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"L'Huma" sort la tĂȘte de l'eau

  • PubliĂ© le 28 dĂ©cembre 2019 Ă  15:53
  • ActualisĂ© le 28 dĂ©cembre 2019 Ă  18:51
Le plan de continuation de L'Humanité, fondé en 1904 par Jean JaurÚs, a été validé par le tribunal de commerce de Bobigny,

En redressement judiciaire depuis fĂ©vrier, le quotidien communiste L'HumanitĂ© s'apprĂȘte Ă  prendre "un nouveau dĂ©part", alors que son plan de continuation vient d'ĂȘtre validĂ© par le tribunal de commerce.

Exit "la mauvaise passe" dans laquelle se trouvait le journal créé par Jean JaurÚs depuis des mois, a annoncé son directeur, Patrick Le Hyaric, dans un texte mis en ligne vendredi sur internet. Désormais, "L'Humanité affronte l?avenir dans des conditions nouvelles".

"Constatant les bons résultats obtenus, le tribunal a déclaré la sortie de L?Humanité de la période d?observation et de redressement entamée le 7 février dernier et a accepté le plan de continuation de la société et de l?ensemble de ses activités", affirme-t-il, aprÚs avoir reçu cette semaine les conclusions définitives du tribunal de Seine-Saint-Denis.

"L'Huma" s'était déclaré en cessation de paiements en janvier, avait été placé début février en redressement judiciaire avec poursuite d'activité et avait annoncé au mois de mars un plan d'économies avec suppression d'une quarantaine de postes.
La direction du journal, qui avait expliqué cette mauvaise passe financiÚre par la crise générale que traverse la presse écrite en France, avait dÚs le départ écarté le spectre d'une liquidation judiciaire et demandé l'ouverture d'une procédure de redressement, pour permettre au quotidien d'apurer ses dettes tout en maintenant sa parution.

Outre le plan d'économies s'élevant à 3,5 millions d'euros, le journal --l'un des plus vieux quotidiens nationaux avec Le Figaro et La Croix -- avait aussi lancé une grande campagne de dons et de souscriptions qui a permis de récolter plus de 4 millions d'euros.

- Club des amis de "L'Huma" -

C'est en se fondant sur ces résultats que le tribunal de Bobigny a décidé de valider le plan de continuation du quotidien, ainsi que grùce aux efforts consentis par les créanciers privés et publics ayant décidé d'abandonner 75% de leurs créances.

Les 25% restants de dettes devront ĂȘtre payĂ©s d?ici fin mars. "Notre trĂ©sorerie, mĂȘme si elle doit ĂȘtre encore confortĂ©e, le permet", affirme M. Le Hyaric. En contrepartie, le quotidien s'engage Ă  ne plus contracter de dettes, Ă  se conformer au remboursement des crĂ©ances, Ă  communiquer la situation trimestrielle de ses comptes aux deux commissaires dĂ©signĂ©s Ă  l?exĂ©cution du plan et Ă  renforcer ses fonds propres de 1 Ă  2 millions d?euros dans l'annĂ©e qui vient. Il prĂ©voit, dans ce cadre, de crĂ©er un fonds de dotation au sein duquel il y aurait un club des "?amis-actionnaires?" de l?HumanitĂ©.

Bien décidé à rebondir, le quotidien communiste souhaite élargir son audience et sa diffusion, fort d'une actualité qui lui est favorable, entre réforme des retraites, mouvements mondiaux pour la justice sociale et crise climatique...

Dans l'immédiat, il veut proposer à ses lecteurs d'offrir un abonnement à une personne de leur entourage, avec l'ambition de "recueillir 1.000 adresses de jeunes" à qui faire découvrir L?Humanité en support numérique dans les semaines à venir.

Fondé par Jean JaurÚs en 1904, figure tutélaire du socialisme en France, L'Humanité, qui fut des années 1920 jusqu'en 1994 l'"organe central" du Parti communiste français, a réguliÚrement fait face ces derniÚres années à des difficultés financiÚres qui l'ont obligé à lancer plusieurs appels aux dons. Il avait également été contraint de vendre en 2008 son siÚge à Saint-Denis conçu par le célÚbre architecte brésilien Oscar Niemeyer.

AFP

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