macron doit se prêter mercredi soir à un exercice inédit, dicté par l'emballement de la guerre en Ukraine et ses lourdes répercussions sur l'Europe et les Français.

Le chef de l'Etat inaugure à 22H30 (heure de La Réunion) la nouvelle émission politique de France 2, "L'Evénement", en pleine envolée des prix de l'énergie, alors que Vladimir Poutine a fermé en partie les robinets de gaz vers l'Europe à l'approche de l'hiver.

"Guerre en Ukraine, crise énergétique, retour de la menace nucléaire": Emmanuel Macron sera interrogé sur "les nouveaux périls et leurs conséquences déjà visibles dans la vie des Français", promet la journaliste Caroline Roux, qui animera l'émission.

Les enjeux sont d'autant plus lourds que la guerre entre dans une nouvelle phase, avec des bombardements russes massifs lundi et mardi sur tout le territoire ukrainien et des menaces directes du Kremlin sur les Européens qui soutiennent Kiev.

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Une fois n'est pas coutume, les sujets internationaux, souvent relégués en fin d'émission, auront donc la vedette dans ce nouveau format. "Il a très envie d'avoir la paix sur les sujets nationaux (...) Il est quand même là pour parler de l'Ukraine, l'Arménie, la Russie, l'Italie, la Grande-Bretagne", lâche un membre du gouvernement.

Autre innovation, le président reviendra deux semaines plus tard, le 26 octobre, pour un second volet de l'émission consacré cette fois aux enjeux de politique intérieure. Il n'est pas exclu toutefois que l'actualité française le rattrape dès mercredi soir, à commencer par la pénurie de carburants dans un tiers des stations-service en raison d'un mouvement de grève chez TotalEnergies et ExxonMobil."C'est intenable", juge un conseiller ministériel; "il va être obligé de débuter par des sujets nationaux", anticipe un autre.

Sa dernière interview télévisée, déjà placée sous le signe des risques de pénurie et de la "sobriété" énergétique, remonte au 14 juillet.

- "Chef de guerre" -

A travers cette double interview, Emmanuel Macron est déterminé à occuper le terrain dans un contexte politique chahuté, avec la perte de la majorité absolue à l'Assemblée nationale, des oppositions tonitruantes et un automne social potentiellement agité.

Depuis la rentrée, il a aussi tenté de donner le tempo en multipliant les déplacements à travers l'Hexagone, sur la santé, les éoliennes, la formation professionnelle. Mais pour le spécialiste de la communication politique Philippe Moreau Chevrolet, il est "symptomatique qu'il ait choisi de commencer (cette fois) par le +"domaine réservé+ des Affaires étrangères, qui le place naturellement au-dessus de la mêlée".

Un terrain sur lequel il se pose volontiers en "faiseur de paix", rappelle-t-il, de ses tentatives de médiation entre Moscou et Kiev pour empêcher la guerre en Ukraine à celle plus récente engagée entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. "Il n'est jamais aussi populaire, si on exclut les Gilets jaunes, que dans les moments de crise où il peut jouer les chefs de guerre", relève Benjamin Morel, maître de conférences en droit public à l'université Paris 2.

Macron

Mais l'exercice, réussi dans le cas de la crise du Covid, n'est pas non plus sans risque. "Si vous êtes en première ligne et n'avez pas grand-chose à donner à part du verbe, c'est dangereux", avertit l'universitaire.

Mercredi, le chef de l'Etat sera surtout amené à expliquer comment contenir la hausse des prix de l'énergie, alors que l'Union européenne planche sur plusieurs options avant le sommet des 20 et 21 octobre. Et à redonner le cadre de la politique de soutien militaire à Kiev, alors que Vladimir Poutine agite ouvertement la menace nucléaire contre tous ceux qui contrecarreront ses plans en Ukraine.

Emmanuel Macron a promis d'augmenter cette aide, avec notamment l'envoi de six canons Caesar supplémentaires, très puissants et à grande portée, à Kiev.

La France va également renforcer sa présence militaire sur le flanc Est de l'Otan en déployant des véhicules blindés d'infanterie (VBCI) et des chars Leclerc en Roumanie, ainsi que des renforts en Estonie.

AFP
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