A la Réunion, on tombe plus d'un arbre, d'une planche de surf et à cause l'alcool ... surtout si l'on est un homme. Une étude de la CIRE, basée sur les chiffres des urgences de l'hôpital Gabriel Martin montre que 110 accidents de la vie courante ont lieu chaque jour dans l'île. Et que certains sont plus représentés à la Réunion qu'en métropole.
A la Réunion, 40 400 accidents de la vie courante ont lieu chaque année, soit une moyenne de 110 par jour. C'est ce qui ressort d'une étude menée entre 2005 et 2009 par le service des urgences du centre hospitalier Gabriel-Martin, avec l'aide de la cellule interrégionale d'épidémiologie de l'océan Indien (Cire).Un chiffre plutôt élevé même si il reste inférieur proportionnellement, à celui de la métropole. Malgré tout, La Réunion présente des spécificités que cette étude a permis de mettre en lumière.
Elle pointe d'abord une surreprésentation des hommes. Plus casse-cou les Réunionnais ? Pas forcément. Ce chiffre pourrait être dû à un comportement différent que les hommes adoptent face aux accidents : il se rendent plus facilement aux urgences.
En revanche, les chutes restent la principale cause de visite aux urgences, même si dans l'île, la proportion de chutes est moins élevée qu'en métropole (61%). La spécificité pays ? Les 300 chutes d'arbre annuelles qui sont 2,4 fois plus répandues à La Réunion. On cueille plus de mangues, letchi, ou de noix de coco à la Réunion que de pommes, cerises, ou pêches...
Côté sport, le football est pointé du doigt avec 67% des accidents liés à une activité sportive. Mais là aussi, la Réunion affiche une spécificité locale : d'abord, les sports d'équipe sont à l'origine de 1,35 fois plus d'accidents qu'en France. Ensuite, 70% des accidents de surf en France ont lieu à la Réunion.
Autre accident bien caractéristique d'une île tropicale : les piqûres de poissons pierre. Entre 2005 et 2009, 256 personnes en ont été victimes à la Réunion contre zéro en métropole. Tout comme les consultations aux urgences pour piqûres d'oursin deux fois plus importantes dans l'île, elles concernent essentiellement des touristes. Les visiteurs sont aussi surreprésentés dans les cas de noyade qui sont trois fois plus élevés à la Réunion qu'en France.
" Ces données sont intéressantes pour orienter les campagnes de prévention des risques liés aux accidents de la vie courante. Nous savons maintenant que les touristes sont surreprésentés dans les accidents liés aux sports nautiques ", explique Jean-Louis Solet, un des auteurs de l'étude à la Cire. Malgré tout, selon lui, les chutes restent le problème majeur en la matière.
L'étude pointe enfin une dernière spécificité : l'alcool. 4,4 % des accidents de la vie courante à la Réunion ont lieu sous son emprise, contre moins de 2 % en métropole.
Marine Veith pour
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