Vingt-et-une personnes sont mortes dimanche à Safi, sur la côte atlantique du Maroc, en raison de crues soudaines après des précipitations ayant entraîné des infiltrations dans plusieurs habitations et commerces, le plus lourd bilan pour des intempéries de ce type au Maroc depuis une décennie.
La province de Safi, située à environ 300 kilomètres au sud de Rabat, a été touchée par de "très fortes précipitations orageuses" ayant "provoqué des écoulements torrentiels exceptionnels" en l’espace d’"une heure", ont précisé les autorités locales dans un communiqué.
Dans un précédent document, elles faisaient état de 32 blessés transférés à l’hôpital de la ville portuaire. "La plupart" d’entre eux ont été autorisés à sortir "après avoir reçu les soins et traitements nécessaires."
Au Maroc, l’automne est normalement une période de transition entre l’été et l’hiver, marquée par une baisse progressive des températures, mais le réchauffement climatique limite désormais cette baisse, tout en maintenant une forte présence de vapeur d’eau héritée de l’été. Cette combinaison augmente le risque d’averses intenses, d’après des experts.
Sur des images diffusées sur les réseaux sociaux, un torrent d’eau boueuse a dévalé les rues de Safi, emportant voitures et poubelles. D’autres montrent un mausolée à moitié submergé et des embarcations de la Protection civile en intervention pour secourir des résidents.
Au moins 70 habitations et commerces situés dans la médina (vieille ville) de Safi ont été inondés, dix véhicules ont été emportés par les eaux et un tronçon routier a été endommagé, entraînant l’interruption de la circulation sur plusieurs axes à l’intérieur de la ville, ont indiqué les autorités.
C’est "une journée noire", a déploré auprès de l’AFP Hamza Chdouani, un habitant de Safi. Un autre, Marouane Tamer, s’est interrogé: "Pourquoi aucun camion n’est venu pomper l’eau comme le faisait auparavant la société RADEES (Régie autonome intercommunale de distribution d’eau et d’électricité de la province de Safi)?"
- "Situation exceptionnelle" -
Dans la soirée, le niveau de l’eau avait reflué, laissant derrière lui un paysage de boue et des voitures renversées. Des badauds observaient l’intervention des forces auxiliaires et des éléments de la Protection civile, dont les engins s’activaient à dégager des débris encore immergés, selon des images de l’AFP.
Les efforts se poursuivent pour rechercher d’éventuels victimes et les autorités tentent de "sécuriser les zones touchées" et d’"apporter le soutien et l’aide nécessaires aux populations touchées par cette situation exceptionnelle", ont assuré les autorités de Safi.
La Direction générale de la météorologie (DGM) avait annoncé samedi des chutes de neige à partir de 1.700 mètres d’altitude, ainsi que de fortes pluies, parfois orageuses, dans plusieurs provinces du royaume au cours du week-end. La DGM a signalé dimanche soir que de fortes pluies localement orageuses sont prévues pour mardi à travers le pays.
Intempéries et crues ne sont pas rares au Maroc, toutefois frappé par une grave sécheresse pour la septième année consécutive.
En septembre 2024, de fortes intempéries ont provoqué des inondations dans le sud et le sud-est du pays, causant la mort de 18 personnes. En novembre 2014, plus de 30 personnes avaient péri dans le sud à la suite de violentes précipitations ayant provoqué des crues de plusieurs rivières au pied des massifs de l’Atlas.
Plusieurs centaines de personnes avaient été tuées lors de terribles inondations en 1995 dans la vallée de l’Ourika, à 30 kilomètres au sud de Marrakech (centre).
AFP
