Face au cancer du sein, l’autopalpation, un geste simple pour repérer une éventuelle anomalie

  • Publié le 31 octobre 2025 à 10:45
  • Actualisé le 31 octobre 2025 à 11:58
auto palpation

En ce dernier jour d'Octobre rose, ce vendredi 31 octobre 2025, il est important de rappeler que le dépistage précoce du cancer du sein sauve des vies. Un geste simple à s'appliquer peut faire la différence : l'autopalpation. Un réflexe mensuel à pratiquer – même avant 50 ans – pour apprendre à connaître son corps et à repérer toute anomalie, alors que La Réunion connaît une croissance exponentielle des cancers du sein (Photo : ma.m/www.imazpress.com)

"C'est à tort interprété comme un dépistage du cancer du sein mais ce n'est pas un dépistage", lance le Docteur Anca Birsan, chirurgienne-oncologue, responsable du département chirurgie-oncologie au CHU Nord (Saint-Denis).

L'autopalpation "c'est une porte d'entrée vers la santé des femmes, une vigilance personnelle, une prise de conscience de son corps, une auto-connexion à soi-même", dit-elle. Écoutez

- L'autopalpation, un regard, un geste pour apprendre à se connaître -

Certes "s'autopalper les seins peut créer de l'angoisse chez les plus jeunes, pourtant, il s'agit juste de connaitre ses seins", ajoute le Docteur Anca Birsan.

Il faut que les femmes "apprennent que les seins sont asymétriques et que c'est normal, et si les femmes prennent conscience de leur poitrine et voit qu'elle a quelque chose de différent, cela peut être une première alerte".

L’objectif n’est pas de trouver une anomalie à tout prix : il s’agit d’apprendre à reconnaître ce qui est normal pour détecter plus vite ce qui ne l’est pas. Écoutez.

- Avant de s'autopalper, il faut d'abord se regarder -

Mais avant de pratiquer l'autopalpation, la médecin invite les femmes (et hommes également) à se regarder dans le miroir. Pourquoi les hommes ? Car, d'une part, ils peuvent "aider à décomplexer leur femme", mais ils peuvent aussi être victimes d'un cancer du sein.

"Certes, se regarder renvoi à la pudeur, à la confiance en soi, à des considérations religieuses, de ce qu'est la nudité de la femme, mais s'approprier sa poitrine ne doit pas être complexe, et c'est surtout une première démarche", indique le Docteur Anca Birsan.

Une femme qui regarderait sa poitrine tous les jours dans le miroir "et voit une grosseur, un téton rentré, une texture qui n'existait pas avant, pourrait lui attirer l'attention sur quelque chose qui peut se passer dans le sein". 

L'anomalie peut "aussi être un écoulement, notamment de sang", précise la médecin. Écoutez.

- L'autopalpation des seins, un réflexe santé à intégrer -

L'autopalpation est alors le deuxième volet. C'est un geste simple pour "détecter une possible anomalie". "C'est une démarche positive de connaissance de son corps", indique le Docteur Anca Birsan.

Les professionnels de santé préconisent de faire cela une fois par mois, "juste après les règles, car avant les femmes ont une tension mammaire", indique la chirurgienne-oncologue.

Pour ce faire, "il faut que cela soit bilatéral. On commence par une main et on termine avec deux mains pour ressentir s'il y a une boule ou autre", explique le Docteur Anca Birsan.

Le geste doit se faire en cercle autour du sein, avec trois doigts "pour emprisonner un possible nodule". Mais le geste ne doit pas seulement s'arrêter à la poitrine mais monter jusqu'en haut, même au niveau des aisselles "car les glandes lymphatiques remontent". Écoutez.

Le Docteur Anca Birsan rappelle que "le cancer du sein ne provoque pas de douleurs".

- La mammographie, un autre geste qui sauve des vies -

Associer autopalpation régulière et mammographie à partir de 50 ans est la meilleure prévention.

La mammographie est un examen de référence : gratuite tous les deux ans entre 50 et 74 ans, elle détecte les tumeurs invisibles au toucher.

Pourtant, à La Réunion, "le dépistage est médiocre", dit la médecin. "Moitié moins de la population se fait dépister alors que c'est gratuit." Pourtant, "la mammographie est un acte médical qui peut sauver une vie".

Si la compression du sein peut sembler inconfortable, elle ne dure que quelques secondes et permet d’obtenir une image précise avec une faible dose de rayons. L’examen, d’une vingtaine de minutes, est réalisé par des radiologues spécialisés en sénologie.

Elle rappelle que : "le cancer du sein apparait généralement à la ménopause, raison pour laquelle le dépistage s'adresse à la population la plus concernée. Les patientes touchées plus jeunes sont elles généralement concernées par un cancer génétique". Écoutez

Après, si le médecin estime qu'il faut un test, il fera une prescription à sa patiente.

Visuellement ou après palpation, si la personne constate quelque chose d'anormal, consultez le médecin traitant, le ou la gynécologue ou un(e) sage-femme.

Lire aussi - Cancer du sein : le dépistage, un geste qui peut vous sauver la vie

- 500 femmes touchées par le cancer du sein chaque année à La Réunion - 

À la Réunion, en 2024, sur les 30.000 dépistages effectués, 519 cas positifs de cancer du sein ont été recensés. Dans 80 % des cas, les femmes touchées ont plus de 50 ans.

Sur notre île, 2.900 femmes sont suivies en surveillances et 1.700 femmes sont actuellement dans un parcours de soin actif pour un cancer du sein. On déplore 84 décès par an, avec une survie moyenne à 5 ans encore inférieure à celle observée en
métropole (81 % vs 88 %)

Chaque année, l’assurance maladie envoie des invitations au dépistage à ces femmes, seule 44 % d’entre elles y répondent favorablement. L’assurance maladie vise les 70 % de recours à cette consultation gratuite, dans les années à venir.

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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