À Bois-Court, dans la commune du Tampon, une oeuvre unique attire désormais les regards : la nouvelle horloge hydraulique, inaugurée en même temps que le nouveau belvédère en verre. Conçue par l'artiste plasticien Alain Persouyre, aka Alainpers, surnommée le sculpteur du temps, en collaboration avec Louis Boyer, ingénieur de la ville en charge du projet, cette clepsydre mêle prouesse technique, esthétique, et symbolisme. (Photos sly/www.imazpress.com)
L'eau qui s'écoule des clepsydres avec régularité rappelle le temps qui s'égrène, goutte après goutte. "Il fallait allier la mécanique, le verre et l'eau dans un dispositif étanche, fiable et simple, tout en respectant l'état du lieu", explique l'artiste Alainpers.
Quand on la voit pour la première fois, on la trouve jolie mais on se demande comment elle fonctionne. Composée de six clepsydres qui se retournent toutes les cinq minutes et d'une grande clepsydre dédiée aux heures, l'installation redonne vie à une tradition ancienne.
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Inspirée d'un modèle du XVIIe siècle, la nouvelle clepsydre a coûté 236.000 euros et a nécessité des mois d'échanges entre ingénieurs, verriers, artisans spécialisés et services de la mairie du Tampon.
- Symbole d'un combat pour l'accès à l'eau au Tampon -
Pour Louis Boyer, l'horloge de Bois-Court porte une forte valeur symbolique : "Elle illustre le combat historique de la commune pour l'accès à l'eau. Ici, on a toujours dû aller chercher l'eau loin, dans le Bras de la Plaine. Cette horloge qui fonctionne à l'eau raconte aussi cette histoire".
Si la première horloge hydraulique avait marqué les esprits avant d’être endommagée par les cyclones, sa remplaçante se distingue par une conception repensée : notamment la verrerie plus résistante et les protections adaptées aux vents cycloniques.
Au-delà de la technique, c’est bien le rapport au temps que cette œuvre invite à méditer. L’eau, matière vivante et insaisissable, devient ici mesure et mémoire. "L'art est fait pour faire réfléchir", assure Alainpers.
Les visiteurs, intrigués par le ballet des clepsydres, s’approchent, observent, questionnent. "On cherche à comprendre comment ça marche, c’est à la fois utile et fascinant", sourit Louis Boyer.
Et dans cet espace suspendu au-dessus des paysages du sud sauvage, on se surprend à voir autrement ce que l’on croyait acquis : le passage des heures.
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