Aucune réduction prévue

Pétrole: pas d'accord des pays du G20 sur une baisse de la production

  • PubliĂ© le 11 avril 2020 Ă  05:07
  • ActualisĂ© le 11 avril 2020 Ă  05:55
Un employé irakien sur le site d'une raffinerie dans le sud de l'Irak, le 30 octobre 2015

Les ministres de l'Energie des pays du G20 ne sont pas parvenus à se mettre d'accord sur une baisse de la production pétroliÚre, le communiqué publié samedi à l'issue de longues négociations ne mentionnant aucune réduction.

Les pourparlers s'étaient éternisés vendredi pour tenter de conclure un accord sur une baisse massive de la production pétroliÚre, jusque-là bloqué par le Mexique.

Un accord entre les Etats-Unis et le Mexique pour aider Mexico à remplir le quota de réduction exigé par les producteurs semblait lever un obstacle à une entente globale.

Le communiqué final publié aprÚs la fin du sommet virtuel organisé par l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole, comporte des engagements de coopération future dans le cadre de la lutte contre la pandémie de coronavirus mais ne fait mention d'aucune baisse. "Nous nous engageons à faire en sorte que le secteur de l'énergie continue à fournir une contribution pleine et effective en vue de vaincre le Covid-19 et de permettre le rétablissement (économique) mondial qui doit suivre", déclarent les ministres dans ce texte.

- "Actions immédiates" -

"Nous nous engageons à travailler ensemble dans un esprit de solidarité sur des actions immédiates et concrÚtes afin de traiter ces problÚmes dans une période d'urgence internationale sans précédent", assurent-ils. "Nous nous engageons à prendre toutes les mesures nécessaires et immédiates pour assurer la stabilité du marché de l'énergie", déclarent encore les ministres du G20.

En raison du confinement de la moitiĂ© de la population mondiale pour limiter la pandĂ©mie du nouveau coronavirus, la demande de pĂ©trole est en chute libre, alors mĂȘme que l'offre Ă©tait dĂ©jĂ  en excĂ©dent.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait évoqué vendredi matin une entente préalable sur une diminution de l'offre mondiale - de 10 millions de barils de brut par jour (mbj) en mai et juin.

Cette entente avait été obtenue lors d'une réunion des principaux pays producteurs de pétrole dont la Russie, non-membre de l'Opep mais deuxiÚme producteur mondial et chef de file des partenaires du cartel. Mais le Mexique, lui aussi non-membre de l'Opep, n'avait pas donné son approbation, indispensable pour entériner l'accord lors de cette réunion. Mexico trouvait en effet excessif l'effort qui lui était réclamé (réduction de production de 400.000 barils par jour), comparé à d'autres pays.

- Accord américano-mexicain -

Quelques heures plus tard, le prĂ©sident mexicain, AndrĂ©s Manuel Lopez Obrador, indiquait ĂȘtre parvenu Ă  un accord avec son homologue amĂ©ricain, Donald Trump, pour rĂ©duire la production de pĂ©trole de son pays. Il prĂ©cisait que le Mexique rĂ©duirait ses pompages de 100.000 barils par jour (bj) et que les Etats-Unis allaient diminuer les leurs de 250.000 bj supplĂ©mentaires par rapport Ă  leurs engagements prĂ©cĂ©dents, pour compenser la part mexicaine.

M. Trump avait ensuite confirmé que les Etats-Unis avaient accepté d'aider le Mexique à atteindre son quota de réduction. "Nous acceptons de baisser la production. Et eux acceptent de faire quelque chose pour nous dédommager à l'avenir", avait dit le président américain. Mais cet accord américano-mexicain n'a pas permis de parvenir à une décision de baisse de la production lors des discussions des ministres de l'Energie du G20.

- Efforts diplomatiques -

Les efforts diplomatiques s'étaient pourtant multipliés pour tenter de parvenir à un accord. Donald Trump avait discuté vendredi avec son homologue russe Vladimir Poutine sur "les derniers efforts faits pour combattre la pandémie de coronavirus et maintenir la stabilité sur les marchés énergétiques mondiaux", selon la Maison Blanche.

Lors de la réunion du G20, le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak avait exhorté ses homologues à agir dans un esprit de "partenariat" et de "solidarité", selon une télévision.

L'Arabie saoudite avait exhorté, par la voix de son ministre de l'Energie, le prince Abdelaziz ben Salmane, "tous les membres du G20, dont le Mexique, ainsi que les pays invités, à prendre les mesures appropriées et extraordinaires pour stabiliser le marché". Et le directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Fatih Birol, avait dit espérer que la réunion puisse déboucher sur une "stabilité si nécessaire aux marchés pétroliers".

"L'extrĂȘme volatilitĂ© observĂ©e sur les marchĂ©s porte prĂ©judice Ă  l'Ă©conomie mondiale au moment oĂč nous pouvons le moins nous le permettre", avait-il dit. Pour organiser la rĂ©union extraordinaire des principaux pays producteurs, Ryad et Moscou avaient mis fin Ă  la guerre des prix et des parts de marchĂ© qu'ils avaient dĂ©clenchĂ©e aprĂšs leur derniĂšre confĂ©rence le 6 mars Ă  Vienne.

AFP

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