Madagascar a votĂ© pour imposer des peines de castration chirurgicale ou chimique aux violeurs de mineurs condamnĂ©s, une mesure jugĂ©e "cruelle, inhumaine et dĂ©gradante" par Amnesty International. Le texte de loi a Ă©tĂ© adoptĂ© dĂ©but fĂ©vrier par l'AssemblĂ©e nationale de Madagascar, puis ce mercredi 7 fĂ©vrier 2024 par le SĂ©nat, et doit encore ĂȘtre validĂ© par la Haute cour constitutionnelle (HCC), avant que le prĂ©sident Andry Rajoelina ne le promulgue.
Selon l'amendement consulté par l'AFP, une peine de castration chirurgicale est prévue "à l'encontre des auteurs de viol commis sur un enfant de moins de dix ans".
Mais aussi la castration «chimique ou chirurgicale» contre les violeurs d'enfants ùgés entre dix et 13 ans. Et chimique pour les violeurs de mineurs entre 13 et 18 ans.
- "Un traitement cruel et inhumain" selon Amnesty International -
Amnesty International a appelé Antananarivo à "abroger" ce texte, affirmant que la castration chimique ou chirurgicale "constitue un traitement cruel, inhumain et dégradant" et "ne résoudra pas" la question des viols d'enfants.
Cette mesure n'est par ailleurs, toujours selon l'ONG, "pas compatible avec les dispositions constitutionnelles malgaches contre la torture et les mauvais traitements, ainsi qu'avec les normes régionales et internationales relatives aux droits humains".
Madagascar "est un pays souverain qui a parfaitement le droit de modifier ses lois" dans l'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, a dĂ©fendu la ministre de la Justice, Landy Mbolatiana Randriamanantenasoa, auprĂšs de l'AFP ce vendredi.
"Face à la recrudescence du viol, il a fallu agir" pour "freiner" le phénomÚne, a-t-elle ajouté, précisant que l'an dernier 600 cas de viols de mineurs avaient été recensés.
"Avant, la peine minimum était de cinq ans" de prison. "On a rajouté une peine complémentaire de castration", qui sera prononcée par le juge en complément, a-t-elle précisé.
- Une "culture du viol" dans l'Ăźle -
Jessica Lolonirina Nivoseheno, du mouvement «Women Break the Silence», estime qu'il existe une "culture du viol" dans l'Ăźle, oĂč beaucoup de cas "se rĂšglent en famille et Ă l'amiable", et que les mesures de castration pourraient se montrer "dissuasives".
Nciko wa Nciko, conseiller pour Madagascar chez Amnesty, regrette en revanche que ce texte, qui pose un "problÚme éthique", ne soit "pas axé sur les victimes".
"La castration cause un prĂ©judice grave et irrĂ©versible. Et on peut avoir des cas oĂč un individu est reconnu coupable et la justice revient sur le verdict et l'innocente", fait-il encore valoir auprĂšs de l'AFP.
AFP

Totalement dĂ©magogique ! On sait trĂšs bien quâil suffira de quelques centaines dâeuros ou dollars pour y Ă©chapper !
TrĂšs bonne initiative.