Construction de la nouvelle route du littoral

Jean-Yves Minatchy (CGPER) : "Il y a 5 millions de tonnes de roches sur les exploitations agricoles"

  • PubliĂ© le 1 fĂ©vrier 2016 Ă  05:00
Lundi 11 juillet 2011 Début de la coupe de la canne dans l'est

La Confédération générale des planteurs et éleveurs de La Réunion (CGPER) s'est rassemblée ce dimanche 31 janvier 2016 et appelle à la prudence quant à l'importation des roches de Madagascar. Jean-Yves Minatchy, président de la CGPER fait référence aux dégùts causés aujourd'hui encore par le ver blanc venu de la grande ßle. Soulignant que les enrochements importés représentent "un danger sanitaire l'ßle", il affirme que les andains présents sur les exploitations agricoles représentant un volume de 5 millions de tonnes. Il demande que ces roches soient enlevées pour alimenter le chantier de la nouvelle route du littoral (Photo d'illustration)

"Nous ne sommes pas contre la nouvelle route du littoral (NRL - ndlr), mais il faut prendre toutes les prĂ©cautions avant d’importer les roches de Madagascar" estime le prĂ©sident de la CGPER. Le reprĂ©sentant des agriculteurs se souvient des dĂ©gĂąts qu'a causĂ© l'invasion des vers blancs arrivĂ©s avec des marchandises importĂ©es de Madagascar il y a 40 ans. La canne Ă  sucre,  les filiĂšres maraĂźchĂšres et d'Ă©levage ont Ă©tĂ© durement touchĂ©s, entraĂźnant beaucoup de pertes et l'insecte sĂ©vit toujours de nos jours. Bien que la CGPER ne s'oppose pas Ă  l'importation des galets, elle demande Ă  ce que se fasse "de maniĂšre plus responsable"

 "On nous dit aussi qu’on a pris toutes les prĂ©cautions, mais quelles prĂ©cautions ? Ces galets sont nettoyĂ©s par un bateau construit pour les incendies sur les quais de Tamatave. Je vois mal ce bateau nettoyer tous les galets avant d’arriver Ă  La RĂ©union. D'autant plus que les roches sont extraites Ă  plusieurs mĂštres de profondeur, cela remonte des insectes qui peuvent Ă  n’importe quel moment se propager sur l’ensemble de La RĂ©union" explique Jean-Yves Minatchy au micro de RTL RĂ©union.

Jean-Yves Minatchy comprend d'autant moins ces importations que des andains sont disponibles à La Réunion, notamment sur les terrains agricoles. Selon le président du syndicat, il y aurait 5 millions de tonnes de pierres disponibles éparpillées dans les exploitations agricoles, toutes filiÚres confondues. "Si on arrive à récupérer ces 5 millions, on peut facilement récupérer une surface de 1 500 hectares pour cultiver. Les paysans payent des taxes sur cet espace inexploité, ils sont doublement perdants" défend le président.

Pour rappel, au dĂ©but du mois de janvier 2016,  45 000 tonnes de roches provenant de Madagascar avaient Ă©tĂ© dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dĂ©barquĂ©es Ă  La RĂ©union. Également, Jonathan RiviĂšre, vice prĂ©sident du syndicat Vigilance Terrassiers RĂ©union, (VTR) avait voulu interrompre l'arrivĂ©e des roches malgaches parce que ses galets rĂ©unionnais n'Ă©taient momentanĂ©ment pas acceptĂ©s par le groupement BTP qui construit la route. Enfin Catherine Gaud avait dĂ©ja Ă©voquĂ© le danger sanitaire des roches de Madagascar dans une interview le 19 novembre dernier. 

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6 Commentaires
mécoué
mécoué
9 ans

La Roche des Champs pour la NRL ? Là, c’est à ne plus rien comprendre.
L’une des raisons principales du maintien de la culture de la canne Ă  sucre, c’est pour Ă©viter dans une Ăźle aussi pentue, l’érosion des sols. Il faut savoir que sans aide, face Ă  la concurrence internationale, cette pratique agricole aurait dĂ©jĂ  sombrĂ©.
Les roches comme la canne freinent l’érosion des terres arables, surtout en pĂ©riode cyclonique ou de forte pluie. De plus mĂȘme sans ĂȘtre spĂ©cialiste en la matiĂšre, la couleur boue de l’ocĂ©an aprĂšs ces perturbations climatiques, ne vous interpelle donc pas ? Pour une opportunitĂ© voire une satisfaction Ă©phĂ©mĂšre, vous voulez sacrifier l’avenir agricole de cette Ile ?
Vous voulez prĂ©server l’avenir en Ă©vitant l’érosion des terres, construisez avec ces roches que vous vous apprĂȘtez Ă  noyer, le plus de terrasse possible.

ilnevoitqueduneoeil
ilnevoitqueduneoeil
9 ans

on n'entend pas minatchy s'exprimer sur l'utilisation massive de pesticides par ses colleges, on ne l'entend pas non plus sur la dégradation irréversible des terrains destinés à la carriÚre de bois Blanc il ne dit rien non plus sur les importations de grumes bois denrée alimentaire fleurs plantes etc etc tous pouvant aider àla propagation des nuisibles vegetal ou animal.
seules les pierres malgaches l'inquietent . le magot généré par les andains destinés à la nrl et partagé avec les transporteurs gene t il la vision de minatchy, ?

China
China
9 ans

Enlever les andins qui servent Ă  faire barrage aux flots d'eau lors des grosses pluies et voir toute la bonne terre cultivable partir dans la mer.. ? Qu'est ce qu'ils ont dans la tĂȘte les planteurs / Ă©leveurs? Ils savent le risque des coulĂ©es de boue ?
Réviser ce projet de route ..ça ne serait pas possible ?

I fé pityé
I fé pityé
9 ans

Les commentaires sur les dangers que représentent les travaux de la route du littoral se multiplient. Toutes les semaines chacun y va de son couplet : on constate, on émet des réserves...bref on se donne bonne conscience. En attendant cette route de tous les dangers (dangers connus de tous tant sur le plan économique, sanitaire ou environnemental) continue. L'effroyable insconscience des promoteurs de ce chantier ne se heurte qu'à quelques "bla bla" et à une totale passivité de la grande majorité des Réunionnais. Décidément La Réunion i fé vréman pityé.

maki
maki
9 ans

Merci DR! On t'aime! Combien de temps encore cette route qui portera ton nom continuera à diviser l'ßle que tu es censé représenter?
PS: on t'avait dit qu'il y avait d'autres solutions! Mais, non... C'est ta route, ton jouet! Merci encore! Avec amour, on t'aime tous!

Raph
Raph
9 ans

5 million de tonne d'andains, ok. Le problĂšme c'est qu'il faut 18 million de tonne de roche pour la NRL (au minimum, parce qu'avec la houle quelque centaines de tonnes s'en vont rĂ©guliĂšrement). Donc la solution la plus simple serait d’arrĂȘter ce chantier de NRL, et de reconsidĂ©rer les alternatives, comme une route un peu plus haute, faites de tunnel et de petits virages, au lieu de tenter de construire une route extrĂȘmement chĂšre et qui ne rapportera rien aux rĂ©unionais mais beaucoup aux multinationales Vinci et Bouygues !