Sommet mondial

Intelligence artificielle : les Emirats arabes unis construiront en France un data center gĂ©ant

  • PubliĂ© le 7 fĂ©vrier 2025 Ă  08:40
  • ActualisĂ© le 7 fĂ©vrier 2025 Ă  08:41
Des serveurs dans un data center à Saint-Ouen-l’Aumîne (Val d’Oise), le 9 juillet 2021. ALAIN JOCARD / AFP

Les Emirats arabes unis vont construire en France un data center gĂ©ant, a annoncĂ© la prĂ©sidence française, jeudi 6 fĂ©vrier, au premier jour d’un sommet mondial sur l’intelligence artificielle (IA) Ă  Paris, alors que le pays ambitionne d’en devenir la figure de proue europĂ©enne.

Ce data center d’une capacitĂ© de calcul pouvant aller jusqu’à 1 gigawatt fera partie d’un "campus" axĂ© sur l’IA, le plus grand en Europe, selon l’ElysĂ©e. Cela reprĂ©sente "de 30 milliards Ă  50 milliards d’euros" d’investissements, dans le cadre d’un accord de partenariat signĂ© en prĂ©sence du prĂ©sident de la RĂ©publique, Emmanuel Macron, et de son homologue Ă©mirati, Mohammed Ben Zayed Al-Nahyane. Ce campus sera dĂ©veloppĂ© par "un consortium de champions franco-Ă©miratis", notamment par le fonds d’investissement MGX, adossĂ© aux Emirats arabes unis. Sa localisation doit encore ĂȘtre dĂ©cidĂ©e.

Par ailleurs, la ministre française chargĂ©e de l’IA, Clara Chappaz, a annoncĂ© que trente-cinq sites Ă©taient "prĂȘts Ă  l’emploi" pour accueillir de nouveaux centres de donnĂ©es sur le territoire national. Ils occuperont quelque 1 200 hectares et leur localisation sera dĂ©voilĂ©e en dĂ©but de semaine prochaine.

Le sommet de Paris, coprĂ©sidĂ© avec l’Inde et qui se tient jusqu’au 11 fĂ©vrier, a dĂ©butĂ© Ă  l’école d’ingĂ©nieurs Polytechnique avec deux journĂ©es de tables rondes. Les rencontres se poursuivront samedi et dimanche, et seront consacrĂ©es Ă  l’IA dans la culture.

Emmanuel Macron donnera une interview Ă  France 2 et au mĂ©dia indien Firstpost, dimanche, "dans la foulĂ©e du journal de 20 heures". Avant les Ă©changes diplomatiques, lundi et mardi, qui devraient aboutir Ă  "une dĂ©claration de volontĂ© de progrĂšs partagĂ©e", selon l’envoyĂ©e spĂ©ciale du prĂ©sident de la RĂ©publique pour le sommet, Anne Bouverot.

- Incertitude sur la prĂ©sence d’Elon Musk Ă  Paris -

La participation d’une centaine de pays est annoncĂ©e, avec le vice-prĂ©sident amĂ©ricain, J.D. Vance, le vice-premier ministre chinois, Zhang Guoqing, la prĂ©sidente de la Commission europĂ©enne, Ursula von der Leyen, et le chancelier allemand, Olaf Scholz. L’incertitude persiste quant Ă  la prĂ©sence d’Elon Musk et Ă  celle de Liang Wenfeng, fondateur de start-up chinoise DeepSeek, avec lequel l’ElysĂ©e est en "discussions".

Un "business day" sera aussi organisĂ©, mardi, Ă  Station F, l’incubateur de start-up fondĂ© par le milliardaire français Xavier Niel, lui-mĂȘme acteur de la tech.

"L’IA doit passer des laboratoires de recherche aux institutions du monde rĂ©el. Pour qu’elle serve vraiment la sociĂ©tĂ©, nous avons besoin de liens solides entre le milieu universitaire, l’industrie et l’entrepreneuriat", a plaidĂ© la ministre Clara Chappaz.

"La chose la plus importante que je voudrais voir ressortir de ce sommet, c’est l’assurance que les plateformes d’IA qui seront largement utilisĂ©es dans le futur seront en source ouverte", a affirmĂ© Ă  l’Agence France-Presse (AFP) le Français Yann LeCun, Ă  la tĂȘte du laboratoire de recherche en IA de Meta, sur le campus de Polytechnique. Outre sa dĂ©fense de ces modĂšles, dont le code est rendu public afin que des chercheurs ou des entrepreneurs s’en saisissent, il s’érige contre la mise en place de "rĂ©gulations qui viennent ralentir le progrĂšs scientifique".

- Lancement d’une application MistralAI -

Yoshua Bengio, prix Turing 2018 et l’un des chercheurs les plus importants dans l’IA, s’est quant Ă  lui dĂ©clarĂ© "optimiste" concernant les rĂ©sultats du sommet. L’objectif "est d’amener les dĂ©cideurs publics de haut niveau Ă  accorder un peu de leur attention aux discussions sur les cĂŽtĂ©s bĂ©nĂ©fiques et dangereux de l’IA", a-t-il dĂ©clarĂ© depuis l’Ecole normale supĂ©rieure oĂč il prĂ©sentait le premier rapport international sur la sĂ©curitĂ© de cette technologie.

Les Ă©quipes de MistralAI – rival français des gĂ©ants amĂ©ricains qui a signĂ© un partenariat avec l’AFP –, ont profitĂ© de l’occasion pour annoncer l’arrivĂ©e d’une application de leur outil "Le Chat" (Ă©quivalent de ChatGPT) dans les magasins Google et Android.

Quant Ă  OpenAI, le crĂ©ateur de ChatGPT, il permettra Ă  certains clients europĂ©ens de stocker les donnĂ©es de leurs Ă©changes avec ses agents conversationnels au sein de l’Union europĂ©enne, plutĂŽt qu’aux Etats-Unis ou ailleurs, leur donnant la maĂźtrise de ces prĂ©cieuses informations.

Enfin, au sujet de l’irruption de DeepSeek et de l’annonce d’un plan de financement de 500 milliards de dollars (480 milliards d’euros) par Washington pour dĂ©velopper des infrastructures dans l’IA, Anne Bouverot s’est voulue rassurante. "La conversation rĂ©cente, avec ce que les Etats-Unis annoncent d’un cĂŽtĂ© et la Chine de l’autre, renforce plutĂŽt la voix que la France porte, cherchant Ă  promouvoir des talents, avec de l’open source", a-t-elle dĂ©clarĂ©.

AFP

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2 Commentaires
HULK
HULK
10 mois

Encore une fois la FRANCE,mais surtout l'Europe sont à la ramasse,à la traßne. Aucune vision économique globale.Nous sommes sous contrÎle de financements étrangers. Que reste-t-il de la grandeur de la FRANCE? Rien.

mouais
mouais
10 mois

on est a la rue on annonce 30 milliards financés par les emiratis pendant que les americain dégainent 500 milliards