Air Austral : un conseil de surveillance restreint et contesté

La compagnie aérienne réunionnaise Air Austral a tenu, ce vendredi 27 juin 2014, une longue assemblée générale mixte (ordinaire et extraordinaire), afin de procéder notamment à une modification statutaire visant à réduire le conseil de surveillance de 12 à 8 personnes. Un conseil à la tête duquel le président de Région Didier Robert a été réélu, mais qui ne fait pas l'unanimité. Théophane Narayanin, actionnaire minoritaire qui n'en fait désormais plus partie, dénonce notamment une "manoeuvre politique" et estime également que les comptes présentés sont " insincères ". "Le remaniement du conseil de surveillance, c'est un moyen de museler les gens. Et mettre Air Austral entre les mains des politiques, c'est un danger", estime-t-il.

L’assemblée générale mixte d’Air Austral aura duré plus de trois heures, ce vendredi au Village Bienvenue de Sainte-Marie. C’est que la réunion était d’importance, puisqu’il était question de modifier la "gouvernance" du conseil de surveillance de la compagnie réunionnaise. Une manière d’achever le processus de recapitalisation entamé en 2012 avec l’arrivée de la caisse des dépôts et consignations comme un des principaux actionnaires.

Pour Didier Robert, réélu président de ce conseil de surveillance dans la foulée, cela relève ainsi "d’un souci d’une plus grande efficacité dans l’action" et de la prise en compte "de l’évolution de la compagnie ces dernières années avec notamment l’entrée en 2012 d’un nouvel actionnaire qui est la caisse des dépôts et consignations".

Mais pour certains, c’est surtout une manière de faire le ménage. "Pour justifier une modification du conseil de surveillance, il faut une motivation et je considère qu’il n’y en a aucune. C’est un geste gratuit pour gêner les encombrants. C’est un moyen d’empêcher les gens de dire ce qu’ils pensent", tempête Théophane "Guito" Narayanin, petit actionnaire faisant partie des "exclus" de ce nouveau conseil réduit de 12 à 8 membres.

"C'est une arnaque totale"

L’homme ne décolère pas et n’apprécie guère le processus engagé depuis deux ans. "Les cessions d’actifs, ce sont 76 millions d’euros qui appartiennent aux anciens actionnaires. Ce ne sont pas la caisse des dépôts et la Sematra qui ont réglé les problèmes, c’est en vendant les actifs des actionnaires. Et les actionnaires, c’est surtout le personnel", souligne-t-il. "Quand on a vendu les actifs, on avait les clients, on connaissait les noms. Pourquoi on ne l’a pas dit ? On a viré le directoire pour l’empêcher de communiquer et on en a mis un nouveau en place avec l’autorisation de fermer sa bouche. Et curieusement deux ou trois mois après on a des acquéreurs et on vend pour 76 millions d’euros de matériel, la messe est dite ! Donc quand on parle de sincérité là-dedans, je dis que c’est une arnaque totale, qu’on a estropié les investisseurs !", insiste-t-il encore.

Pour Théophane Narayanin, les comptes positifs annoncés récemment en grande pompe (+ 4,7 millions d’euros) sont "insincères" et "plus que faux". Il s’explique : "Vous dites que le taux de remplissage était médiocre, qu’il y a moins d’avions, que l’aéroport Roland-Garros a eu moins de passagers et vous arrivez à la fin avec un résultat positif ! Il y a quand même un problème..."

Autant d’éléments que réfute totalement Didier Robert. "Ce sont des propos graves. Les comptes de la compagnie sont on ne peut plus transparents, scrutés à la loupe par l’ensemble des actionnaires, des partenaires et notamment des banques. Ils font l’objet d’évaluation et d’expertise par les experts-comptables et par les commissaires aux comptes", répond-il.

"On n'a aucune transparence"

Mais pour le petit actionnaire aux multiples casquettes, les finances d’Air Austral manquent considérablement de clarté. "En tant que membre du conseil de surveillance, je ne sais même pas combien ont été payés les départs volontaires ! Personne dans le conseil de surveillance ne connaît le salaire du directoire ! On n’a aucune transparence !", affirme Théophane Narayanin.

Ce dernier n’entend d’ailleurs pas s’arrêter là. "Aujourd’hui je suis libre et je peux attaquer. Je vais déposer une requête pour tout ce qu’ils ont fait, car il y a beaucoup de choses qui ne sont pas justifiées", confie-t-il.

Et de conclure : "Ce qu’on a voulu, c’est mettre un maximum de politiques, du même bord de préférence, pour dire oui à toutes les sauces. Mais mettre Air Austral entre les mains des politiques, c’est un danger."

Voici la composition du nouveau conseil de surveillance d'Air Austral : Didier Robert (président), Nassimah Dindar, Ibrahim Dindar, Olivier Camau, François Caillé, Jean-Louis Lagourgue, Nicolas Carmi + un membre du personnel à choisir. Deux censeurs ont également été élus : Younouss Gani et Maximin Chane Ki Chune.

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4 Commentaires

gourmand , depuis son mobile

11 ans

Qui profite le pere Robert ti kok mi vien pou ou

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pseudo, depuis son mobile

11 ans

Narayanin pleure mais trop tard !!!!!! Certains doivent passer une bonne soiree mais que fait Ibrahim dindar dans cette affaire il n'est plus elu au departement ? Ou alors est il dans le capital ?

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citoyen

11 ans

Et, il continue ce petit bonaparte...
Il a fait la même chose avec la SPLA Maraina, ensuite la SR21 devenu la NEXA... Il a faim. Peut-être prépare t-il ses arrières (financiers) avant d'être débarqué par le peuples, les petits, mais électeurs en décembre 2015....
J'espère de tout coeur que les réunionnais vont ouvrir leurs yeux ?

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Romuald

11 ans

c'est une bonne chose, vu les résultats obtenus après les bien grandes difficultés financières de la compagnie. Bonne continuation Mr Didier Robert, faites nous voyager

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