Des émissaires américains et ukrainiens doivent mener de nouvelles discussions, jeudi en Floride, pour tenter de trouver une issue à la guerre, au moment où Washington a assoupli ses sanctions à l'égard du géant russe Lukoil.
De retour de Moscou, où ils ont rencontré Vladimir Poutine mardi sans résultats apparents, l'envoyé spécial de Donald Trump, Steve Witkoff, ainsi que le gendre du président américain Jared Kushner, doivent s'entretenir avec le principal négociateur ukrainien Roustem Oumerov, selon un responsable américain sous couvert de l'anonymat.
La rencontre doit se dérouler dans la soirée dans les environs de Miami.
C'est la troisième série de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en deux semaines, la dernière s'étant déroulée dimanche également près de Miami, en présence du secrétaire d'Etat américain Marco Rubio.
Depuis deux semaines, Washington multiplie les rencontres, cherchant à faire adopter un plan pour mettre fin à la guerre déclenchée par l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie en février 2022.
Mais la recherche d'un compromis est très difficile, et sur le front l'armée russe continue d'avancer lentement malgré des pertes considérables.
Peu de détails ont filtré sur ce plan amendé, alors qu'une version initiale a été perçue comme étant largement favorable à la Russie.
MM. Witkoff et Kushner étaient mardi à Moscou où ils se sont entretenus pendant plus de cinq heures avec le président russe.
Evoquant une "très bonne rencontre", Donald Trump a assuré mercredi que Vladimir Poutine voulait "mettre fin à la guerre".
"Notre tâche consiste désormais à obtenir des informations complètes sur ce qui a été dit en Russie", a déclaré jeudi soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une adresse télévisée. "L'Ukraine est prête à faire face à toute éventualité", a-t-il ajouté.
Le président russe, en déplacement en Inde jeudi, n'a lui montré aucun signe d'assouplissement.
Il a estimé que les négociations en cours étaient "complexes", mais qu'il fallait s'y "engager" plutôt que de les entraver, dans un entretien diffusé par une chaîne de télévision indienne.
"Parvenir à un consensus entre des parties en conflit n'est pas chose aisée, mais je crois que le président Trump s'y emploie sincèrement", a-t-il dit selon des propos traduits par India Today.
"Je pense que nous devons nous engager dans cet effort plutôt que d'y faire obstruction", a-t-il ajouté, faisant allusion aux Européens que Moscou accuse de vouloir empêcher un accord.
- Levée partielle des sanctions -
Alors qu'il avait renforcé les sanctions contre Moscou, le gouvernement américain a fait un pas en arrière, annonçant jeudi suspendre une partie des mesures visant le géant russe Lukoil pour permettre aux stations-services situées en dehors de Russie de continuer à fonctionner.
La dérogation court jusqu'au 29 avril 2026.
Fin octobre, pour faire pression sur la Russie, les Etats-Unis ont inscrit les deux plus grands producteurs de pétrole russes, Lukoil et Rosneft, sur leur liste noire des entités sanctionnées.
A Pékin jeudi, le président français Emmanuel Macron a pressé son homologue chinois Xi Jinping d'oeuvrer à la fin de la guerre en Ukraine, mais a entendu son hôte rejeter fermement toute part de responsabilité dans la poursuite de la crise ukrainienne.
Pour sa part, la Turquie a convoqué les ambassadeurs russe et ukrainien, appelant les deux pays à "laisser les infrastructures énergétiques en dehors de la guerre" après des attaques ukrainiennes contre un terminal pétrolier russe.
L'Allemagne a promis de son côté une aide supplémentaire de 100 millions d'euros à l'Ukraine pour réparer ses infrastructures énergétiques mais veillera "strictement" à son utilisation, en plein scandale de corruption qui ébranle le gouvernement de Kiev.
Enfin, l'Ukraine a accusé jeudi la Russie d'envoyer vers des camps de "rééducation" en Corée de Nord des enfants ukrainiens "enlevés" par Moscou dans les territoires occupés par l'armée russe.
L'Ukraine accuse la Russie d'avoir enlevé au moins 20.000 enfants ukrainiens depuis le début de l'invasion et ajoute que seuls 1.850 d'entre eux ont pu être récupérés.
AFP



