Un bilan qui risque de s'alourdir

Ukraine: 11 morts dans une triple frappe russe sur une grande ville du nord

  • PubliĂ© le 17 avril 2024 Ă  13:43
  • ActualisĂ© le 17 avril 2024 Ă  14:49
Des sauveteurs déblayent les décombres d'un bùtiment détruit à la suite d'une attaque de missile russe à Tchernigiv, en Ukraine, le 17 avril 2024

Au moins 11 personnes ont été tuées dans une triple frappe russe mercredi à Tcherniguiv, grande ville du nord de l'Ukraine, le président Volodymyr Zelensky mettant en cause une fois de plus le manque d'aide de l'Occident.

"Onze morts, 22 blessés à ce stade", a indiqué le ministre de l'Intérieur Igor Klimenko. Un bilan qui risque de s'alourdir, "au moins" trois personnes étant portées disparues et les recherches étant encore en cours.

Le prĂ©sident Zelensky a estimĂ© lui que l'Ukraine n'avait pas assez de dĂ©fenses aĂ©riennes pour empĂȘcher cette attaque, une des plus meurtriĂšres contre cette ville situĂ©e Ă  une soixantaine de kilomĂštres de la frontiĂšre avec le BĂ©larus, alliĂ© de la Russie, et Ă  une centaine de kilomĂštres du Kiev .

"Cela ne serait pas arrivé si l'Ukraine avait reçu suffisamment d'équipements de défense aérienne et si la détermination du monde à résister à la terreur russe avait été suffisante", a martelé le dirigeant ukrainien sur Telegram.

Car la Russie bombarde quotidiennement des villes ukrainiennes à l'aide de missiles et drones explosifs, notamment ses infrastructures énergétiques.

Face à une aide occidentale, en particulier américaine, qui s'essouffle, l'Ukraine connaßt un manque croissant de moyens pour intercepter ces engins.

Elle exhorte désespérément ses partenaires de lui livrer davantage d'armements et de systÚmes de défense aérienne.

La réticence des alliés a particuliÚrement frustré Kiev aprÚs une attaque aérienne iranienne contre Israël ce week-end repoussée avec succÚs notamment grùce au soutien militaire occidental alors qu'une enveloppe cruciale d'aide américaine est bloquée depuis des mois au CongrÚs.

Le président Zelensky a ainsi cité l'exemple d'une grosse centrale thermique prÚs de Kiev, complÚtement détruite par des missiles russes le 11 avril faute selon lui de munitions pour la défense antiaérienne censée la couvrir.

- Une base russe attaquée en Crimée -

"Il y a eu 11 missiles qui volaient. Nous en avons détruit sept. Les quatre restants ont détruit la centrale de Trypillia. Pourquoi ? Parce qu'on avait zéro roquette. Nous étions à court de roquettes pour protéger Trypillia", a-t-il lancé dans une interview publiée mardi

A Tcherniguiv, "trois explosions se sont produites" à 09H03 locales (07H03 GMT), avait indiqué le maire un peu plus tÎt dans la journée à la télévision. C'était une "frappe directe sur un immeuble d'infrastructure sociale".

Le ministÚre de la Santé ukrainien a indiqué qu'un établissement sanitaire avait été endommagé. Six personnes ont été hospitalisées, a-t-il ajouté sur Telegram.

Le gouverneur de la région éponyme dont Tcherniguiv est le chef-lieu a indiqué que l'attaque avait touché "quasiment" le centre-ville.

Une des villes les plus anciennes d'Ukraine, fondée il y a plus de 1.000 ans, Tcherniguiv, comptait presque 300.000 habitants avant l'invasion russe en février 2024. Elle avait été lourdement bombardée par l'armée russe au début de cette offensive et une partie de sa région avait été occupée pendant plusieurs semaines.

CÎté russe, ailleurs, des blogueurs militaires et médias russes ont pour leur part rapporté une frappe ukrainienne, dans la nuit de mardi à mercredi, sur la base militaire de Djankoï, dans la péninsule ukrainienne de Crimée annexée par la Russie en 2014.

Des vidĂ©os prĂ©sumĂ©es de l'attaque, diffusĂ©es sur les rĂ©seaux sociaux, montrent d’impressionnantes explosions au milieu de la nuit.

Selon le compte Telegram Rybar, proche de l'armée russe et suivi par des centaines de milliers de personnes, 12 missiles tactiques ATACMS livrés à Kiev par les Etats-Unis pourraient avoir touché la cible, endommageant des équipements et un bùtiment, et "selon une haute probabilité" auraient été tirés depuis la région de Kherson.

Kiev et Moscou n'ont pour l'heure pas commenté officiellement.

Enfin, le site russe Mediazona et le service russe de la BBC ont dit avoir identifié désormais environ 50.000 soldats russes tués depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, il y a deux ans.

La partie russe ne communique pas ses pertes. De son cÎté, le président ukrainien a admis en février la mort de 31.000 militaires.

AFP

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