On compte de plus en plus de producteurs réunionnais

La spiruline péi, un marché vitaminé

  • Publié le 22 juillet 2013 à 05:00

Lancée véritablement il y a deux ans, la production locale de spiruline est en expansion à La Réunion. Cette cyanobactérie consommée pour ses grandes vertus nutritionnelles fait de plus en plus d'adeptes sur l'île, où plus d'une tonne sera produite cette année sur un marché réunionnais estimé à 7 tonnes par an. On compte plus d'une vingtaine de projets et déjà sept producteurs actifs.

Parti en métropole, Sylvain Dupont a retrouvé La Réunion il y a quelques années, cherchant à y développer une activité locale. Il raconte : " Quelques mois avant de rentrer, j’ai fait une cure de spiruline et ça m’a donné une patate extra ! A l’époque, 100 % de la spiruline était importée alors qu’il y a des conditions idéales ici. " Alors il s’est lancé pleinement dans cette nouvelle activité et ne semble pas le regretter. " Ah non vraiment pas ! C’est très intéressant et en accord avec mes convictions et le marché local ", souligne-t-il.

C’est que la spiruline est un produit en vogue sur l’île. Aujourd’hui, l’ARDA (Association réunionnaise de développement de l’aquaculture) appuie une vingtaine de porteurs de projet et sept produisent déjà de la spiruline locale. Une association, nommée " Spiruline Péi ", s’est même créée pour regrouper certains producteurs.

" Ici il y a l’eau chaude, l’ensoleillement... donc des conditions idéales pour répondre à la demande et installer un savoir-faire local ", explique Lionel Rao-Belina, responsable de la filière spiruline à l'ARDA. Il poursuit : " C’est un marché encore en croissance. En Chine et aux Etats-Unis, les deux plus gros producteurs du monde, c’est un choix d’Etat de développer ce produit. "

A côté, La Réunion n’en est encore qu’aux balbutiements. " Ça n’a pas été forcément rapide ", reprend Lionel Rao-Belina. " Les producteurs locaux ont chacun des profils différents, il y avait des problèmes fonciers, financiers... ça a pris un peu de temps, d’autant que les gens n’avaient pas forcément l’esprit filière. L’option de l’ARDA a été d’apporter un appui technique pour former les producteurs et l’esprit collectif existe aujourd’hui avec l’association Spiruline Péi. "

Connue depuis à peu près vingt ans, la spiruline était au départ essentiellement utilisée par les associations humanitaires pour lutter contre la mal-nutrition. Sa consommation s’est notamment développée à Madagascar depuis une dizaine d’années par l’intermédiaire des ONG. Mais ce n’est que récemment qu’elle est devenue un produit de consommation courante.

Cette micro-algue cultivée en bassins est très prisée des adeptes de l’effort car elle contient beaucoup d’antioxydants favorisant la récupération et 60 à 70 % de protéines. Mais pas seulement. " Elle contient également beaucoup de minéraux (fer, magnésium...), de la vitamine E, de la vitamine B12, du bêta carotène et des omega-6. C’est très rare de trouver un aliment avec un spectre de nutriments aussi large ", détaille le responsable de l'ARDA.

" C’est aujourd’hui un produit de bien-être qui s’adresse un peu à tout le monde ", complète Sylvain Dupont. " Je n’aime pas le terme de produit miracle, mais c’est vrai que la spiruline fait un peu rêver. Elle est consommée non seulement par les sportifs, mais aussi par les personnes convalescentes, les femmes enceintes, les personnes âgées, les enfants mal nutris... "

Autre avantage, la culture de la spiruline est une activité " verte ". " Elle se cultive dans des bassins d’eau douce qu’on minéralise et se développe en milieu clos. Il n’y a pas de rejets, pas de pesticide ", précise le producteur réunionnais.

Malgré tout, il reste encore compliqué de trouver de la spiruline locale. Seuls quelques magasins de produits bios en proposent et se retrouvent du coup souvent en rupture de stock. " On démarre, on essaie de ne pas mettre la charrue avant les bœufs, mais il y aura bientôt une véritable proposition sur les étals ", assure Sylvain Dupont.

Une cure de 21 jours, c’est-à-dire une prise de 3 à 5 grammes par jour, revient à 25-30 euros. La spiruline peut se présenter sous différentes formes : elle peut être fraîche ou en paillettes, sortes de petits vermicelles, ou encore consommée sous forme de gélules.

Perdant ses qualités nutritionnelles au-delà de 40 degrés, elle s’accommode très bien avec des salades, sauces, jus de fruit ou yaourts. Une nouvelle gamme de produits à base de spiruline devrait d’ailleurs bientôt investir les étals réunionnais.

www.ipreunion.com

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6 Commentaires
Kako
Kako
6 ans

C'est un super complément alimentaire surtout que la cuisine créole est souvent carencée.il y a tous les samedis un marché bio au village artisanal de l'éperon à St Gilles les hauts est-ce qu'un de nos producteurs ne pourrait pas y trouver un revendeur ?

Sarah
Sarah
10 ans

7 producteurs ? Comme pour la vanille ou le café est-il possible de visiter une exploitation ?

Pat
Pat
11 ans

Un euro par jour,le prix d'une Dodo ah oui vraiment c'est exorbitant!

mimi
mimi
11 ans

je vis en métropole, et utilise la spiruline,j'aimerais connaître les prix de vente de la spiruline en paillettes par boîtes de 100g, ainsi que le coût du transport Réunion à métropole.
merci .je connais votre île et si je peux aider les producteurs locaux,je n'hésiterais pas.

spirulineci
spirulineci
11 ans

merci pour tout ce que tu fais pour la spiruline LIONNEL !! courage et bonne continuation. l'immense potentiel de la spiruline doit etre NÉCESSAIREMENT connu et utilisé au maximum. "faute de connaissance, mon peuple se meurt"

Y974
Y974
11 ans

Je suis pour ce produit , mais le prix est exhorbitant!!!!!!! dommage