Bangkok (Thaïlande)

La nuit appartient aux fleurs

  • Publié le 17 janvier 2007 à 00:00

La nuit est tombée depuis longtemps sur Bangkok. Mais cela ne signifie pas grand-chose pour la capitale thaïlandaise où le temps paraît ne jamais ralentir même pas pour reprendre son souffle. Pleine de clameurs, de couleurs et de senteurs, la vie continue de dérouler son fil. En fait, l'ombre a même donné une nouvelle vigueur à Pakklongtalad, littéralement "le marché aux fleurs". Ici, pour le mieux être des fleurs, l'on travaille de nuit

Feuilles et pétales sont ainsi à l'abri des rayons du soleil et de la moiteur du jour, sachant que la capitale thaïlandaise affiche régulièrement un taux d'humidité dépassant les 70%.
Il est 22 heures 30. Les centaines d'étals et d'échoppes libèrent d'innombrables parfums. La rose se mêle au jasmin, l'?illet au chrysanthème. Les couleurs se mélangent. Cultivées sous serres ou en terre, les fleurs arrivent de toute la région de Bangkok. Elles sont livrées au marché en camion ou stockées en équilibre instables sur des charrettes à bras.
Sous les doigts experts des fleuristes, souvent des femmes, les fleurs se transforment en bouquets, en colliers ou en bracelets. Éphémère beauté odorante. Demain, les gerbes orneront les autels des temples, les tables de restaurants, les halls des hôtels, le cou et les poignets des fidèles ou des touristes. "Les clients viennent chercher les compositions florales très tôt le matin. Nous travaillons toute la nuit pour que les produits le plus longtemps possible leur fraîcheur" explique une fleuriste. Elle enfile des boutons de jasmin sur une fine tige de fer. L'instant d'après, le métal fleuri est devenu bracelet. Preuve de leur dextérité, les fleuristes travaillent machinalement en plaisantant et en se racontant leur courte journée. Elles se couchent en début de matinée, certaines dorment sur place dans les échoppes, et se lèvent en début d'après-midi. Quelques heures à peine avant de recommencer à donner une nouvelle vie aux fleurs... Pour le plaisir des yeux.
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