Manuella Leroueille, 24 ans, sera la plus jeune participante du Grand Raid 2010, aussi surnommé Diagonale des Fous. En effet, avec 156 kilomètres dans les sentiers de l'île et près de 9 000 mètres de dénivelé, le Grand Raid qui se déroule cette année du 21 au 23 octobre est réputé comme étant une épreuve très difficile. Ce qui n'impressionne pas la benjamine de l'épreuve qui se fixe un seul objectif, "passer la ligne d'arrivée".
C'est à l'âge de 10 ans que la jeune femme se passionne pour la course à pied. "J'ai toujours adoré le sport", raconte t-elle. A 14 ans, elle commence à participer à des compétitions sur route et à des cross. Elle remporte quelques prix. Elle continue à pratiquer ce sport "avant tout par passion".
Elle arrive à La Réunion en 2007 pour travailler en tant que professeur de fitness. Son intérêt pour le Grand Raid naît en 2009. "Plusieurs amis ont participé à l'épreuve. J'ai donc suivi leur parcours. L'idée d'y participer m'avait déjà traversé l'esprit mais mon boulot limitait mes disponibilités pour m'entraîner", se souvient-elle. Qu'à cela ne tienne, si elle n'est pas sur la ligne de départ du Grand Raid 2009, elle le sera pour l'édition 2010. Elle se fixe alors un seul objectif, se préparer pour cet événement sportif incontournable sur l'île.
En septembre 2009, elle s'inscrit au club d'athlétisme de la Possession pour participer à des trails. "Ce genre d'épreuves permet de se jauger et de s'entraîner", affirme t-elle. Son métier de professeur de fitness lui permet également de se préparer physiquement tous les jours. Elle effectue aussi des reconnaissances sur le parcours du Grand Raid tous les 15 jours. "Avec des amis, nous partons marcher le week-end. Ce peut être des petites sorties de 6 ou 7 heures ou des grosses sorties pouvant dépasser les 10 heures", souligne Manuelle Leroueille. A une semaine du début de la compétition, la jeune femme se dit "prête" pour la course et a "hâte" de prendre le départ.
Malgré tout, elle avoue avoir de l'appréhension. "C'est du stress mêlé à de l'envie mais aussi à des doutes", décrit-elle. Des doutes, "parce qu'on n'est jamais sûr de terminer l'épreuve", affirme t-elle. "Il peut se passer plein de choses", ajoute Manuella. Elle ne craint pas les coups de pompe ou les blessures mais "les problèmes d'alimentation et la course dans la nuit de vendredi à samedi". "Je ne sais pas du tout comment ça va se passer", indique t-elle.
Mais pas de quoi décourager la jeune sportive qui se fixe comme objectif de franchir la ligne d'arrivée, au stade de la Redoute, samedi soir. "Si j'arrive avant, c'est que du bonheur. Si j'arrive dimanche, je ne me plaindrai pas", dit-elle en souriant. Elle poursuit : "Pendant un an, je me suis préparée pour le Grand Raid. Je suis une challengeuse dans l'âme. Ne pas franchir la ligne d'arrivée serait une très grosse déception".
Surtout que ce sera la première et peut-être la dernière participation de Manuella. "Se préparer à cette épreuve demande un énorme investissement. Mon métier de professeur de fitness ne me le permet pas. Je dois pouvoir allier énergie et récupération. C'est très difficile lorsqu'on participe au Grand Raid". Mais il ne faut jamais dire "jamais" et Manuelle en est bien consciente : "il y a beaucoup de gens qui disent que c'est leur dernière participation et qui remettent le couvert l'année suivante. Peut-être que ce sera mon cas l'année prochaine", termine t-elle.
Mounice Najafaly pour www.ipreunion.com