[DIRECT - VIDÉOS/PHOTOS] L'État d'urgence décrété

Séisme en Turquie et Syrie : le bilan, toujours provisoire, dépasse désormais les 5.000 morts

  • Publié le 7 février 2023 à 16:02
  • Actualisé le 7 février 2023 à 17:09

Près de 5.000 personnes selon des bilans toujours provisoires, ont été tuées lundi dans le sud-est de la Turquie et en Syrie voisine par un puissant séisme de magnitude 7.8, suivi quelques heures plus tard par une forte réplique, et l'aide internationale se mobilisait après ces secousses alors que les opérations de secours étaient gênées par le froid et la nuit. On compte également des milliers blessés, après une journée de recherches dans les décombres

  • C'est la fin de ce direct

    Merci d’avoir suivi cette actualité avec nous.

    Bonne soirée.

  • Une minute de silence à l'Assemblée nationale pour les victimes du séisme

    Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, a invité mardi les députés à observer une minute de silence "en mémoire des victimes et en soutien à ceux qui les aimaient".

    La présidente affirme que la France se mobilise pour apporter une aide d'urgence aux populations sinistrés. Des équipes de secours françaises sont sur place pour participer aux opérations de sauvetage, de recherche et d'assistance.

  • Les recherches se poursuivent

    Les recherches de rescapés se poursuivent après le puissant séisme dont le bilan, en constante aggravation, dépasse désormais les 5.000 morts dans le Sud-Est de la Turquie et le Nord de la Syrie.

     

     

  • L'État d'urgence décrété

    Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré mardi l'état d'urgence dans les dix provinces touchées par le séisme de magnitude 7,8, qui a frappé lundi le sud et le sud-est de la Turquie.

    "Nous avons décidé de déclarer l'état d'urgence pour permettre de mener rapidement les travaux (de secours)", a déclaré le chef de l’État, précisant que cette mesure d'urgence était en place pour une durée de trois mois.

  • 23 millions de personnes sont "potentiellement exposées"

    23 millions de personnes sont "potentiellement exposées, dont environ 5 millions de personnes vulnérables", a averti l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a promis son soutien.

    L'OMS a dit s'attendre au pire et redouter "des bilans huit fois plus élevés que les nombres initiaux".

    Dans la journée de lundi, pas moins de 185 répliques ont été enregistrées, consécutives aux deux premières secousses: l'une de 7,8 survenue en pleine nuit, l'autre, de magnitude 7,5, à la mi-journée, les deux dans le Sud-Est de la Turquie.

    Plusieurs répliques ont été enregistrées dans la nuit, mardi avant l'aube. La plus forte, de magnitude 5,5, a été enregistrée à 6H13 locales (7H13 - heure de La Réunion) à 9 km au sud-est de Gölbasi (Sud).

    Des dortoirs ont été ouverts par les autorités locales dans les gymnases ou les collèges ou même dans les mosquées afin d'héberger les rescapés. Mais par crainte de nouvelles secousses, nombre d'habitants ont préféré passer la nuit dehors, comme à Sanliurfa, dans le Sud-Est turc.

    Un corps sorti des décombres d'un immeuble à Adana, sud-est de la Turquie, le 6 février 2023 après un séisme de magnitude 7.8 ( AFP / Can EROK )
    AFP / Can EROK
  • Séisme en Syrie: la petite miraculée de Jandairis

    Dans les décombres d'une maison de Jandairis, une localité de Syrie durement touchée par le séisme de lundi, les secouristes ont découvert un bébé vivant, encore relié par le cordon ombilical à sa mère décédée.

    La petite fille est l'unique survivante d'une famille dont tous les autres membres sont morts dans l'effondrement de leur immeuble de quatre étages.

    Dans cette localité frontalière de la Turquie, les secouristes ont retiré les corps de son père, Abdallah Mleihan, sa mère, Aafra, ses trois soeurs, son frère et sa tante.

    "Nous recherchions Abou Roudayna (surnom d'Abdallah) et sa famille, nous avons d'abord trouvé sa soeur, puis sa femme, puis Abou Roudayna, qui étaient regroupés les uns près des autres", raconte mardi à l'AFP un proche de la famille encore en état de choc, Khalil Sawadi.

    "Puis nous avons entendu un bruit alors qu'on creusait (...) nous avons déblayé et avons trouvé cette petite, Dieu soit loué", ajoute-t-il.

    Le bébé avait le cordon ombilical encore relié à sa mère. "Nous l'avons coupé et mon cousin a transporté le bébé à l'hôpital", poursuit Khalil Sawadi.

    Dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, on voit un homme brandir au milieu des décombres un bébé tout nu, couvert de poussière, le cordon ombilical encore pendant.

    Alors que la température avoisine zéro degré Celsius, un autre lui lance une couverture pour couvrir le nouveau-né.

    Lire le reportage ici.
  • L'OMS envoie "trois vols charters" avec du matériel médical

    Le directeur général de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a annoncé mardi l'envoi de "trois vols charters dans les deux pays" avec des matériels médicaux, y compris des trousses chirurgicales, depuis la plateforme logistique humanitaire de Dubaï.

  • "La priorité numéro une, c'est de fournir de l'eau potable"

    "La priorité numéro une, c'est de fournir de l'eau potable", lance la directrice générale d'Unicef France sur France Inter.

  • "Il n’y a personne pour nous aider"

    Dans les zones rebelles de Syrie, les Casques blancs (aussi appelés "Défense civile syrienne"), ont commencé à déblayer les décombres à la recherche de survivants dès quatre heures et demi du matin, heure de la survenue du séisme. Mais ils semblent dépassés devant l’ampleur de la tragédie.

  • Plus de 20.000 blessés et 6.000 bâtiments effondrés en Turquie

    Le vice-président turc Fuat Oktay a annoncé de nouveaux bilans ce mardi. Il a déclaré que 20.534 personnes ont été blessées et que près de 6.000 bâtiments se sont effondrées.

    L'AFAD, l'autorité turque chargée de la gestion des catastrophes et des situations d'urgence, a déclaré que plus de 24.400 personnes participaient aux opérations de recherche et de sauvetage, rapporte la BBC.

  • Le bilan, toujours provisoire, dépasse désormais les 5.000 morts en Turquie et Syrie

    Le bilan, toujours provisoire, en Syrie et en Turquie a dépasse désormais les 5.000 victimes. Le vice-président turc, Fuat Oktay, a déclaré ce mardi matin que 3.419 personnes étaient mortes dans son pays, en plus des 1.602 personnes signalées en Syrie.

  • Istanbul envoie 13.000 secouristes dans la zone des séismes

    Au cours des dernières heures, près de 13.000 secouristes, dont de nombreux volontaires, ont quitté Istanbul pour se rendre dans les zones sinistrés.

    Ils rendent notamment dans la province de Hatay, particulièrement touchée par les séismes.

  • Les secours se rendent en Turquie

    Cette nuit, le premier détachement de sapeurs-pompiers de Paris, composé d'une équipe médicale a décollé à destination de la Turquie.

  • Le point sur l'aide internationale

    • L'aide internationale à la Turquie doit commencer à arriver mardi avec les premières équipes de secouristes, de France et du Qatar notamment. Le président américain Joe Biden a promis à son homologue Recep Tayyip Erdogan "toute l'aide nécessaire, quelle qu'elle soit".

    Les Français envisageaient de se rendre en particulier à Kahramanmaras, épicentre du premier séisme, région difficile d'accès et profondément meurtrie ensevelie sous la neige.

    Deux détachements américains de 79 secouristes chacun se préparaient lundi à se rendre sur place, selon la Maison Blanche.

    La Chine a annoncé mardi l'envoi d'une aide de 5,9 millions de dollars, incluant des secouristes spécialisés en milieu urbain, des équipes médicales et du matériel d'urgence, selon un média d'Etat à Pékin .

    Selon le président turc, 45 pays ont proposé leur aide.

    • En revanche en Syrie, l'appel lancé par les autorités de Damas a été surtout entendu par son allié russe, promettant des équipes de secours "dans les prochaines heures", alors que selon l'armée, plus de 300 militaires russes sont déjà sur les lieux pour aider les secours.

    L'ONU a également réagi, mais en insistant que l'aide fournie irait "à tous les Syriens sur tout le territoire", dont une partie n'est pas sous le contrôle du gouvernement.

    Dans ces zones tenues par les rebelles, frontalières de la Turquie au nord-ouest de la Syrie, au moins 700 morts ont été dénombrés.

  • Le bilan ne cesse de grimper, atteignant au moins 4.890 morts

    La course contre le temps et le froid se poursuit mardi au lendemain des violents séismes qui ont secoué le Sud-Est de la Turquie et le Nord de la Syrie, où le bilan ne cesse de grimper, atteignant au moins 4.890 morts.

    L'aide internationale doit arriver mardi en Turquie et Syrie dans les régions touchées la veille par les secousses dont la première tôt lundi a atteint une magnitude de 7,8 et a été ressentie jusqu'au Liban, à Chypre et dans le Nord de l'Irak.

    Selon un nouveau décompte mardi de l'organisme public turc de gestion des catastrophes (Afad), 3.381 personnes sont mortes en Turquie. Les autorités syriennes et des secouristes dans les zones rebelles ont fait état pour leur part de 1.509 morts et 3.548 blessés en Syrie.

  • Le maire de Nice apporte son soutien

    Christian Estrosi, maire de Nice, a adressé un message pour les victimes des séismes en Turquie et en Syrie. "Notre cœur est avec les peuples turc et syrien après les terribles tremblements de terre à la frontière de la Turquie et de la Syrie, qui ont fait des milliers de morts et de blessés. Je salue l’engagement pris par le chef de l’État d’apporter de l’aide aux populations touchées."

  • Un dernier bilan officiel fait état de 4.300 morts

    Selon un dernier bilan provisoire de la gestion des catastrophes (Afad), plus de 4.300 personnes ont trouvé la mort dont 2921 en Turquie et plus de 1.440 en Syrie.

    Le mauvais temps qui plane sur l'Anatolie complique la tâche des secours, qui toute la nuit ont tenté de sortir d'éventuels survivants des décombres.

     

  • L'Algérie envoi des troupes

    La envoyé la première équipe de protection civile en Turquie pour participer aux opérations de sauvetage et de secours. L'équipe est composée de 89 assistants, de médecins et d'une équipe Sinotechnic.

  • Les Emirats promettent 13 millions de dollars d'aide à la Syrie

    Les Emirats arabes unis ont promis lundi une aide évaluée à environ 13,6 millions de dollars à la Syrie après le séisme. Le Premier ministre émirati, cheikh Mohammed ben Rachid al-Maktoum, a "ordonné l'envoi d'une aide humanitaire urgente aux personnes touchées en Syrie", a indiqué l'agence de presse officielle WAM.

  • Un nouveau séisme de magnitude 5,6 signalé dans le centre de la Turquie

    Un séisme de magnitude 5,6 a frappé tôt ce mardi le centre de la Turquie, rapporte le Centre européen de veille sismologique.

  • Un deuil national de sept jours

    L'Organisation mondiale de la santé a dit elle-même s'attendre au pire et redouter "des bilans huit fois plus élevés que les nombres initiaux".

    Dans la journée de lundi, pas moins de 185 répliques ont été enregistrées, consécutives aux deux premières secousse: l'une de 7.8 survenue en pleine nuit (04H17 locales), l'autre, de magnitude 7.5, à la mi-journée, les deux dans le sud-est de la Turquie.

    Des dortoirs ont été ouverts par les autorités locales dans les gymnases ou les collèges ou même dans les mosquées afin d'héberger les rescapés. Mais par crainte de nouveaux séismes, nombre d'habitants ont préféré passer la nuit dehors, comme à Sanliurfa, dans le sud-est turc.

    Le chef de l'Etat turc a décrété un deuil national de sept jours et la fermeture des écoles pour la semaine.

    Retrouvez le reportage ici.
  • Des équipes de recherche et sauvetage espagnoles arrivent en Turquie

  • La France envoie deux détachements de recherche et de secours sous décombres

    Comme indiqué par le Président de la République, la France est d’ores et déjà mobilisée pour apporter une aide d’urgence aux populations touchées. La France envoie des personnels de la sécurité civile ainsi que des personnels du Centre de crise et de soutien, qui devraient partir dans les heures qui viennent, en réponse à la demande de soutien international exprimée par les autorités turques. Cette aide de la France répond à la demande d’assistance formulée par les autorités turques via le Mécanisme de protection civile de l’Union (MPCU), qui permet à un pays touché par une catastrophe de faire appel à la solidarité européenne.

    Deux détachements de recherche et secours sous décombres de type HUSAR (Heavy Urban Search and Rescue) du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer sont ainsi envoyés lundi pour participer, aux côtés des autorités turques, aux opérations de sauvetage, de recherche et d’assistance de la population sinistrée :

    71 sapeurs-sauveteurs et 4 chiens de l’Unité d’instruction et d’intervention de la Sécurité civile n°1 de Nogent-le-Rotrou ; 65 sapeurs-pompiers et 6 chiens de la zone de défense et de sécurité d’Île-de-France (Services départementaux d’incendie et de secours des Yvelines, de la Seine-et-Marne, de l'Essonne et du Val-d'Oise ainsi que la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris).

    Cette opération de la sécurité civile française est coordonnée par le Centre de crise et de soutien du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères en lien avec notre ambassade à Ankara.

    Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, et la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Mme Catherine Colonna, adressent tout leur soutien aux populations victimes du séisme et les assurent de la solidarité de la France.

     

  • L'aide internationale se mobilise

    Comme la France, de nombreux pays - dont l'Ukraine et la Russie en guerre - ont promis d'envoyer des secouristes ou leur aide à la Turquie et à la Syrie.

    Du monde entier ont afflué les messages de soutien, du président américain Joe Biden à ses homologues russe Vladimir Poutine et chinois Xi Jinping, en passant par le pape François qui s'est dit "profondément attristé", ainsi que les propositions d'aide humanitaire et médicale.

    Le Kremlin, allié de la Syrie, a indiqué que des équipes de secouristes allaient partir pour ce pays "dans les prochaines heures", alors que selon l'armée, plus de 300 militaires russes sont déjà sur les lieux pour aider aux secours.

    La Grèce, malgré ses relations orageuses avec son voisin, a promis "de mettre à disposition (...) toutes ses forces pour venir en aide à la Turquie" et le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a appelé M. Erdogan pour lui offrir une "aide immédiate".

    L'Union européenne a activé son "mécanisme de protection civile" et "des équipes des Pays-Bas et de Roumanie sont déjà en route" ainsi que notamment 139 secouristes français qui doivent partir dans la soirée et 76 pompiers polonais. L'Azerbaïdjan, allié et voisin de la Turquie, a annoncé l'envoi immédiat de 370 secouristes, le Qatar et les Emirats ainsi que l'Inde celui d'équipes de secours et médicales et de matériel de secours. C'est jusqu'à l'Ukraine en guerre qui a proposé "un grand groupe de secouristes".

     

  • Nouveau bilan en Turquie : près de 3 000 morts

    D’après le nouveau décompte fourni ce mardi matin par l’Afad, l’organisme officiel de secours turc, le séisme a fait 2.921 morts et 15.834 blessés en Turquie.

    Ce nouveau bilan provisoire porte à 4.365 morts le nombre total de victimes en Turquie et en Syrie.

     

  • Sécurité Civile : 73 sapeurs-sauveteurs se sont envolés vers la Turquie

    Avant leur départ en Turquie, le directeur général a tenu à saluer les 73 sapeurs-sauveteurs, dont 4 binômes cynotechniques. Ils sont mobilisés en appui des forces de secours locales pour venir en aide à la population sinistrée avec le soutien du

  • En Syrie, évasion d'une vingtaine de combattants présumés de Daesh après le séisme

    Une vingtaine de combattants présumés de Daesh se sont évadés d'une prison syrienne lors d'une mutinerie à la faveur du tremblement de terre qui a secoué la région lundi, a-t-on appris auprès d'une source au sein de l'établissement, relatent les médias nationaux.

  • Les compétitions sportives suspendues jusqu'à nouvel ordre en Turquie

    Les autorités turques ont suspendu "jusqu'à nouvel ordre" les compétitions sportives dans le pays à la suite du violent séisme survenu dans le sud-est du pays ainsi qu'en Syrie voisine.

    Lire la suite du reportage ici.

     

  • Joe Biden a promis à Recep Tayyip Erdogan "toute l'aide nécessaire"

    Le président américain Joe Biden a promis lundi à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan "toute l'aide nécessaire, quelle qu'elle soit", après le séisme meurtrier qui a frappé son pays.

    Il a présenté "ses condoléances au nom du peuple américain" et assuré que les équipes de secours envoyées par les États-Unis seraient "déployées rapidement pour soutenir les efforts de recherche et de secours", selon un communiqué de la Maison Blanche sur l'échange entre les deux dirigeants.

  • En Turquie, 2.379 morts et 14.483 blessés, selon un nouveau bilan

    Le bilan officiel de 22h50 en Turquie fait état de 2.379 morts et 14.483 dans le pays, soit 63 morts et 1190 blessés de plus en un peu plus d'une heure.

    Selon les autorités, au total 7840 personnes ont été retirées des décombres et 4.748 bâtiments sont complètement effondrés.

    En ajoutant le décompte syrien, le bilan global s'élève désormais à plus de 3.819 morts.

  • Bonjour La Réunion

    Bonjour et bienvenue sur ce direct consacré au suivi des conséquences de ce séisme, qui a frappé le sud-est de la Turquie et de la Syrie dans la nuit du lundi 6 février 2023.

À propos

En Turquie, le bilan provisoire est passé lundi soir à 2.316 morts, selon l'organisme public de gestion des catastrophes (Afad). Et en Syrie le chiffre des morts a atteint près de 1.300, selon le ministère de la Santé et les secouristes.

En Turquie, 7.340 personnes avaient lundi soir été extraites vivantes des décombres, selon l'Afad.

Ce bilan ne cesse de s'alourdir , un grand nombre de personnes restant piégées sous les bâtiments effondrés qui se comptent par milliers. La pluie et la neige, tombée à certains endroits en abondance, et la baisse attendue des températures avec la tombée de la nuit rendaient lundi soir encore plus difficile le travail des secours.

Dans ces conditions, l'Organisation mondiale de la santé a dit s'attendre à un bilan final beaucoup plus élevé. "Nous voyons souvent des nombres huit fois plus élevés que les nombres initiaux", a dit à l'AFP une responsable des situations d'urgence du bureau européen de l'OMS, Catherine Smallwood.

La première secousse est survenue à 4H17 locales (1H17 GMT), dans le district de Pazarcik, dans la province de Kahramanmaras (sud-est), à 60 km environ à vol d'oiseau de la frontière syrienne.

Des dizaines de répliques ont suivi, avant un nouveau séisme de magnitude 7.5, à 10H24 GMT, toujours dans le sud-est de la Turquie, à 4 km au sud-est de la ville d'Ekinozu.

- "Tout s'est effondré" -

"Avec ma femme et mes enfants, nous avons couru vers la porte de notre appartement au troisième étage. Dès que nous l'avons ouverte, le bâtiment tout entier s'est effondré", a raconté Oussama Abdelhamid, un habitant d'un village syrien frontalier de la Turquie, soigné à l'hôpital Al-Rahma dans la ville de Darkouch. Il a "miraculeusement" survécu avec sa famille.

Dans ces zones tenues par les rebelles qui combattent le régime de Damas, on dénombre au moins 700 morts.

A Sanliurfa, ville du sud-est turc, au bord d'un grand boulevard, des dizaines de secouristes tentaient dans la soirée d'extraire des survivants d'un immeuble de sept étages réduit à néant.

"Il y une famille que je connais sous les décombres", explique à l'AFP Ömer El Cüneyd, un étudiant syrien de vingt ans qui habite non loin de là.

Lundi soir, des habitants se préparaient à passer la nuit dehors, malgré des températures ressenties sous zéro degré, a constaté l'AFP.

"Nous n'avons nulle part où aller, nous avons peur", a déclaré Mehmet Emin Kiliç, rassemblé autour d'un feu au pied d'un immeuble de son quartier avec sa femme, ses quatre enfants et d'autres membres de sa famille.

Les mêmes scènes étaient visibles dans la journée à Diyarbakir, la grande ville à majorité kurde du sud-est de la Turquie.

"Ma soeur et ses trois enfants sont sous les décombres. Aussi son mari, son beau-père et sa belle-mère. Sept membres de notre famille sont sous les débris", y disait dans la matinée à l'AFP Muhittin Orakci, devant un immeuble effondré.

Le bilan risque encore d'évoluer dans les villes touchées, Adana, Gaziantep, Sanliurfa, Diyarbakir notamment. A Iskenderun et Adiyaman, ce sont les hôpitaux publics qui ont cédé sous l'effet du séisme, survenu à une profondeur d'environ 17,9 kilomètres.

- "Apocalypse" -

Ce séisme est le plus important en Turquie depuis le tremblement de terre du 17 août 1999, qui avait causé la mort de 17.000 personnes, dont un millier à Istanbul.

Les intempéries qui frappent cette région montagneuse paralysent les principaux aéroports autour de Diyarbakir et Malatya, où il continue de neiger très fortement, laissant les rescapés hagards dans le froid.

Partout les habitants se mobilisent et tentent de dégager les ruines à mains nues, utilisant des seaux pour évacuer les débris.

A Hama, en Syrie, les secouristes et civils extraient à la main, aidés d'engins lourds, les corps des victimes sous les décombres, dont celui un enfant, a constaté l'AFP.

A Jandairis (nord-ouest), un homme, effondré, pleure la mort de son fils, un tout petit garçon emmitouflé dans un anorak, qu'il serre dans ses bras.

"Ya Allah, Ya Allah" (mon Dieu), sanglote l'homme en baisant le front de son fils.

Plus de quarante habitations se sont effondrées comme un château de cartes dans cette localité frontalière de la Turquie.

"Toute ma famille est sous les décombres. Mes fils, ma fille, mon gendre, il n'y a personne pour les retirer", souffle un autre homme, Ali Battal, des traces de sang sur le visage.

- Biden, Xi, Poutine -

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé à l'union nationale, précisant que la Turquie avait reçu les offres d'aide de 45 pays. Il a décrété un deuil national de sept jours.

Quant au gouvernement syrien, il a lancé un appel à l'aide à la communauté internationale.

Du monde entier ont afflué les messages de soutien, du président américain Joe Biden à ses homologues russe Vladimir Poutine et chinois Xi Jinping, en passant par le pape François qui s'est dit "profondément attristé", ainsi que les propositions d'aide humanitaire et médicale.

"Nos équipes sont sur le terrain pour évaluer les besoins et apporter leur assistance", a déclaré dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, en appelant à la communauté internationale alors qu'une minute de silence était observée à l'assemblée générale des Nations unies.

Deux détachements américains de 79 secouristes chacun se préparaient lundi à partir pour la Turquie, a indiqué la Maison Blanche.

Le Kremlin, allié de la Syrie, a indiqué que des équipes de secouristes allaient partir pour ce pays "dans les prochaines heures", alors que selon l'armée, plus de 300 militaires russes sont déjà sur les lieux pour aider aux secours.

Le Kremlin a également indiqué que le président turc avait accepté, après un entretien téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine "l'aide des secouristes russes".

La Grèce, malgré ses relations orageuses avec son voisin, a promis "de mettre à disposition (...) toutes ses forces pour venir en aide à la Turquie" et le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a appelé M. Erdogan pour lui offrir une "aide immédiate".

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé avoir satisfait une demande d'aide de la Syrie, avec laquelle l'Etat hébreu n'entretient pas de relations diplomatiques. Damas a démenti.

L'Union européenne a activé son "mécanisme de protection civile" et "des équipes des Pays-Bas et de Roumanie sont déjà en route" ainsi que notamment 139 secouristes français qui doivent partir dans la soirée et 76 pompiers polonais. L'Azerbaïdjan, allié et voisin de la Turquie, a annoncé l'envoi immédiat de 370 secouristes, le Qatar et les Emirats ainsi que l'Inde celui d'équipes de secours et médicales et de matériel de secours. C'est jusqu'à l'Ukraine en guerre qui a proposé "un grand groupe de secouristes".

- Citadelle d'Alep -

A Alep, deuxième ville de Syrie, des dizaines de familles sont restées depuis le séisme à l’aube dans les jardins publics malgré les pluies diluviennes, craignant des répliques, a constaté un photographe de l’AFP. De nombreux immeubles de la ville se sont effondrés et la célèbre citadelle qui surmonte la ville, a été endommagée.

Dans le quartier d’al-Chaar, Mohammad al-Bouchi, un trentenaire au chapeau et à la veste en cuir trempés par la pluie, regarde anxieusement les secouristes s’affairer. "J'ai six proches dans ce bâtiment, et aucun moyen de communiquer avec eux. Je les appelle au téléphone et personne ne répond", dit-t-il.

En Turquie, les dégâts les plus importants ont été enregistrés près de l'épicentre du séisme de la nuit, entre Kahramanmaras et Gaziantep, où des pâtés de maison entiers étaient en ruine, sous la neige.

Les secousses, ressenties dans tout le sud-est du pays, l'ont également été au Liban et à Chypre, selon des correspondants de l'AFP, ainsi qu'au Kurdistan irakien dans le nord du pays à Erbil et Douk, mais aucune victime n'a été signalée.

Selon l'institut géologique danois, les secousses ont été ressenties jusqu'au Groenland.

La Turquie est située sur l'une des zones sismiques les plus actives du monde.

Retrouvez le live précédent ici. AFP
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