Afrique du Sud

Au c?ur de l'immensité

  • Publié le 20 septembre 2009 à 00:00

Au hasard d'un voyage en Afrique du Sud, Nicolas Villeneuve a promené son appareil photo au fil "d'une immensité toute relative". Il a en ramené un reportage tout en d'impressions et en émotions comme en témoignent ses photos

L'Afrique du Sud, ses grands mammifères, son équipe de rugby, ses mégapoles et... ses vastes étendues désertes de toute habitation. Car c'est aussi cela l'Afrique du Sud. En dehors de Johannesburg, Pretoria, Durban, East London, Port Elizabeth ou encore Le Cap, une grande partie du pays présente un caractère désertique.
En réalité, face à l'immensité, la politique d'aménagement du territoire n'est pas la même que dans un petit pays ou à plus forte raison dans une île malade de saturation.
Disposant d'espaces libres les villes sont gourmandes en surfaces et s'étendent de quartier en quartier jusqu'à toucher puis engloutir les villes voisines, à moins que cela soit l'inverse. Rares sont les constructions à plusieurs niveaux. Ici la crise du foncier ne se pose pas. La route nationale numéro 1, longue de 1 400 Km reliant Le Cap à Johannesburg puis continuant plus au nord vers le Zimbabwe, donne une idée des paysages ruraux.

Gigantisme

Sur des centaines de kilomètres, la monotonie s'installe en traversant le Karoo, un immense bassin sédimentaire. Localement des reliefs d'origine magmatique viennent rompre la platitude des couches de grès. Paradoxalement, où que l'on soit dans cet espace, la route est systématiquement bordée de clôtures.
Ici gigantisme rime avec élevage extensif. Une petite ferme c'est plus de 5 000 hectares... Il n'y a pas de limites supérieures... On parle de fermes de 25 000 hectares. Guère étonnant dès lors que les portails de propriétés soient distants de 15 à 20 kilomètres.


Axe clé

La route nationale 1 est un axe clé du commerce sud-africain. Colonne vertébrale reliant deux des plus grandes villes du pays, elle draine un grand nombre de camions et de vacanciers.
Nous avons choisi de quitter la route nationale 1, trop monotone, pour rejoindre Aliwal North puis Queenstown dans le Eastern Cape. Cette région située à proximité du Lesotho est à une altitude plus élevée. Le climat y est plus dur avec deux importantes saisons des pluies et deux périodes annuelles de sécheresse. L'hiver sur les versants, il n'est pas rare que la neige s'installe pour quelques jours ou quelques semaines.

Paysage différent

L'Eastern Cape est vallonné. La partie Nord est constituée des basaltes du Lesotho âgés de 183 millions d'années. Plus au Sud, les vestiges des intrusions magmatiques de la même période forment de grandes cuvettes. Les eaux y convergent. L'installation de l'homme et des cultures se sont très rapidement faites.
Du fait d'une densité d'une population variable, le paysage est différent d'une cuvette à l'autre. Au temps de l'apartheid, certaines de ces régions ont été assignées aux Noirs et appelées "home lands" ou "bantoustan". Elles étaient séparées des régions blanches par la présence de gardes-frontières.
À la différence du fermage "blanc", les exploitations "noires" sont très petites et rarement closes. La densité de la population y est bien plus forte et les sols particulièrement dégradés du fait d'une surexploitation.
Que ce soit dans le Karoo ou encore dans l'Eastern Cape les paysages sont façonnés par les hommes.
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