Alors que la double prise d'otages en région parisienne monopolisait l'actualité, les chroniqueurs et dessinateurs de Charlie Hebdo étaient réunis ce vendredi 9 janvier 2014 dans les locaux de Libération afin de préparer son prochain numéro. Le "Journal des survivants", qui sortira mercredi prochain, sera tiré exceptionnellement à 1 million d'exemplaires. "Parce que le crayon sera toujours au dessus de la barbarie", les journalistes de l'hebdomadaires ont tenté de reprendre le travail comme n'importe quelle rédaction. (photo Rémy Artiges / sous licence Creative Commons CC BY-SA 3.0)
Luz, Willem, Coco, Gérard Biard, Babouse, Laurent Léger, Sigolène Vinson, Antonio Fischetti, Zineb El Rhazoui, Richard Malka, Patrick Pelloux… Voici les noms des survivants de Charlie Hebdo. Ceux qui devront préparer le 1178e numéro, le premier depuis la fusillade meurtrière survenue dans les locaux de l'hebdomadaire le 7 janvier dernier.
Stéphane Charbonnier, Jean Cabut, Philippe Honoré, Bernard Verlhac et Georges Wolinski ne sont plus là, mais Charb, Cabu, Honoré, Tignous et Wolinski sont toujours présents. "Pas de nécrologie dans le prochain “Charlie Hebdo”. Ils ne sont pas morts", assure Gérard Biard, le rédacteur en chef, interrogé par Libération.
Toute l'équipe de l'hebdomadaire sera représentée dans les colonnes du journal mercredi prochain, y compris Moustapha Ourrad, le correcteur qui a été tué lors de l'attentat. "Alors laissez mes fautes !", plaisante Patrick Pelloux, chroniqueur et urgentiste qui s'est rendu en sur les lieux du drames pour apporter les premiers secours.
"Je pense qu’il ne faut pas qu’on fasse des nécrologies, on ne va pas faire un numéro hommage", souligne Laurent Léger. Le grand reporter de l'hebdomadaire, qui a assisté à la tuerie en arrivant à se cacher, lance le débat sur le contenu du journal : "je pense qu’on peut aussi dire qu’on a été très seuls ces dernières années."
"J’espère qu’on va arrêter de nous traiter de laïcards intégristes, qu’on va arrêter de dire "oui, mais" à la liberté d’expression", estime Gérard Biard. "Il faut aussi que ce numéro parle de l’après", complète Luz. "Qu’on fasse passer le message qu’on est vivants !", ajoute Corinne Rey. "Et qu’on ne laisse pas de côté la critique des religions", termine Richard Malka.
Le "Journal des survivants" laissera sa place aux dessins inédits des victimes de Chérif et Saïd Kaouchi. "Moi je serais pour faire un numéro, entre guillemets, normal. Que les lecteurs reconnaissent Charlie. C’est même pas un numéro exceptionnel", décrit Biard. "Même pas mal !", lance quelqu'un autour de la table. Comme un cri qui représentera éternellement le titre, qu'on l'aime ou non.
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Ce ne sont pas 2 mais 3 attaques hier ! je crains beaucoup pour dimanche lors de la réunion où seront de nombreuses personnalités .
Les assassins tués ne feront plus de mal maintenant ; mais les 5000 personnes suspectes le peuvent , pourquoi ne pas faire un "RETOUR AU BLED" ???