5,3 à 5,8 de magnitude (actualisé)

Un "très fort" séisme ressenti dans l'ouest de la France, des maisons fissurées et des habitants relogés

  • Publié le 17 juin 2023 à 15:00
  • Actualisé le 17 juin 2023 à 15:08

Une habitante de Niort a eu "la trouille de sa vie" : un "très fort" séisme a effrayé la population d'une grande partie de l'ouest du pays vendredi soir, suivi de deux répliques ce samedi, sans faire de dégâts majeurs et de victimes selon les autorités.

D'une magnitude de 5,3 à 5,8 selon le Réseau national de surveillance sismique (Renass) et le Bureau central sismologique français (BCSF), la violente secousse s'est produite à 18H38 dans la commune de Cram-Chaban (Charente-Maritime), près de Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres), à mi-chemin entre La Rochelle et Niort.

Elle a été suivie d'une réplique de "magnitude 5 (...) à 04H27 dans le même secteur des #DeuxSevres", a indiqué la préfecture samedi matin dans un communiqué.

Les pompiers "procèdent à des actions de reconnaissance, pour répondre aux appels et vérifier l'état des bâtiments, en particulier ceux fragilisés lors de la première secousse de vendredi soir", a ajouté la préfecture des Deux-Sèvres.

Une deuxième réplique a été enregistrée samedi matin (magnitude 3,7), selon le Bureau central sismologique français (BCSF), ajoutant à la crainte des habitants du secteur touché, dont certains ne peuvent pas réintégrer leur maison fragilisée.

Dans le bourg de La Laigne (Charente-Maritime), le clocher de l'église présente d'importantes fissures et des maisons ont été jugées "inhabitables" par les pompiers.

Ces derniers inspectent une par une les habitations et bâtiments de ce village de 500 habitants et les classent de vert à noir en fonction de leur état, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Je ne sais pas si j'ai le droit de rester dans la maison", a confié à l'AFP Guillaume Wacrenier, habitant de La Laigne. "Tout est touché: deux façades sont fissurées et je ne parle pas de fissures de plâtres. Des pierres sont tombées, je passe les doigts dans certaines fissures, toutes mes pièces ont des traces d'impacts, il y a des décalages entre les cloisons."

"Mon premier travail aujourd'hui c'est de remettre les tuiles en place parce qu'on annonce des orages pour ce (samedi) soir. Hier (vendredi) soir mes voisins faisaient leurs valises et partaient", a-t-il ajouté.

Des dégâts similaires ont été observés dans les villages alentour, comme à Saint-Hilaire la-Palud (Deux-Sèvres) où un périmètre de sécurité a été établi autour de l’église, et 38 personnes ont dû être relogées dans ce secteur selon la préfecture des Deux-Sèvres.

- Un évènement exceptionnel -

Vendredi, de Bordeaux à Rennes en passant par Limoges ou La Rochelle, nombre d'habitants ont senti la terre trembler et multiplié les appels aux pompiers.

À Tours, Léa Franke, étudiante en droit, lisait un livre sur son lit quand elle a soudainement eu "très peur".

"Je me suis levée et là tout mon appartement a tremblé: le miroir accroché au mur, le micro-ondes, les verres, etc. Ça a duré quelques secondes puis ça s'est arrêté", a-t-elle raconté à l'AFP. "Je suis au 3e étage d'un immeuble, j’ai cru qu'il allait s'effondrer."

En France métropolitaine, le dernier séisme d'une magnitude supérieure à 5 remontait à 2019 dans la Drôme.

"En moyenne, il y en a un tous les 10 ans en France métropolitaine", a précisé à l'AFP Jérôme Vergne, sismologue à l'Institut Terre et Environnement de Strasbourg.

"Dans la région, le dernier d'une magnitude assez similaire remonte à 1972 à Oléron. Donc pour la région du grand ouest, c'est vraiment un événement important", a-t-il souligné, ajoutant que quelques répliques avaient été détectées.

Les évaluations bâtimentaires se poursuivent samedi, menées par des pompiers spécialisés dans cette tâche qui doivent recevoir du renfort des départements voisins. La préfecture a demandé aux habitants de s'éloigner des édifices paraissant "fragiles".

Dans le sud de la Vendée, les pompiers ont effectué une dizaine d'interventions samedi après les répliques pour des "dégâts mineurs", comme des cheminées endommagés.

"Étant donné l’intensité du séisme (...), une procédure accélérée de reconnaissance de catastrophe naturelle sera enclenchée afin de prendre en compte les potentiels dégâts structurels" a, indiqué sur Twitter le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin.

- "Plus de peur que de mal" -

Dans les Deux-Sèvres, deux personnes ont été légèrement blessées et le séisme "a également engendré de nombreux dégâts matériels tels que des chutes de pierres, des fissures et un effondrement partiel de toiture", notamment à Niort selon un bilan de la préfecture.

Plus d'un millier de foyers étaient en revanche privés d'électricité dans ce département en début de soirée, une ligne haute tension ayant été touchée selon les autorités.

Dans le bourg de La Laigne (Charente-Maritime), commune de 500 habitants toute proche de l'épicentre, le clocher de l'église présente d'importantes fissures et une douzaine de maisons ont été jugées "inhabitables" par les pompiers à cause de fissures sur les murs porteurs, a constaté en soirée un correspondant de l'AFP.

Ces inspections de maisons devaient continuer toute la nuit avec le renfort d'experts en bâtiments venus de départements voisins.

À Tours, Charline Verdun, une étudiante infirmière de 26 ans qui habite le 8e étage d'un immeuble, était assise sur son balcon au moment de la secousse.

"C'était impressionnant. Je me suis demandé ce que ça pouvait être. Un tremblement de terre, je n'en avais jamais vécu. Je n'ai pas trop compris, je croyais avoir halluciné", a-t-elle relaté.

À Châtelaillon-Plage (Charente-Maritime), un correspondant de l'AFP a senti d'abord "un grondement sourd". "C'est monté en intensité et j'ai senti la maison vaciller, les murs onduler, des livres sont tombés".

Sur l’île de Ré, Marianne Kleip était avec ses quatre enfants "quand le canapé a vibré".

"Ça a duré 5 ou 6 secondes, j'ai eu juste le temps de comprendre et de crier à mes enfants +dehors!+. Je me suis dit: à tous les coups, ça peut augmenter et la maison va tomber. J’ai pensé à ce qui est arrivé en Turquie", a raconté à l'AFP cette auxiliaire de vie sociale de 32 ans.

"Les voisins ne comprenaient pas, ils pensaient que c'était un camion. Mes enfants n'osaient plus rentrer dans la maison. Au final, c'est plus de peur que de mal".

AFP

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1 Commentaires
Sam
Sam
1 an

En France Hexagonale !!!