Les cours doivent reprendre au collÚge de Nogent (Haute-Marne) jeudi, deux jours aprÚs le meurtre d'une surveillante, alors que la justice s'oriente vers une mise en examen de l'élÚve de 14 ans en garde à vue pour l'avoir poignardée.
Une minute de silence en mĂ©moire de MĂ©lanie, la surveillante de 31 ans tuĂ©e, doit ĂȘtre observĂ©e Ă midi dans tous les Ă©tablissements scolaires du pays, Ă la demande de la ministre de l'Education nationale Elisabeth Borne.
Le collégien a été interpellé mardi matin juste aprÚs les faits, qui se sont produits lors d'un contrÎle inopiné des sacs des élÚves par des gendarmes devant son établissement.
Sa garde Ă vue a Ă©tĂ© prolongĂ©e mercredi de 24 heures pour permettre "de nouvelles auditions", a indiquĂ© le procureur de la RĂ©publique de Chaumont, Denis Devallois. L'issue de cette garde Ă vue doit ĂȘtre connue jeudi.
Le suspect ne présente "aucun signe évoquant un possible trouble mental" mais apparaßt en "perte de repÚres quant à la valeur de la vie humaine", selon le procureur. Adolescent "fasciné par la violence", il a dit en garde à vue qu'il voulait tuer une surveillante, "n'importe laquelle", rapporte le magistrat.
L'enquĂȘte a Ă©tĂ© ouverte pour "meurtre aggravĂ©", du fait du statut de la victime, qui Ă©tait chargĂ©e d'une mission de service public, et pour "tentative de meurtre sur une personne dĂ©positaire de l'autoritĂ© publique". Le gendarme qui l'a maĂźtrisĂ© a Ă©galement Ă©tĂ© blessĂ© Ă la main par un coup de couteau.
"La question de la qualification se pose" et "sera probablement Ă©voquĂ©e" jeudi Ă l'issue de sa garde Ă vue et de sa prĂ©sentation Ă un juge d'instruction de Dijon, a indiquĂ© le procureur lors d'une confĂ©rence de presse mercredi. En effet, le mis en cause a confiĂ© aux enquĂȘteurs "avoir eu l'intention de tuer", a-t-il soulignĂ©.
La préméditation est une circonstance aggravante, susceptible de faire évoluer le chef de "meurtre" en "assassinat".
En raison de sa minorité, le suspect encourt une peine de 20 ans de réclusion criminelle au lieu d'une peine de prison à perpétuité, a encore relevé M. Devallois.
- Reprise des cours -
Dans un climat pesant, encore trÚs chargé d'émotion, les cours doivent reprendre jeudi matin au collÚge Françoise-Dolto de Nogent, aprÚs avoir été suspendus pendant deux jours à la suite de ce drame qui a eu un énorme retentissement dans les sphÚres éducatives et politiques.
Sur la grille de l'établissement, des familles, passants ou proches, ont déposé des roses blanches, des bouquets, et parfois un message de soutien.
Une cellule psychologique y est activée au moins jusqu'à la fin de la semaine a indiqué le rectorat.
Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi que l'accÚs des plus jeunes aux réseaux sociaux est porteur d'"épidémies de violences" qu'il faut "absolument réguler", promettant leur interdiction prochaine aux moins de 15 ans.
Au-delà de l'interdiction immédiate de la vente de couteaux aux mineurs, et "l'expérimentation" de portiques de sécurité voulue par le Premier ministre, le camp présidentiel et la gauche préviennent que la réponse est multiple et qu'il n'y a pas de "solution magique". La droite, elle, insiste sur "la sanction".
Les proches de la victime ont par ailleurs annoncé une marche blanche à Nogent vendredi à 18H00.
AFP


