Élisabeth Borne veut "faire la lumière sur ce drame". La ministre de l’Éducation nationale a annoncé mardi soir dans un communiqué la saisie de "l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) pour réaliser une enquête administrative" après le suicide d’une institutrice de 42 ans à Anglards-de-Salers (Cantal) lundi matin.
Directrice d’une école à classe unique à Moussages, à une dizaine de kilomètres d’Anglards-de-Salers, la victime a été découverte sans vie par les gendarmes en contrebas d’un site escarpé, a précisé à l’AFP Sandrine Delorme, procureure de la République d’Aurillac, confirmant une information du quotidien Le Parisien.
- Des tags et une lettre anonyme avec menaces de mort concernant son orientation sexuelle -
Une enquête "en recherche des causes de la mort" a été ouverte "afin de recueillir tous les témoignages et permettre à la famille d’apporter tous les éléments, même si l’acte ne pose pas de question particulière", a-t-elle ajouté. Aucun écrit n’a pour l’heure été retrouvé, selon elle.
La directrice avait prévenu les secours avant son geste mais le temps que les gendarmes soient informés, elle était déjà passée à l’acte, a indiqué une source de la gendarmerie. La Brigade de recherches de Saint-Valmeroux est chargée de l’enquête.
"Face aux actes de harcèlement homophobe et de menaces dont elle a été victime, des mesures d’accompagnement avaient été mises en place par l’institution, notamment l’octroi de la protection fonctionnelle, un signalement au procureur, et l’activation de dispositifs de soutien", assure le ministère de l’Éducation dans un communiqué. "Ces démarches avaient permis d’élaborer un nouveau projet professionnel pour cette rentrée."
Durant l’année scolaire 2023-2024, cette directrice avait retrouvé des tags et une lettre anonyme avec menaces de mort concernant son orientation sexuelle. Elle avait été alors arrêtée temporairement par son médecin avant de reprendre son activité. Depuis fin avril, elle était de nouveau en arrêt de travail, a indiqué le rectorat de Clermont-Ferrand.
- Une enquête déjà ouverte -
Une enquête avait été ouverte par le parquet mais celle-ci "n’avait pas permis d’identifier les auteurs" et avait été classée en mars 2025 "en l’absence de nouveaux faits", a précisé Sandrine Delorme.
L’académie suivait "de près" la situation de la professeure, "préparant son retour en tenant compte de ses souhaits", a ajouté le rectorat dans un communiqué, saluant la mémoire d’"une figure respectée du Cantal" et "reconnue pour son engagement".
La disparition de la quadragénaire, le jour de la rentrée scolaire, a suscité un vif émoi auprès des communautés enseignante et homosexuelle.
AFP
