Wilders fait tomber la coalition aux Pays-Bas

  • PubliĂ© le 3 juin 2025 Ă  11:55
  • ActualisĂ© le 3 juin 2025 Ă  12:02
Le leader du parti nĂ©erlandais d’extrĂȘme droite PVV, Geert Wilders (au centre), s’adresse aux mĂ©dias Ă  son arrivĂ©e Ă  la chambre basse Ă  La Haye, le 3 juin 2025

Le dirigeant d'extrĂȘme droite nĂ©erlandais Geert Wilders a fait tomber la fragile coalition Ă  la tĂȘte des Pays-Bas en retirant son parti, le PVV, du gouvernement Ă  la suite d'un diffĂ©rend sur l'immigration, ouvrant la voie Ă  des Ă©lections anticipĂ©es.

"Pas de signature pour notre plan sur l'asile... Le PVV quitte la coalition", a Ă©crit M. Wilders sur le rĂ©seau social X, en rĂ©fĂ©rence Ă  son programme visant Ă  durcir la politique envers les immigrĂ©s et les demandeurs d’asile.

M. Wilders estimait que le gouvernement prenait trop de temps à mettre en place la "politique d'immigration la plus stricte jamais vue" aux Pays-Bas voulue par la coalition aprÚs la victoire surprise de son parti aux élections de novembre 2023.

Ce retrait ouvre une pĂ©riode d'incertitude politique dans la cinquiĂšme Ă©conomie et principal exportateur de l'Union europĂ©enne, alors que les partis d'extrĂȘme droite progressent sur tout le continent.

Dix-huit mois aprÚs que sa victoire surprise aux élections a provoqué une onde de choc en Europe et dans le monde, les sondages indiquent que la formation politique de M. Wilders, le Parti de la liberté (PVV), reste le plus fort.

L'écart avec ses plus proches rivaux s'est toutefois réduit. Son parti est suivi de prÚs par l'alliance entre les Verts et les sociaux-démocrates de l'ancien vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans.

Le parti libéral VVD, traditionnellement un acteur majeur de la politique néerlandaise, figure également dans le haut du classement, ce qui signifie que toute élection serait probablement trÚs disputée.

Fin mai, M. Wilders a convoqué une conférence de presse impromptue pour annoncer que sa patience était "à bout" envers le gouvernement du Premier ministre Dick Schoof.

- "Trump néerlendais" -

M. Wilders a menacĂ© de torpiller la coalition si un nouveau plan en dix points visant Ă  limiter l'immigration n'Ă©tait pas mis en Ɠuvre dans les semaines Ă  venir.

Son plan prévoyait la fermeture des frontiÚres aux demandeurs d'asile, le renforcement des contrÎles aux frontiÚres et l'expulsion des personnes ayant la double nationalité et reconnues coupables d'un crime.

Résumant ses exigences, il a déclaré : "Fermez les frontiÚres pour les demandeurs d'asile et les regroupements familiaux. N'ouvrons plus de centres d'asile. Fermons-les."

Des experts politiques et juridiques ont aussitÎt qualifié ces plans d'impraticables ou d'illégaux, certains suggérant que M. Wilders créait une crise pour faire tomber le gouvernement.

Le dirigeant d'extrĂȘme droite a souvent Ă©tĂ© surnommĂ© le "Trump nĂ©erlandais" en raison de ses opinions anti-immigrĂ©s et de sa caractĂ©ristique coiffure blond platine.

Ses ambitions de diriger son pays ont été contrariées aprÚs sa victoire électorale, ses partenaires de coalition ayant bloqué sa candidature au poste de Premier ministre, choisissant M. Schoof comme candidat du compromis.

Les dirigeants des quatre partenaires de coalition ont convenu de ne pas occuper de postes ministĂ©riels, prĂ©fĂ©rant diriger leurs partis Ă  la tĂȘte du Parlement.

Geert Wilders est une figure intransigeante au Parlement, ses joutes verbales avec Timmermans étant réguliÚrement un moment fort des débats.

Il a souvent dĂ©clarĂ© que la seule façon de mettre en Ɠuvre sa politique anti-immigrĂ©s Ă©tait de devenir Premier ministre.

Cependant, dans un systÚme politique néerlandais fracturé, aucun parti ne peut obtenir la majorité absolue au Parlement, qui compte 150 siÚges, et M. Wilders a besoin de partenaires.

Il peut compter sur le soutien du parti pro-agriculteurs BBB. Le soutien du VVD, avec lequel il entretient des relations tendues, est moins certain.

Le quatriĂšme parti de la coalition actuelle, le Nouveau Contrat Social, qui se dit ĂȘtre anti-corruption, s'effondre dans les sondages depuis le dĂ©part de son leader charismatique Pieter Omtzigt.

Les partis d'extrĂȘme droite sont en plein essor partout en Europe. En mai, le parti d'extrĂȘme droite Chega ("Assez") est arrivĂ© deuxiĂšme aux Ă©lections portugaises. En Allemagne, l'AfD, parti d'extrĂȘme droite anti-immigration, a doublĂ© son score aux Ă©lections lĂ©gislatives de fĂ©vrier, atteignant 20,8 %.

AFP

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