Nomination peut-être ce mardi

Le remaniement toujours attendu, suspense autour d'Oudéa-Castéra et de Bayrou

  • Publié le 6 février 2024 à 15:06
  • Actualisé le 6 février 2024 à 15:15

La nomination de la deuxième moitié du gouvernement de Gabriel Attal était toujours attendue mardi alors qu'enfle l'hypothèse d'un retour de François Bayrou pour remplacer Amélie Oudéa-Castéra, au coeur d'une série de polémiques à l'Education nationale.

Près d'un mois après la première salve, l'exécutif doit encore annoncer la nomination d'au maximum 15 ministres délégués et secrétaires d'Etat qui complèteront les 14 ministres déjà en exercice, conduits par Gabriel Attal.

Comme à l'accoutumée, aucun timing n'a été confirmé.

"On n'a jamais été aussi proche du dénouement", a assuré mardi matin la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot. Mais un conseiller au sein de l'exécutif relativisait: "cela peut être aujourd'hui ou demain".

De nombreux secteurs essentiels (santé, logement, transports...) sont depuis plusieurs semaines en souffrance d'un interlocuteur dédié.

Selon le chef de file des députés Renaissance Sylvain Maillard, la volonté d'Emmanuel Macron et de Gabriel Attal de rester à un gouvernement de 30 membres maximum est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles ce remaniement traîne.

"Ils ont du mal avec les périmètres", explique-t-il, car certains veulent "des ministres pour les représenter", comme les associations de défense de l'enfance.

La principale interrogation porte sur le maintien à son poste de la ministre de l'Education et des Sports Amélie Oudéa-Castéra, dans la tourmente depuis ses propos sur ses enfants scolarisés dans le très conservateur établissement privé Stanislas dans le VIe arrondissement de Paris et accusée par la gauche d'incarner "le séparatisme social".

Selon Mme Thevenot, Mme Oudéa-Castéra, qui doit être auditionnée dans l'après-midi à l'Assemblée nationale, est "pleinement à sa tâche".

Mais, alors qu'elle affronte mardi une nouvelle grève des enseignants, elle n'a "plus la confiance de la profession", juge Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du second degré. La syndicaliste réclame "un ou une ministre de plein exercice" alors que Mme Oudéa-Castéra a gardé la responsabilité des sports en cette année olympique.

- "Des poids lourds" -

De quoi nourrir la piste d'un retour de François Bayrou rue de Grenelle au lendemain de sa relaxe dans l'affaire des assistants parlementaires européens.

Agé de 72 ans, le leader centriste, qui a occupé le poste il y a 30 ans (1993-97 sous les gouvernements Balladur et Juppé) n'exclut rien. "Il y a beaucoup de manières de servir, je n'en ai éliminé aucune et choisi aucune", a-t-il déclaré, ajoutant ne s'être "jamais dérobé à aucune demande de service".

"Il est évident que, alors que la maison brûle, si on a besoin de quelqu'un pour pacifier les relations entre le monde de l'Éducation nationale et le pouvoir politique, François Bayrou a des titres à faire valoir", a estimé un de ses soutiens, le député Modem Jean-Louis Bourlanges.

Selon une source macroniste, "il se dit que Bayrou a de très fortes chances d’entrer, même si personne ou alors très peu de monde sait ce qu’il se trame réellement entre le président et François Bayrou".

Alors que François Bayrou n'était pas favorable à la nomination de Gabriel Attal, ce dernier nie avoir des divergences avec Emmanuel Macron sur ce retour. "J’ai tout intérêt à avoir des poids lourds dans l’équipe", a-t-il plaidé au Monde.

D'autres enjeux politiques seront à surveiller comme le débauchage de nouvelles recrues à droite, notamment au Sénat, après celui de Rachida Dati à la Culture, la place de l'aile gauche de la macronie, des autres partis de la majorité - Modem et Horizons -, le respect de la parité hommes-femmes, etc.

Outre l'Education, le remaniement vise à suppléer les ministres qui ont des portefeuilles très larges comme Catherine Vautrin (Travail, Santé et Solidarités) ou Christophe Béchu (Transition écologique et Cohésion des territoires), qui a aussi sous sa coupe le Logement et les Transports.

"Il ne faudrait pas que ça dure", a estimé Louis Bourlanges, plaignant "ce pauvre Bruno Le Maire, accablé de portefeuilles", seul aux commandes à Bercy.

AFP

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