La France va reconnaître l'Etat de Palestine en septembre à l'ONU, a annoncé jeudi le président Emmanuel Macron, espérant créer une dynamique collective en ce sens, une décision aussitôt décriée par Israël comme une "récompense de la terreur" mais saluée à Ryad.
"Fidèle à son engagement historique pour une paix juste et durable au Proche-Orient, j'ai décidé que la France reconnaîtra l'Etat de Palestine. J'en ferai l'annonce solennelle à l'Assemblée générale des Nations unies, au mois de septembre prochain", écrit le chef de l'Etat français sur X et Instagram.
Fidèle à son engagement historique pour une paix juste et durable au Proche-Orient, j’ai décidé que la France reconnaîtra l’État de Palestine.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) July 24, 2025
J’en ferai l’annonce solennelle à l’Assemblée générale des Nations unies, au mois de septembre prochain.… pic.twitter.com/7yQLkqoFWC
- Une solution à deux États -
La France coprésidera alors avec l'Arabie saoudite une conférence internationale au niveau des chefs d'Etat et de gouvernement visant à relancer la solution dite "à deux Etats", palestinien et israélien.
Cette conférence, initialement prévue en juin, avait été reportée à la dernière minute en raison de la guerre entre Israël et l'Iran. Dans l'intervalle, une réunion au niveau ministériel se tiendra les 28 et 29 juillet à New York.
A ce jour, au moins 142 Etats ont reconnu un Etat palestinien, selon un décompte de l'AFP. Les Etats-Unis - qui ne participeront pas à la conférence ministérielle - et Israël s'opposent fermement à un tel projet.
Photo AFP
La décision française "récompense la terreur", a fustigé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, en référence à l'attaque sans précédent du Hamas sur le sud d'Israël le 7 octobre 2023.
"Soyons clairs: les Palestiniens ne cherchent pas à obtenir un Etat aux côtés d'Israël, ils cherchent un Etat à la place d'Israël", a-t-il martelé.
Sans surprise, le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé que la décision du président français était "imprudente"
- Une décision "historique" -
Le vice-président de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Hussein al-Cheikh, a de son côté salué cette décision en faveur de "l'établissement de notre Etat indépendant". C'est un "pas positif", a renchéri le Hamas, en appelant d'autres pays à suivre cet exemple.
L'Arabie saoudite s'est aussi félicitée d'une décision "historique" et a appelé les autres pays à prendre "des mesures positives similaires".
La France "mobilisera tous ceux de ses partenaires internationaux qui souhaitent y prendre part", a promis Emmanuel Macron dans une lettre adressée au président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Le 19 mai, le Royaume-Uni, le Canada et la France avaient ouvert la voie à une éventuelle reconnaissance dans une déclaration commune. Mais depuis, aucun des dirigeants de ces trois pays n'avait franchi le pas.
Le 10 juillet, en visite au Royaume-Uni, Emmanuel Macron a appelé à une reconnaissance commune de l'Etat de Palestine par la France et le Royaume-Uni, sans succès pour l'heure.
En mai 2024, l'Irlande, l'Espagne et la Norvège, rejointes un mois plus tard par la Slovénie, avaient déjà franchi le pas en Europe.
"Ensemble, nous devons protéger ce que (Benjamin) Netanyahu essaie de détruire. La solution à deux Etats est la seule solution", a réagi le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez sur X.
Mais les Européens restent divisés sur cette question, l'Allemagne estimant qu'une reconnaissance aujourd'hui serait "un mauvais signal".
- "Renforcer la légitimité" de l'Autorité palestinienne -
Dans une lettre en date du 9 juin adressée au président français, Mahmoud Abbas s'est engagé à une démilitarisation du mouvement islamiste du Hamas, à l'origine des attaques du 7 octobre 2023 en Israël, dans le cadre d'un futur Etat palestinien.
Il s'est aussi dit prêt à organiser des élections législatives et présidentielle en 2026 afin de "renforcer la légitimité" de l'Autorité palestinienne et son "autorité sur le futur Etat palestinien", y compris Gaza, rappelle Emmanuel Macron dans sa lettre.
Autant de gages en faveur de la solution à deux Etats, estime le président français, en espérant convaincre les Israéliens qu'elle est aussi dans leur intérêt.
Cette annonce intervient alors que l'émissaire américain Steve Witkoff a acté jeudi l'échec des pourparlers menés à Doha en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
Israël fait face à une pression internationale croissante pour mettre fin aux souffrances des plus de 2 millions d'habitants du territoire palestinien, soumis à un blocus qui les prive d'une aide humanitaire vitale.
Photo AFP
Dans ce contexte, le Premier ministre britannique Keir Starmer a annoncé un "entretien d'urgence" vendredi avec ses homologues français et allemand pour voir comment "arrêter les massacres et fournir à la population la nourriture dont elle a désespérément besoin".
En France, le président du Rassemblement national (extrême droite), Jordan Bardella, a déploré une "décision précipitée", qui accordera au Hamas "une légitimité institutionnelle et internationale inespérée".
Le leader de La France insoumise (gauche radicale) Jean-Luc Mélenchon s'est à l'inverse félicité d'une "victoire morale", tout en déplorant qu'elle ne soit pas immédiate.
- Déjà 59.587 morts à Gaza, majoritairement des civils -
Des Palestiniens prient devant les corps de personnes tuées par Israël (Photo AFP)
L'attaque du 7-Octobre perpétrée par le Hamas a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 restent otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée.
Les représailles israéliennes ont fait 59.587 morts à Gaza, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.
www.imazpress.com avec l'AFP / redac@ipreunion.com
Après avoir armé Israël, traité les députés LFI d'antisémites et laiissé faire pendant des mois, enfin un peu de courage. Mieux vaut tard que jamais diront certains (et j'en suis), mais il faudra alors aussi appliquer le droit et interdire à Netanyahou le territoire national.
Tout à fait d'accord avec Missouk.
La dynamique pour les pays de l’UE avait commencé avec la reconnaissance de la Palestine par l’Espagne et l’Irlande . Il ne faut pas faire passer Macron pour un sauveur, il est aveugle depuis des mois! Ou bien avait-il peur de ne pas pouvoir fournir du matériel militaire à Israël,
Micron aura mis le temps !!! Alors qu'il aurait pu arrêter cette guerre en interceptant l'avion de son ami Netanyahou, sous mandat d'amener par la Cour de Justice Internationale pour crimes contre l'humanité, quand il sillonnait tranquillement le ciel français.
Nous dirons que mieux tard que jamais pour se bouger un peu, histoire de rester gentils sur le comportement de notre monarque.
Oui, il aurait fallu intercepter l'avion de cet assassin !
Reconnaitre un Etat qui existait déjà ... avant les annexions par l'entité "colonisateur" et "génocidaire" !!!
Bon au moins "Macron" aura fait fait une chose "humaine" pendant ses 2 mandats !!!
Sans MOI...
Logique des choses
enfin! bravo ! bravo bravo! on ne pouvait rester spectateur de ce massacre d innocents trop de morts trop de violence .