Tard dans la soirée du dimanche 15 mars 2020, la préfecture a confirmé deux nouveaux cas de coronavirus à La Réunion, portant à 9 le nombre total de personnes contaminées sur l'île. Ce lundii 16 mars, le président Emmanuel Macron a annoncé des restrictions fortes de circulation, confirmant un confinement partiel tant redouté par les Français. Une mesure qui s'applique en Métropole comme en Outre-mer. La veille déjà, la fermeture de tous les "lieux recevant du public non indispensables à la vie du pays" avait été annoncée, soit les restaurants, bars, discothèques, cinémas et tous les commerces à l'exception des magasins alimentaires, pharmacies, banques, bureaux de tabac ou encore stations-essence. Les commerçants sont inquiets (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)
Même si techniquement La Réunion n'est toujours qu'au stade 1 d'alerte de la pandémie, sans clusters (regroupements de cas) identifiés sur l'île, l'alerte lancée en Métropole est appliquée sur l'île et les restrictions de déplacements sont mises en place dès ce mardi 17 mars.
Pour 15 jours au moins, nos déplacements seront très fortement réduits". Ainsi, "les regroupements extérieurs, les réunions familiales ou amicales ne seront plus permises" a précise le président. Emmanuel Macron a indiqué que "seuls demeurent les trajets nécessaires, pour aller faire ses courses – avec de la discipline et en mettant les distances d'au moins un mètre -, trajets nécessaires pour se soigner, les trajets nécessaires pour aller travailler quand le travail à distance n'est pas possible, et les trajets nécessaires pour faire un peu d'activité physique mais sans retrouver des amis ou des proches".
Pour les lieux publics, c'est un coup dur. Déjà au lendemain de l'arrêté préfectoral, suivant les consignes de la ministre des Outre-mer, les rues du centre-ville de Saint-Denis étaient bien désertes. Même plus besoin de tournoyer pour trouver où se garer. Les grillages fermés et terrasses vides témoignaient d'un respect à la lettre des modalités du dispositif national pour lutter contre le coronavirus.
“On suit les règles, nous confie Antoine Morel, gérant du restaurant-bar Saint-Hubert, rue Victor Mac-Auliffe. On n’a pas le choix, on veut éviter tout risque de propagation de la pandémie. Si l’Etat nous a imposé ça, il faut le respecter.” Pas de mutinerie compte tenu des éventuelles sanctions et surtout des risques sanitaires encourus par les clients, mais les ramifications financières anticipées sont dantesques.
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“Si on place nos employés en chômage partiel, on a la chance que ce sera pris en charge. Le problème, c’est qu’on a des charges fixes qui ne bougent pas comme le loyer ou la location gérance. On peut tenir un peu de temps parce qu’on a de la trésorerie d’avance, mais on va vite puiser dans les réserves et ça va poser beaucoup de soucis.”
- 95 % de chiffre d'affaires en moins -
Comme Antoine Morel au Saint-Hubert, Thibault Soulie à L'Arbradelis rencontre les mêmes difficultés. Le week-end précédant la fermeture des lieux publics, il a enregistré une baisse de 70 % de son chiffre d'affaires, et de 17 % sur les deux premières semaines du mois de mars. Ses 24 employés sont mis au chômage partiel, et il anticipe 95 % de revenus en moins, le temps que cette trêve durera.
"Des commerces vont fermer, c'est certain", lamente-t-il. Avant d'octroyer un repos forcé à ses salariés, Antoine Morel, lui, a tenté tant bien que mal de metttre à profit cet arrêt d'activité. "Une partie de l’équipe est venue travailler pour faire un bon ménage et surtout trier les denrées périssables."
A noter qu'Emmanuel Macron a préciser souhaiter qu'"aucune entreprise ne sera livrée au risque de faillite, quelle que soit sa taille". Ainsi les plus petites entreprises n'auront "rien à débourser, ni pour les impôts ni pour les cotisations sociales" a garanti le chef de l'État. "Les factures d'eau, de gaz, d'électricité, ainsi que les loyers devront être suspendues."
Est mis en place "un dispositif exceptionnel de report de charges fiscales et sociales, de soutien au report d'échéances bancaires, et de garantie de l'État à hauteur de 300 milliards d'euros pour tous les prêts bancaires contractés auprès des banques." Pour les salariés, "le dispositif de chômage partiel sera massivement élargi".
En cas de chômage partiel, les salariés touchent, sur leurs heures non travaillées, une indemnité horaire d'activité. D'après un décret du 26 juin 2013 et un article prévu à cet effet dans le Code du travail, cette indemité correspond à 70% de la rémunération brute, soit 84% du salaire horaire net habituel. Un manque à gagner qui tout aussi, voire plus, dommageable que pour l'employeur. Aussi, Antoine Morel fait un point d'honneur à proposer à ses employés de ramener les produits périssables chez eux "histoire qu’ils remplissent un peu leurs frigos et profitent un peu de la situation. On va essayer de tout faire pour qu’ils s’en sortent au mieux."
- Les ventes à emporter moins impactées -
Dans le monde de la restauration, ce sont ceux qui proposent essentiellement ou exclusivement de la vente à emporter qui s’en sortent le mieux. Seuls les rassemblements en intérieur étant interdits, les pertes sont minimes. “On donne juste des barquettes et applique les consignes de sécurité : respecter la distance, porter des gants, désinfecter etc.”, indique le responsable d’un restaurant d’une franchise réunionnaise, souhaitant garder l’anonymat.
“On communique avec le patron, comme les informations tombent au compte-goutte. Certains établissements du groupe, qui font du sur place, sont fermés. Dans notre cas, on met des papiers pour prévenir que c’est interdit.” Faisant d’un grand groupe, son restaurant ne s’inquiète pas de devoir consommer rapidement les produits livrés. “C’est une liaison froide, donc il n’y a pas de crainte pour nous. Tout est fait pour éviter au maximum les contacts avec les aliments.”
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Les grandes chaînes de restauration rapide limitent aussi les dégâts en gardant leurs drives ouverts. Sommé par sa direction de ne pas s'exprimer publiquement, un employé d'un restaurant Burger King avouait toutefois que la fréquentation n'avait pas fortement diminué, malgré la fermeture de la salle et de la terrasse. Au milieu de l'après-midi, à 15 heures, la queue des voitures passant au drive débordait presque sur la route.
Les déplacements devant être désormais extrêmement limités, il faudra préciser auprès de ces services de drive quelle sera la conduite à tenir pour rester dans les clous face aux demandes du gouvernement.
- Recours au système D -
Faisant de mauvaise fortune bon coeur, certaines enseignes usent d'ingéniosité pour continuer leur acivité dans la mesure du possible. C'est le cas des salles de sport Fitness Park, qui proposent des cours en ligne à leurs abonnés. Une façon de garder la forme, même en cas de confinement, non sans rappeler les exemples qui circulent sur internet.
Séville.
— Mehdi Omaïs (@MehdiOmais) March 16, 2020
Un prof de sport coache les habitants de tout un bloc d’immeubles.
🕺🏻💃🏻🇪🇸pic.twitter.com/V8eweTBF6r
Autant d'efforts qui amènent un beaume au coeur bienvenu, alors qu'une période de récession économique semble inévitable pour nombre de commerces, petits et grands, de Métropole comme d'Outre-mer.
aa / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com
Le surendettés ou liquidation est planifié pour les bailleur commerciaux qui vive de leur rente. Étouffé par le prelevement social a la source. Cela ils devrons mette leur bien en vente par force d'un decret ou d'un arrete du gouvernement. Ce bien Planifié pour les commerçant une tres bonne chose Mais pour les bailleurs ce la fin de haricots. Avec une suspension loyer.Ce un delire pour ce personne, l'angoise le desespoir le flux de dette quotidien et mensuel. En plus d'une familke et des enfant a eleve ce la ruine assure. Pour ces gens et pas contreparties de la directive de suspension. Faudra pleindre ces bailleur sans argent de cote. Le suicide financier et il faudra il garde le moral avec leur dette.Ce une histoire de fou pour cela