Se donner "encore une chance d'éviter le confinement" : Jean Castex a annoncé vendredi de nouvelles restrictions face à l'épidémie de la Covid-19, dont la fermeture des frontières aux pays hors-UE, mais a renvoyé toute décision radicale aux "prochains jours" jugés "déterminants" (Photo rb/www.ipreunion.com)
Lors d’une prise de parole inattendue à l’issue d’un Conseil de défense autour d’Emmanuel Macron, le chef du gouvernement a souligné depuis l’Élysée que "la question d’un confinement se pose légitimement". Mais, a-t-il ajouté, "nous en connaissons l’impact très lourd sur tous les plans"
Pas de troisième confinement dans l’immédiat donc. Mais une série de restrictions, qualifiées de "dernière cartouche" par une source gouvernementale, et aussitôt jugées trop faibles par certains élus de l’opposition. " Tout ça pour ça ", ont déploré à l’unisson le chef de file des députés LR, Damien Abad et le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel.
Première mesure mise en avant par le premier ministre : à partir de dimanche 0 h, la France va fermer ses frontières aux pays extérieurs à l’Union européenne, "sauf motif impérieux". L’extrême droite, à l’image de Marine Le Pen, s’est félicitée avec ironie d’une décision qui n’a que trop tardé selon elle.
Un test PCR négatif sera par ailleurs demandé pour toute entrée en France en provenance d’un pays de l’UE, "à l’exception des travailleurs transfrontaliers". Cette mesure, déjà en vigueur pour le transport maritime et aérien, doit donc être étendue au terrestre.
Enfin, tous les déplacements en provenance et en direction des territoires ultramarins seront également soumis à la production de tests PCR négatifs et de de motif impérieux. Ces derniers sont entrés en vigueur dès ce jeudi pour les voyages dans les deux sens entre La Réunion et la Métropole. Ils sont également nécessaires pour se déplacer entre Mayotte et notre île. Depuis le dimanche 17 janvier le préfet de Mayotte a aussi suspendu les liaisons maritimes et aériennes internationales avec l'île aux Parfums où trois communes sont totalement confinées depuis ce jeudi
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A La Réunion les chiffres communiqués par l'agence régionale de santé et la préfecture ce vendredi ne sont pas bons : le taux d'incidence de La Réunion, de 20,6 pour 100.000 habitants la semaine dernière passe à 37,6.
Il est en très forte augmentation chez la population de moins de 35 ans. La moyenne journalière augmente elle aussi sensiblement avec 92 nouveaux cas en deux jours. Les autorités ont aussi annoncé un décès, celui d'un patient d'une soixantaine d'année évacué des Comores qui était atteint du variant sud-africain.
Les seuils d'alerte se rapprochent, alors la préfecture de La Réunion planche sur de possibles restrictions pour stopper cette hausse des cas et lutter contre le variant sud-africain.
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- Sur fond de ras-le-bol de la population -
En Métropole, Jean Castex a aussi annoncé ce vendredi que les centres commerciaux non alimentaires de plus de 20 000 m2, "c’est-à-dire ceux qui favorisent le plus de brassage", seront fermés dès ce dimanche. Et, à partir de lundi, les jauges de fréquentation seront renforcées dans toutes les grandes surfaces.
Le premier ministre a par ailleurs annoncé un renforcement des contrôles du couvre-feu de 18 h, des fêtes clandestines et de "l’ouverture illégale" des restaurants, afin que "les dérives de quelques-uns ne […] ruinent pas les efforts de tous".
Si l’exécutif s’est arrêté à ces mesures, malgré les appels pressants à reconfiner issus notamment du monde médical, c’est parce que les indicateurs épidémiques sont certes "pas bons". "Mais on ne voit pas l’amorce des prédictions de certains scientifiques", selon une source gouvernementale.
Sur le front de la propagation de l’épidémie, Jean Castex a ainsi rappelé que si la situation est "préoccupante", elle "reste mieux maîtrisée en France que chez beaucoup de nos voisins". 23 000 nouvelles contaminations sur 24 heures ont été enregistrées vendredi, alors que la crainte porte d’abord sur une explosion des cas provoqués par les variants britannique et sud-africain qui représenteraient désormais un dixième des cas en France.
Alors que les débits de boisson, restaurants, lieux culturels et universités sont fermés depuis la fin octobre, les voix politiques et scientifiques se sont multipliées ces derniers jours pour redemander aux commerces de baisser le rideau, voire fermer les écoles, comme au premier confinement au printemps dernier.
L’exécutif, qui a beaucoup consulté jeudi et vendredi, a d’abord cherché un compromis entre les restrictions et le maintien d’une vie économique et sociale, sur fond de ras-le-bol de la population. "Le moral des gens et l’impact économique" ont "vraiment compté" dans la prise de décision, a souligné un conseiller vendredi soir.
La situation est cependant toujours particulièrement difficile dans certaines régions, comme en Provence-Alpes-Côte d’Azur, où six transferts de malades ont eu lieu cette semaine vers d’autres territoires, notamment en Bretagne et en Occitanie, pour soulager les hôpitaux.
Le rythme des décès ne décroît pas, avec 356 morts à l’hôpital vendredi, portant à 75 620 le bilan total depuis le début de l’épidémie.
- Moins de vaccinés -
Comme les autres pays européens, la France doit aussi faire face à une baisse des livraisons espérées de vaccins, aussi bien de la part de Pfizer/BioNTech que de Moderna ou d’AstraZeneca. Résultat, le gouvernement prévoit qu’en février seulement un million de personnes recevront la première des deux injections nécessaires, après plus de 1,4 million en janvier.
S’ajouteront 1,4 million de deuxièmes injections, mais cette prévision est très inférieure au chiffre de 4 millions de personnes vaccinées fin février, récemment évoqué par le ministre de la Santé. Alors que la vaccination est ouverte notamment dans les Ehpad, pour les professionnels de santé de plus de 50 ans ou fragiles, et à cinq millions de plus de 75 ans, plusieurs régions ont dû reporter des milliers de rendez-vous pour une première injection, à cause de baisses d’approvisionnement.
La suite de la campagne va aussi dépendre des détails de l’autorisation de mise sur le marché du vaccin AstraZeneca, qui a l’avantage d’être plus facilement conservé et transporté que ceux de Pfizer et Moderna, mais dont l’efficacité sur les personnes âgées a été mise en cause, notamment par la commission de vaccination allemande, qui l’a déconseillé pour les plus de 65 ans.
Emmanuel Macron a également fait part de ses doutes vendredi avant que l’Agence européenne du médicament (EMA) ne donne son feu vert pour les plus de 18 ans. La Haute autorité de santé (HAS) devrait donner son avis sur ce nouveau vaccin, au cœur d’un bras de fer avec le Royaume-Uni, en début de semaine prochaine.
www.ipreunion.com avec l'AFP
Tout ça pour ça ? Les Français ont raison d'être inquiets.
Des choix cornéliens pour le gouvernement ; empêcher la mort de l'économie, empêcher la mort des populations.
Je préfère être à ma place !!!
Les frontières se ferment, ok ... mais le virus est déjà très bien installé chez nous et circule partout, donc il faudra confiner sous peu.
Sur fond de ras-le-bol de la population -