Covid-19

Un peu d'espoir en Europe, semaine difficile aux Etats-Unis

  • PubliĂ© le 6 avril 2020 Ă  07:24
  • ActualisĂ© le 6 avril 2020 Ă  10:03
Une patiente arrive Ă  l'hĂŽpital de Wyckoff Ă  New York le 5 avril 2020

Un peu d'espoir quant Ă  l'Ă©pidĂ©mie de coronavirus Ă©merge en Europe, le continent qui recense le plus de morts, mais qui pourrait voir ses chiffres refluer, tandis que les Etats-Unis s'attendent Ă  une semaine extrĂȘmement difficile, de l'aveu du prĂ©sident Donald Trump.

La pandémie a fait au moins 68.125 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, pour prÚs de 1.245.000 cas recensés, d'aprÚs un bilan établi par l'AFP dimanche soir.

L'un d'eux est le Premier ministre britannique Boris Johnson. Dix jours aprÚs avoir été testé positif, il a été hospitalisé dimanche. "Mesure de précaution", ont assuré ses services: il reste aux commandes. Le chef de gouvernement conservateur "continue de présenter des symptÎmes persistants du coronavirus", cependant.

Des signes encourageants apparaissent, timidement, en Europe, oĂč ont Ă©tĂ© dĂ©nombrĂ©s plus de 70% des dĂ©cĂšs causĂ©s par la maladie, selon les sources officielles.
En Italie, "la courbe a commencé sa descente", constatait dimanche le patron de l'Institut supérieur de la Santé, Silvio Brusaferro.

Le pays, qui compte prÚs de 16.000 morts, sait néanmoins qu'il a "encore quelques mois difficiles" devant lui, a insisté le ministre de la Santé, Roberto Speranza. "Il ne faut pas baisser la garde", a confirmé le Premier ministre Giuseppe Conte.

La solidarité s'organise comme elle peut, avec de la nourriture passée de balcon en balcon dans les quartiers pauvres de Naples.
En Espagne, "la pression diminue" grùce à "une certaine décrue" des hospitalisations et admissions en soins intensifs, s'est félicitée Maria José Sierra, du Centre d'alertes sanitaires. Mais le pays, aprÚs plus de 12.000 morts, étudie "trÚs sérieusement" l'idée d'imposer le masque pour sortir de chez soi.

- "Comme Pearl Harbor" -

En Grande-Bretagne, le moment était assez solennel pour une allocution, rare, de la reine Elisabeth II. "Nous vaincrons ? et cette victoire sera celle de chacun d'entre nous", a lancé la souveraine de 93 ans. "Et ceux qui nous succéderont diront que les Britanniques de cette génération étaient aussi forts que les autres".

Aux Etats-Unis, oĂč le bilan approche 10.000 morts (9.633 dimanche), la propagation inquiĂšte. "Dans les jours Ă  venir, l'AmĂ©rique va supporter le pic de cette terrible pandĂ©mie. Nos combattants dans cette bataille Ă  la vie et Ă  la mort sont les incroyables mĂ©decins, infirmiers et personnels de santĂ© en premiĂšre ligne", a affirmĂ© dimanche soir le prĂ©sident Donald Trump. "Nous savons tous que nous devons atteindre un certain seuil, qui va ĂȘtre horrible en terme de morts, pour que les choses commencent Ă  changer. Nous arrivons tout prĂšs de ce point-lĂ  maintenant. Et les deux prochaines semaines vont ĂȘtre, je pense, trĂšs difficiles", a-t-il jugĂ©.

Le directeur de l'Institut national des maladies infectieuses, Anthony Fauci, a Ă©voquĂ© une mortalitĂ© "en train de se stabiliser". Mais "ça va ĂȘtre une mauvaise semaine" et "nous avons du mal Ă  contrĂŽler" la pandĂ©mie, a-t-il admis.

L'administrateur fédéral des services de santé publique, Jerome Adams, a préparé l'opinion publique au pire. "La semaine prochaine sera un moment comme Pearl Harbor, comme le 11-Septembre, sauf que ce ne sera pas localisé, ce sera dans tout le pays".

M. Trump ne s'est cependant pas départi de son volontarisme. "Nous voulons faire retourner les gens au travail. Tout le monde veut revenir. Nous voulons ouvrir le pays aussi vite que possible", a-t-il souligné.

- Montrer l'exemple -

Dans l'épicentre, la mégalopole de New York, le systÚme de santé est "en situation de stress" faute "d'équipements et de professionnels" en nombre suffisant, d'aprÚs le gouverneur de l'Etat, Andrew Cuomo.

Une baisse du nombre de morts dimanche lui a fait espĂ©rer ĂȘtre "trĂšs proche du pic", mĂȘme s'il "est encore trop tĂŽt" pour le savoir.

Partout dans le monde, les dirigeants tentent de convaincre leurs concitoyens de tout faire pour éviter la propagation de l'épidémie, et de montrer l'exemple.
C'est dans une basilique Saint-Pierre quasi vide que le pape François a cĂ©lĂ©brĂ© dimanche la messe des Rameaux. Il refera de mĂȘme pour celle de PĂąques le dimanche suivant.
Le roi de SuĂšde Carl XVI Gustaf a appelĂ© ses sujets Ă  ne pas organiser de rĂ©unions de famille Ă  PĂąques, soulignant que "cela ne va pas ĂȘtre possible" en pleine pandĂ©mie. Lui-mĂȘme s'en abstiendra, mĂȘme si le pays est l'un des rares en Europe Ă  ne pas confiner sa population.

Quant au Premier ministre irlandais, Leo Varadkar, il a choisi d'endosser de nouveau sa blouse de médecin une fois par semaine. D'aprÚs l'Irish Time, il doit évaluer par téléphone des symptÎmes de patients.

Les mesures les plus strictes restent en vigueur, et les plus vulnérables en souffrent.

Singapour, ville-Etat qui a traqué sans relùche tous les cas avec des tests en trÚs grand nombre, a repéré un foyer de la maladie dans des résidences logeant des travailleurs migrants. Les autorités ont donc décidé d'en placer 20.000 en quarantaine.

En Irak (plus de 800 morts), oĂč l'arrĂȘt de l'activitĂ© signifie la misĂšre pour les prĂ©caires, "la pauvretĂ© alimentaire pourrait toucher prĂšs de 50% de la population d'ici mai", selon un responsable gouvernemental.

Enfin, le secrétaire de l'ONU Antonio Guterres a eu une pensée pour les femmes et jeunes filles. Avec le confinement, "le monde a connu une horrible flambée de violence domestique (...) Je lance aujourd'hui un nouvel appel pour la paix à la maison, dans les foyers, à travers le monde entier".

AFP

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