Coronavirus

Macron prolonge le confinement jusqu'au 11 mai

  • PubliĂ© le 13 avril 2020 Ă  22:55
  • ActualisĂ© le 13 avril 2020 Ă  23:15
Emmanuel Macron sur des écrans de tablette alors qu'il parle depuis l'Elysée lors d'une allocution télévisée, le 13 avril 2020 à Paris

Emmanuel Macron a annoncé lundi la prolongation du confinement jusqu'au 11 mai dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 qui a fait prÚs de 15.000 morts en France, et promis que les écoles et crÚches commenceront à rouvrir à cette date.

"L'épidémie commence à marquer le pas" et "l'espoir renaßt", a souligné le président, tout en reconnaissant que la France n'était "à l'évidence pas assez préparée" à la pandémie. "Rien n'est acquis", a souligné le président, qui a commencé son allocution juste aprÚs les applaudissements de 20H00. A la fin du confinement, "à partir du 11 mai, nous rouvrirons progressivement les crÚches, les écoles, les collÚges et les lycées", a-t-il ajouté, mais les universités ne rouvriront pas "avant l'été".

"Le 11 mai, nous serons capables de tester toutes les personnes ayant un symtÎme", a-t-il affirmé, tout en demandant aux personnes ùgées et fragiles de rester confinées.

Selon un dernier bilan lundi soir, l'épidémie de coronavirus a fait 14.967 morts en France, 574 de plus depuis dimanche. 9.588 personnes sont mortes dans les hÎpitaux (335 de plus en 24 heures) et 5.379 dans les maisons de retraite et autres établissements médico-sociaux.

Pour le cinquiÚme jour consécutif, le nombre de patients en réanimation a également baissé: 24 patients en moins depuis dimanche. Le déconfinement, déjà amorcé dans quelques pays européens, s'annonce comme une entreprise infiniment délicate. L'opération pourrait s'avérer catastrophique si n'était pas mis en place un systÚme de tests massifs et d'isolement des personnes infectées, selon une étude réalisée notamment par l'Inserm qui laisse entendre qu'il ne pourrait pas intervenir avant fin mai-juin.

"La levĂ©e du confinement sans stratĂ©gie de sortie entraĂźnerait une deuxiĂšme vague Ă©crasant largement le systĂšme de santĂ©", selon le rĂ©sumĂ© de l'Ă©tude, mise en ligne dimanche et rĂ©vĂ©lĂ©e lundi par Le Monde. "Il ne faut pas trop rapidement se projeter dans le jour d'aprĂšs. Nous entrons pour de nombreux mois" dans une crise "qui sera extrĂȘmement profonde", a prĂ©venu de son cĂŽtĂ© Stanislas Guerini, le dĂ©lĂ©guĂ© gĂ©nĂ©ral de La RĂ©publique en marche, comme pour prĂ©parer les esprits. La rĂ©ouverture des commerces et des Ă©coles, en particulier, semble encore lointaine.

Le chef de l'Etat aborde cette étape lesté d'une défiance de l'opinion envers sa gestion de la crise. Elle se cristallise, selon les sondages, sur la question de la disponibilité des masques et des tests de sérologie.

- "Volonté de rassemblement" -

Le numéro un du PS avait souligné qu'une "part de la population ne se nourrit plus à sa faim", relÚve-t-il avant de demander au gouvernement "une aide exceptionnelle de 300 euros par foyer, et une majoration de 100 euros par enfant, pour tous les ménages bénéficiaires des minima sociaux, des aides au logement et de l?allocation de rentrée scolaire".

Le Secours Catholique redoute aussi un basculement dans "la grande précarité" de nombreux Français, notamment les étudiants et les intérimaires.
Sur ce point, Emmanuel Macron a annoncĂ© lundi une aide sans dĂ©lai aux familles les plus modestes. AprĂšs quatre semaines de confinement, le bien-ĂȘtre des enfants prĂ©occupe Ă©galement de plus en plus. "Le temps passe, le stress monte", a expliquĂ© le psychiatre Richard Delorme sur France Inter.

"On ne les voit pas tellement dans la rue. On les met devant la télévision, devant les écrans et ils sont trÚs tendus", souligne ce chef du service de psychiatrie de l'enfant à l'hÎpital parisien Robert-Debré.

Le chef de l'Etat a décalé sa prise de parole à lundi pour prendre le temps de consulter, des médecins --dont le professeur Didier Raoult, héraut du traitement à l'hydroxychloroquine contre le Covid-19, avec qui il s'est entretenu presque chaque jour, selon un proche--, mais aussi des élus, associations et homologues européens.

"Sur ces décisions lourdes, il a une vraie volonté d'union et de rassemblement, en prenant des avis directement sur le terrain", souligne un membre de son entourage. Il devait encore s'entretenir dimanche et lundi avec les présidents des deux assemblées, Gérard Larcher et Richard Ferrand, ainsi que plusieurs maires de régions différentes, ou encore la chanceliÚre allemande, Angela Merkel.

Autre sujet sur lequel il est attendu: la question de la fermeture des frontiĂšres nationales ou de l'UE, mĂȘme s'il sera au menu d'un sommet europĂ©en virtuel fin avril. L'opposition a multipliĂ© de son cĂŽtĂ© ses critiques de la gestion de la crise. Le dĂ©putĂ© LR Eric Ciotti s'est dit "en colĂšre" qu'on ait "laissĂ© mourir nos vieux" du Covid-19 dans les Ă©tablissements d'hĂ©bergement pour personnes ĂągĂ©es dĂ©pendantes (Ehpad). Et Marine Le Pen (RN) a dĂ©noncĂ© "l'inertie d'une vĂ©ritable bureaucratie qui fait que l'on a le sentiment que rien n'avance".

D'aucuns s'essaient aussi Ă  concevoir le jour d'aprĂšs : le numĂ©ro deux de la France insoumise, Adrien Quatennens, appelle ainsi Ă  "profiter d'une mise Ă  l'arrĂȘt de pans entiers de l'Ă©conomie pour penser un autre modĂšle."

AFP

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