Armement

La Corée du Nord tire un missile balistique, brève alerte au Japon

  • Publié le 13 avril 2023 à 05:04
  • Actualisé le 13 avril 2023 à 08:55

La Corée du Nord a tiré jeudi un missile balistique, déclenchant une brève alerte dans l'île nippone de Hokkaido avant que le Japon ne précise que le projectile n'avait pas frappé son territoire.

Le missile "n'est pas tombé en territoire japonais", a déclaré le Premier ministre Fumio Kishida. Le ministre de la Défense japonais, Yasukazu Hamada, a pour sa part estimé qu'il s'agissait probablement d'un missile balistique intercontinental (ICBM).

Le projectile "est vraisemblablement un missile balistique de classe ICBM" dont la trajectoire était "fortement inclinée vers l'est", a déclaré M. Hamada à des journalistes, précisant que ce missile ne semblait pas être tombé dans la zone économique exclusive (ZEE) japonaise.

La Corée du Nord tire généralement ses missiles balistiques avec une trajectoire lobée, de façon à éviter qu'ils ne survolent d'autres pays. Mais des missiles nord-coréens sont déjà passés au-dessus du Japon à plusieurs reprises dans le passé.

L'état-major sud-coréen a annoncé pour sa part que "la Corée du Nord a lancé un missile balistique non-identifié vers la mer de l'Est", le nom coréen de la mer du Japon, sans plus de précisions.

Le tir a déclenché une brève alerte dans l'île de Hokkaido, dans le nord de l'archipel nippon.

"Evacuez immédiatement. Evacuez immédiatement", a ordonné le gouvernement japonais dans un message, priant les résidents de Hokkaido de se réfugier dans des immeubles ou sous terre.

Les gardes-côtes et les autorités locales ont cependant vite écarté tout danger.

Ce tir est survenu alors que deux réunions ministérielles des pays riches du G7 sont prévues dans les prochains jours au Japon: une rencontre des ministres de l'Environnement à Hokkaido samedi et dimanche, et une des ministres des Affaires étrangères dimanche et lundi à Karuizawa (centre).

- "Tsunami radioactif" -

Pyongyang a multiplié les essais d'armes ces derniers mois, faisant monter la tension avec Séoul et Washington qui ont de leur côté renforcé leur coopération militaire et mené de vastes manoeuvres conjointes dans la région.

Lundi, le leader nord-coréen Kim Jong Un avait appelé à accroître les capacités de son pays en matière de dissuasion pour contrer "l'escalade des manoeuvres des impérialistes américains et des traîtres, pantins sud-coréens pour déclencher une guerre d'agression", selon l'agence de presse officielle KCNA.

Depuis le 23 mars, Pyongyang a notamment affirmé avoir mené trois tests d'un "drone sous-marin d'attaque nucléaire" capable de "produire un tsunami radioactif de grande ampleur". Ces engins sont connus sous le nom de "Haeil", qui signifie tsunami en coréen.

Le régime nord-coréen a également dit avoir procédé au lancement d'un missile balistique intercontinental (ICBM) le 16 mars.
L'an passé, la Corée du Nord s'est déclarée puissance nucléaire "irréversible", enterrant ainsi toute possibilité de négociation sur sa dénucléarisation.

Et en mars, Kim Jong Un a ordonné à ses troupes d'intensifier leurs exercices en vue d'une "guerre réelle". Washington et Séoul ont répondu avec de nouvelles manoeuvres militaires conjointes, impliquant des aéronefs furtifs américains.
Pyongyang considère ces exercices comme des répétitions en vue d'une invasion de son territoire et les a qualifiées mardi d'exercices "hystériques", "simulant une guerre totale contre" la Corée du Nord.

La Corée du Sud a également qualifié la Corée du Nord d'"irresponsable" après que Pyongyang a coupé les communications avec Séoul la semaine dernière.

Les militaires du Nord et du Sud communiquent deux fois par jour au moyen d'une ligne spécifique, mais la Corée du Nord ne répond plus aux appels depuis le 7 avril, selon le ministère sud-coréen de l'Unification.

AFP

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