Thierry Chambry remportait le Grand Raid 2007 en 23 heures et 33 minutes au bout de 150 kilomÚtres d'efforts sur un parcours comportant un dénivelé de 9 000 mÚtres. L'accompagnateur en montagne accepte d'évoquer cette belle victoire. La grande traversée se déroulera cette année du 19 au 22 octobre 2017. Nous republions l'interview du sportif participe à notre rétrospective de la Diagonale des Fous, couverte en images par Imaz Press Réunion depuis 2000. Pour rappel le Grand raid aura lieu du jeudi 18 octobre au dimanche 21 octobre 2018
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Il y a dix ans, 2212 coureurs sâĂ©lançaient du Cap MĂ©chant Ă Saint-Philippe. 1316 compĂ©titeurs franchissaient la ligne dâarrivĂ©e au stade de La Redoute Ă Saint-Denis. Soit 40 % dâabandons. Thierry Chambry Ă©tait le seul raideur Ă terminer dĂšs le vendredi soir 19 octobre 2007. Il devançait Christophe Jacquerot, co-vainqueur en 2006, et Antoine Guillon. Le duo finissait Ă la deuxiĂšme place.
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Marcelle Puy emportait cette quinziĂšme Ă©dition dans la catĂ©gorie des fĂ©minines. Thierry Chambry, lui, se rappelle bien de cette Ă©dition Ă jamais gravĂ©e dans son esprit. ContactĂ© ce lundi 9 octobre, il acceptait de se replonger dans ses souvenirs alors qu'il encadrait une randonnĂ©e entre Mafate et Cilaos. Le quadragĂ©naire pensait sâaligner Ă la Diagonale des Fous cette annĂ©e mais ses contraintes au niveau professionnel en dĂ©cidaient autrement. Peut-ĂȘtre lâannĂ©e prochaine... Il garde un souvenir impĂ©rissable de sa Diagonale victorieuse.
"Bizarrement, câĂ©tait la course la plus facile que jâavais faite, oĂč j'ai le moins souffert. Tout se passait comme dans un film, comme jâen rĂȘvais. CâĂ©tait une communion avec le public. Avec le stade de La Redoute qui tâaccueilles Ă lâarrivĂ©e, câĂ©tait magique mais on se laisse aspirer. On n'en profite pas vraiment", commente l'amoureux de La RĂ©union qu'il dĂ©couvre en 1999. L'homme commençait Ă courir en 2000 aprĂšs avoir arrĂȘtĂ© le tabac. Lors de son sacre, il cherchait Ă amĂ©liorer son chrono de 2005 et 2006 oĂč il terminait Ă la dixiĂšme et Ă la quatriĂšme places.
- Quelques frayeurs -
Le guide de montagne depuis maintenant six ans prenait conscience de ses possibilitĂ©s en pointant en tĂȘte Ă La Nouvelle et sâimposait malgrĂ© quelques frayeurs. "Jâavais peur de me prendre une hypoglycĂ©mie Ă la montĂ©e de Dos dâĂne oĂč j'ai eu un coup de moins bien. J'ai commencĂ© Ă ralentir avec la pression des journalistes qui commençaient Ă me suivre. Jâavais 1h45 dâavance mais ce nâĂ©tait pas gagnĂ©. La moindre erreur et câĂ©tait vite perdu. Il ne fallait pas commettre dâerreurs", ajoute-t-il.
Le soutien du public lui revient en mĂ©moire. Pour son plus grand bonheur. "Tu croises des gens hystĂ©riques qui ne te connaissent pas mais qui tâencouragent. Qui veulent que tu gagnes pour La RĂ©union. C'est magique." Ses proches se souviennent de lui complĂštement plongĂ© dans sa bulle, totalement tournĂ© vers la gagne. Selon Thierry Chambry, les annĂ©es 2006 Ă 2008 marquaient un moment charniĂšre dans lâhistoire de la Diagonale avec la professionnalisation des coureurs et la fin de lâamateurisme.
"Un athlĂšte qui sâentraĂźnait bien pouvait faire un top 10 mais maintenant il faut ĂȘtre bien prĂ©parĂ© pour y arriver. Jâai de grands souvenirs dans la descente du sentier Scout oĂč je voulais prendre mes distances en arrivant avant la nuit Ă Deux-Bras. Câest lĂ que jâai fait le trou", lance-t-il. Tous les jours, des fans lui parlent encore de son triomphe au Grand Raid. Sa derniĂšre participation en 2012 lui laisse un goĂ»t amer avec une fracture ouverte de la rotule au Piton Textor.
Cette mĂ©saventure nâefface en rien son amour pour la compĂ©tition. "Câest une expĂ©rience de vie un Grand Raid. Câest quelque chose en plus dans notre vie. Pour me prĂ©parer, tous les week-ends, je mâentraĂźnais en montagne entre 6 heures et 12 heures et quelques heures par jour en semaine. Je sais lâinvestissement que cela demandait", lĂąche-t-il en guise de mot de la fin. Thierry Chambry souhaite vraiment voir un RĂ©unionnais sâimposer. Il confie toujours y croire. Plus aucun coureur local ne montait sur la plus haute marche du podium depuis Pascal Parny en 2008.
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