L'Union Régionale des Médecins Libéraux de la Réunion (URMLR) a décidé d'entamer une action, ce jeudi 26 novembre 2009, afin d'avertir le public de l'aggravation de la pénurie de spécialistes et du risque qu' encourent, en conséquence, les patients. Ces médecins mettent en cause l'absence d'indexation géographique relative aux actes techniques(chirurgie, radio, IRM etc.).
Un médecin spécialiste doit s'acheter son matériel beaucoup plus cher qu'en métropole sans pouvoir répercuter ce surcoût sur son traitement. Une situation qui fait fuir les jeunes médecins potentiellement intéressés par le mode de vie réunionnais.En 2010, 50% des 350 médecins spécialistes libéraux de l'île auront plus de 60 ans. D'après les médecins libéraux, cela fait 10 ans que le territoire n'est plus attractif. "L'absence d'indexation pour les actes techniques rend les tarifs de ces traitements spécialisés bien en deçà de leur valeur réelle. Aujoud'hui, un chirurgien gagne autant qu'un généraliste sur l'île " explique le Dr Laurent Grandpré, vice-président de l'URMLR.
"Les files d'attente sont déjà de plus en plus longues dans les cabinets médicaux. Les délais pour prendre rendez-vous peuvent atteindre deux mois et ils ne cesseront d'augmenter tant que nous n'aurons pas plus de collègues parmi nous " continue l'ORL. L'île compte 4,5 médecins spécialistes pour 10.000 habitants contre 8,7 en métropole. Autrement dit, il faudrait deux fois plus de médecins spécialistes sur l'île pour assurer les mêmes offres de soin à la population réunionnaise qu'en métropole.
Résultat, les hôpitaux sont surchargés, notamment les urgences, entraînant un surcoût de santé publique. Avec un minimum de 350 euros le passage aux urgences, ce transfert coûte 10 fois plus cher qu'une consultation spécialisée.
Aux yeux des médecins libéraux, la solution la plus simple pour résoudre le problème serait donc d'indexer les actes techniques de la même manière que sont déjà indexées de 20% les consultations généralistes et spécialisées.
Autre solution envisageable, faire de la Réunion une zone franche d'activité pour la santé.
L'aggravation de cette pénurie de médecins libéraux que l'URMLR signalait déjà il y a cinq ans relève d'un manque de volonté politique selon ses membres.
"Nous avons rencontré Roselyne Bachelot il y a à peine trois ans lorsqu'elle est venue sur l'île. Elle avait alors témoigné de son soutien. Pourtant depuis rien n'a été fait", rappelle le Dr Grandpré. " Sans une prise de conscience active de la population réunionnaise, nous craignons que rien ne soit jamais fait et que la situation s'enlise comme c'est déjà le cas depuis 5 à 10 ans." conclu-t-il.
60 à 70% de l'activité médicale est assurée par des médecins libéraux.