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Nîmes : un enfant de 10 ans tué dans une fusillade sur fond de trafic de drogues

  • Publié le 22 août 2023 à 14:27

Un enfant de 10 ans a été tué lors d’une fusillade à Nîmes (Gard), dans la nuit de lundi 21 à mardi 22 août 2023, indiquent les médias nationaux ce mardi matin. Le jeune garçon était dans la voiture de son oncle qui a été prise pour cible par au moins quatre tireurs selon les témoins (Capture d'écran Twitter)

"Suite à des échanges de tirs intervenus au sein du quartier Pissevin, à l’ouest de Nîmes, un enfant de 10 ans est décédé cette nuit. Un homme a en outre été victime des tirs de balles. Les jours de ce dernier ne seraient plus en danger", a précisé la procureure de la République de Nîmes Cécile Gensac dans un communiqué mardi matin, annonçant une communication ultérieure dans la journée.

Des sources policières et proches de l'enquête ont indiqué à l'AFP que le garçon se trouvait à l'arrière d'un véhicule pris pour cible aux alentours de 23h30. L'homme blessé est le conducteur, son oncle, âgé de 27 ans. Un autre enfant se trouvant à l'arrière, âgé de 12 ans, est lui sorti sain et sauf.

De source policière, l'oncle de l'enfant n'est pas connu de la police. Il a trois impacts de balles dans le dos mais son pronostic vital n'est pas engagé. Toujours de source policière, les tireurs seraient au nombre de quatre. Ils étaient toujours en fuite et recherchés mardi matin.

Les suspects ont pris la fuite. Ils étaient "à bord d'un véhicule volé qui a été retrouvé quelques temps plus tard à proximité", a affirmé à France Bleu Gard Lozère François-Xavier Debonneville, secrétaire départemental adjoint d'Alliance Police nationale dans le Gard. Sur les lieux du drame, les enquêteurs ont retrouvé une dizaine de douilles.

"Le conducteur, qui était en train de se garer lorsque la fusillade a éclaté, a aussitôt redémarré et s’est rendu à l’hôpital. L’enfant de 10 ans a succombé à ses blessures" indique Ouest France.

"Son oncle a été blessé au niveau du dos et le troisième occupant du véhicule, lui aussi neveu du conducteur, est indemne" poursuit le site d'information.

"C’est un immense drame qui ne restera pas impuni" a posté sur ses réseaux sociaux,  Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur,

Une enquête a été ouverte, confiée à la police judiciaire de Nîmes.

- "Guerres de territoires" -

Dimanche, un adolescent de 14 ans avait été blessé par balles non loin de là par des tireurs circulant à bord d’une Renault Clio.

Selon une piste envisagée par les enquêteurs, la Mégane de l'oncle qui ramenait les deux enfants aurait pu être confondue par les tireurs avec la Clio utilisée la veille.

Ce quartier de Pissevin est le même où un homme de 39 ans avait été abattu en janvier, déjà dans une fusillade sur fond de trafic de stupéfiants.

Selon des chiffres de l'ex-procureur de Nîmes, Eric Maurel, une quinzaine de règlements de compte avaient fait huit morts à Nîmes en 2020 et trois en 2021, dont un adolescent de 17 ans. La plupart de ces homicides avaient eu lieu dans les quartiers de Pissevin, du Chemin Bas et du Mas de Mingue, trois secteurs périphériques de Nîmes constitués de barres d'immeubles et de tours.

Ces trois quartiers avaient été créés dans les années 1960 pour loger des populations issues de l'exode rural, des rapatriés d'Afrique du Nord puis des travailleurs immigrés. Tous trois partagent des indicateurs socio-économiques alarmants. A Pissevin, 70% des 13.000 habitants vivent sous le seuil de pauvreté et le taux de chômage atteint 46%.

"Ces assassinats sont en lien direct avec le narcobanditisme et sont des règlements de compte dans le cadre soit de guerres de territoire, soit de conflits commerciaux", avait alors précisé Eric Maurel.

"On est en présence d'individus parfois très jeunes qui ont accès à des armes de guerre, notamment des fusils d'assaut de type Kalachnikov AK-47 ou M-16", soulignait le magistrat, estimant que Nîmes était devenue quasiment "une centrale d'achat de la drogue".

Le quartier de Pissevin, dit de "reconquête républicaine", avait fait parler de lui en juin quand un journaliste reporter d'images y avait été agressé par deux hommes. La mairie avait alors décidé d'y fermer jusqu'à nouvel ordre la médiathèque municipale, évoquant l'aggravation des violences liées aux trafics de drogue.

Le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, avait alors réclamé "l'affectation de façon quasi-permanente d'une unité de force mobile".

A l'occasion de ces faits, la procureure de Nîmes Cécile Gensac avait souligné que, depuis un an, "138 jugements concernant 66 auteurs ont été rendus" en matière de drogues à Nîmes, "soit une hausse de 253,7% des décisions de condamnations pénales".

www.imazpress.com avec l'AFP / redac@ipreunion.com

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2 Commentaires
Missouk
Missouk
1 mois

Terrible... Et dans ces quartiers, ce sont souvent les gangs qui font la loi, et policiers et gendarmes n'osent pas même y rentrer! Notre République n'est pas à la hauteur...

HULK
HULK
1 mois

Jusqu'à quand notre société acceptera-t-elle de voir des enfants tués dans de tels règlements de compte? Trop de laxisme et de lâchetés, de démagogie et de calculs politiciens nous amènent à cet état de décadence extrême, voire dans certains cas,de barbarie gratuite. Pauvre monde.