Trois policiers, soupçonnés d'avoir percuté un scooter monté par trois adolescents ont été suspendus après avoir changé leur version des faits et placés en garde à vue. Le 13 avril peu avant minuit, dans le XXe arrondissement, un scooter monté par trois mineurs de 17, 14 et 13 ans, dont l'un ne portait pas de casque, a été poursuivi par une voiture de police avant de chuter. Les trois adolescents ont été blessés, le pronostic vital de la conductrice de 17 ans est toujours engagé. (Photo photo d'illustration RB imazpress)
La scène a été filmée par au moins une témoin alors que les jeunes scootéristes étaient au sol. Regardez
PARIS : Trois policiers ont été placés en garde à vue, accusés d'avoir percuté trois mineurs, dont l'un ne portait pas de casque, sur un scooter lors d’une course-poursuite. Le pronostic vital d'une ado de 17 ans, grièvement blessée, est toujours engagé.pic.twitter.com/1KJPVgKlBE
— Infos Françaises (@InfosFrancaises) April 21, 2023
La conductrice, une jeune fille de 17 ans, a été hospitalisée. Son pronostic vital n'est plus engagé a indiqué le parquet de Pari. Son frère de 13 ans a été blessé au foie et un autre passager, âgé de 14 ans, touché au genou, a indiqué jeudi l’avocat des deux familles, Arié Alimi.
Il a déposé plainte pour tentative d’assassinat par personne dépositaire de l’autorité publique, avec arme par destination, sur personnes mineures.
- "Changement de version" des policiers -
Invité ce vendredi 21 avril de France Info, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé que les policiers impliqués dans l’accident allaient être suspendus. "À partir du moment où ils n’auraient pas respecté le droit, il est évident qu’il faut les suspendre", a-t-il expliqué. La décision revient cependant au préfet de police de Paris, Laurent Nuñez.
Enquêtes de l’IGPN contre des policiers accusés d’avoir percuté un scooter avec trois jeunes à bord : "Aucun refus d’obtempérer ne justifie que la police outrepasse le droit et la déontologie", affirme Gérald Darmanin. Il a demandé la suspension des policiers en cause. pic.twitter.com/9VvWOWwoBW
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Gérald Darmanin a également pointé "un changement de version" des policiers sur les circonstances de l’accident. Dans un premier temps, les forces de l’ordre avaient assuré que la conductrice du scooter avait perdu le contrôle de son véhicule, avant de reconnaître "des gestes qui n’étaient pas appropriés", selon le ministre de l’intérieur.
Selon la préfecture, "dès que ces éléments nouveaux ont été portés à la connaissance du préfet de police, et conformément aux instructions du ministre de l'Intérieur, une demande de suspension pour les trois fonctionnaires a été signée".
Les trois policiers ont également été placés en garde à vue, a indiqué vendredi une source proche du dossier. Le parquet a confirmé que trois personnes étaient en garde à vue, sans préciser de qui il s'agissait.
Deux enquêtes judiciaires ont été ouvertes : une sur les circonstances de la chute du scooter et une autre sur le refus d’obtempérer. La première a été confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).
- Pression sur les familles -
Les policiers "ont voulu procéder au contrôle" du scooter, mais "le conducteur a refusé de s’arrêter et pour échapper au contrôle a emprunté une rue à contresens avant de perdre la maîtrise de son scooter dans des circonstances qui restent à établir", avait indiqué dans un premier temps la préfecture de police.
Mais selon une femme de 37 ans, se présentant comme témoin des faits, le véhicule de police est venu percuter le deux-roues. "J'ai vu le scooter se lever et surtout les corps éjectés avant de retomber sur le trottoir" avait-elle relaté jeudi lors d'une conférence de presse organisée par Me Arié Alimi, avocat des deux familles des mineurs.
D’après l’avocat des victmes, Arié Alimi, désormais spécialisé dans les violences policières, les familles n’auraient d’abord pas été prévenues dans un premier temps. Puis on leur aurait déconseillé de contacter l’IGPN (inspection générale de la police nationale).
La témoin affirme aussi avoir reçu l'ordre d'une policière d'effacer des vidéos qu'elle avait réalisées juste après le choc. "Une inspectrice m'a clairement menacée et dit que j'allais avoir de gros problèmes et finir en garde à vue si je n'effaçais pas les vidéo" déclare cette témoin qui a refusé d'effacer les images
www.imazpress.com avec AFP
