Economie

Washington espère un climat d'affaires plus "prévisible" en Chine

  • Publié le 30 août 2023 à 12:14
  • Actualisé le 30 août 2023 à 13:15

Les Etats-Unis veulent travailler avec la Chine pour parvenir à un environnement des affaires plus "prévisible" dans le pays pour les entreprises américaines, a affirmé mercredi à Shanghai la secrétaire américaine au Commerce, Gina Raimondo.

La responsable est en Chine depuis dimanche pour tenter d'atténuer les tensions bilatérales entre les deux premières puissances économiques mondiales.

Après des rencontres avec de hauts responsables chinois à Pékin, Mme Raimondo est désormais dans la capitale économique Shanghai, d'où elle doit repartir dans la soirée.

"Une relation économique stable est bonne pour l'Amérique, bonne pour la Chine et bonne pour le monde", a-t-elle plaidé auprès du chef du parti communiste de Shanghai, Chen Jining.

La secrétaire américaine a dit espérer que les discussions aboutissent à "un environnement des affaires et réglementaire plus prévisible, ainsi que des conditions de concurrence équitables pour les entreprises américaines".

Les groupes américains installés en Chine se sont longtemps plaints de concurrence déloyale dans un pays où la propriété intellectuelle est faiblement protégée et les entreprises locales bénéficient généralement d'un traitement de faveur.

Leurs craintes ont redoublé ces derniers mois, à la faveur de plusieurs perquisitions et interrogatoires visant des entreprises américaines de conseil.

- "Secrets d'affaires" -

Une nouvelle version d'une loi anti-espionnage est par ailleurs entrée en vigueur en juillet, renforçant sensiblement la marge de manoeuvre des autorités contre ce qu'elles considèrent comme des menaces à la sécurité nationale.

Les entreprises étrangères sont dans l'expectative face à cette législation aux contours vagues et sujette à nombre d'interprétations.

Lors d'une rencontre mardi avec le vice-Premier ministre He Lifeng, Mme Raimondo avait dénoncé des pratiques commerciales déloyales en Chine, selon le compte-rendu du ministère américain du Commerce.

Elle avait aussi insisté sur "l'importance de renforcer la protection des secrets d'affaires pour les entreprises américaines opérant en Chine".

Gina Raimondo est la quatrième haute personnalité politique américaine à effectuer une visite en Chine cette année, dans le cadre d'une campagne de rapprochement de Washington, qui souhaite apaiser les tensions avec son plus important rival stratégique.

Ces derniers mois, la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen, l'émissaire américain pour le climat John Kerry et le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken sont tous venus à Pékin.

Aucune de ces visites n'a conduit à des avancées majeures.

- "Politisation" -

La ministre du Commerce a elle obtenu quelques progrès: Pékin et Washington ont convenu de créer un groupe de travail pour tenter d'aplanir les différends commerciaux qui les opposent.

Mme Raimondo a répété à plusieurs reprises que les restrictions commerciales imposées par les Etats-Unis à l'exportation de certains produits américains, notamment de haute technologie, vers la Chine ne devaient pas affecter la relation bilatérale.

Washington juge ces mesures cruciales pour préserver sa sécurité nationale. Mais Pékin y voit un outil pour freiner son essor économique et son développement.

Le Premier ministre Li Qiang a d'ailleurs rétorqué mardi à la responsable américaine que la "politisation" des questions commerciales par les Etats-Unis aurait un "impact désastreux", selon l'agence de presse officielle Chine nouvelle.

Mercredi, Gina Raimondo a rencontré des étudiants du campus de l'université de New York à Shanghai et participé à une réunion de femmes d'affaires organisée par la Chambre américaine de commerce en Chine dans la même ville.

Interrogé par l'AFP, le président de la Chambre Michael Hart a confirmé les difficultés à opérer en Chine.

"Lors de nos réunions avec le gouvernement chinois, nous avons été très clairs sur le fait que si certaines entreprises américaines prospèrent, certaines actions, dont les perquisitions dans les entreprises et la restriction des flux de données, ne risquent pas d'attirer davantage d'IDE (investissements directs étrangers)", a-t-il déclaré.

La ministre du Commerce devait tenir dans l'après-midi une conférence de presse à l'aéroport de Shanghai, juste avant son départ.

AFP

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