Aromathérapie

François Boyer Thomas réécrit la légende du curcuma

  • Publié le 5 novembre 2012 à 05:11

Autodidacte passionné, François Boyer Thomas, producteur à Saint Philippe, a fait du curcuma la plante de sa vie. Bien loin de son usage culinaire, l'homme a appris à extraire de la plante les meilleurs molécules pour soigner toute sorte de maux, et s'engage désormais à la valoriser a grande échelle.

Depuis une trentaine d’années, le principal actif du curcuma, la curcumine, est l'objet de recherches actives sur les cancers, les maladies cardio-vasculaires, la maladie d’Alzheimer. Ses propriétés se révèlent peu à peu au regard de la science moderne qui découvre ses bienfaits.

En marge de la fête du cucuma qui se déroule chaque année à la Plaine des Gregues (prévue cette année du jeudi 8 novembre au dimanche 11 novembre 2012)  a Saint Philippe, sur les pentes du volcan, un passionné a décidé de consacrer sa vie entière au rizhome couleur safran. Car rencontrer François Boyer Thomas, c’est avant tout rencontrer le curcuma et faire connaissance avec cette plante dans son intégrité. Cultivateur et transformateur, il estime qu’il est dommage de laisser localement ce trésor cantonné à des usages mystiques ou culinaires.

Selon lui, c’est un végétal qui doit être mis à la portée de tous, car ses vertus sont innombrables. Dans les exigences actuelles en matière de développement durable, il tire le meilleur parti de la plante : rien ne se perd, tout se transforme et il exploite avec art chaque partie et chaque fraction dans son laboratoire à ciel ouvert. Il a ainsi découvert qu’associer le curcuma au miel, au sucre, au thym ou encore à l’avocat potentialise grandement ses effets. Courtisé par les plus grands, des parfumeurs aux industriels de l’agroalimentaire, il n’a jamais réussi à établir un véritable partenariat gagnant/gagnant. Car au delà de son savoir faire, ce sont toujours ses recettes et ses techniques qui intéressent, en dehors de la valeur intrinsèque du rhizome réunionnais.

Récemment, il a décidé de mettre un coup d’accélérateur à sa production d’alicaments –jusque-là artisanale- en mettant sur pieds un véritable laboratoire professionnel aux normes les plus strictes, couplé à un institut de recherche dernier cri. L’idée ? Produire à une échelle plus importante toutes sortes de préparations à base de curcuma et destinées à lutter contre l’arthrite, les troubles digestifs, les infections fongiques ou encore la cataracte... Et permettre aux chercheurs du monde entier de venir participer sur place à ses travaux de recherche.

C’est ainsi qu’actuellement à Saint Philippe se construit un hangar agricole de près de 35m de long, plusieurs unités de laboratoire destinées à abriter les différentes sections de recherche, et près de huit bungalows dévolus à l’hébergement des chercheurs. Après avoir sollicité maintes fois les institutionnels, et avoir essuyé plusieurs déconvenues, François Boyer Thomas a décidé de mettre sur pieds sont projet de manière individuelle. Un moyen de garder son indépendance et de maitriser toutes les étapes de la construction, mais aussi de l’exploitation future. Car valoriser et transmettre les multiples usages de cette plante, sous toutes ses formes : extrait, poudre, huile essentielle, décoction, tisane, et ce de la racine à la fleur, voilà toute l’ambition de ce fervant amoureux de la nature. Des alicaments aux cométiques, en passant par ses vertus culinaires, le curcuma n’a pas fini de nous étonner.

Et pour François Boyer Thomas, la concrétisation de ce projet d’envergure en faveur du curcuma n’est finalement qu’un manière pour lui de rendre enfin tout ce que cette plante aux incroyables vertus lui a déjà donné.

Marie Somers pour www.ipreunion.com

 

guest
2 Commentaires
Cricri83
Cricri83
10 ans

Bravo !! Revenons à des aliments naturels plutôt que de se gaver de médicament inutile

vanille _orchidee
vanille _orchidee
11 ans

Il était temps la Réunion regorge de trésors inexploités, bravo Mr Boyer. Et dire que ces messieurs les politiques au lieu d'aider quelqu'un qui veut s'en sortir et aider les autres ne pensent qu'à mettre des bâtons dans les roues. Seraient ils "liés" aux " lobbies" pharmaceutiques ou simplement frileux car ce ne sont pas leurs idées???