Il était environ 22h45 à Johannesburg ce jeudi 5 décembre quand l'actuel président de la République sud-africaine Jacob Zuma est apparu à la télévision publique pour annoncer la nouvelle : "L'ex-président Nelson Mandela nous a quittés, il est maintenant en paix. La Nation a perdu son fils le plus illustre (...). C'est un moment de profond chagrin, nous t'aimerons toujours Madiba."
Dans la nuit, plusieurs centaines de personnes se sont aussitôt réunies pour une veillée festive improvisée devant le domicile du héros de la lutte contre l’apartheid. Malgré la tristesse et l’émotion, l’atmosphère était davantage à la célébration qu’au recueillement, les habitants de Johannesburg continuant à arriver en masse dans le courant de la nuit, venus parfois du township de Soweto, où vécut Mandela pendant plusieurs années.
Les premiers bouquets ont alors commencé à fleurir devant la maison de "Madiba", tandis que les drapeaux flottaient et que certains allumaient des chandelles ou entonnaient l’hymne national et autres chants anti-apartheid, la police ayant interdit le quartier à la circulation.
"Notre pays a perdu un colosse, une incarnation de l’humilité, de l’égalité, de la justice de la paix et de l’espoir pour des millions de gens, ici et à l’étranger", a de son côté réagi l’ANC (le Congrès national africain), le parti politique dont Mandela fut longtemps la figure de proue, ajoutant : "Le grand baobab africain qui aimait l’Afrique autant que l’Afrique du Sud est tombé. Son tronc et ses graines vont nourrir la terre pour des décennies à venir."
Hospitalisé le 8 juin dernier, Nelson Mandela avait retrouvé son domicile de Johannesburg le 1er septembre. C’est entouré de ses proches qu’il a passé les derniers mois de sa vie, les allées et venues se faisant de plus en plus fréquentes ces derniers jours. En Afrique du Sud, les préparatifs ont déjà commencé en vue des obsèques nationales prévues pour le "père de la nation".