Le cyclone Dumile a frôlé La Réunion le jeudi 3 janvier 2013. Ses rafales de vents, certaines ont été enregistrées à plus de 135 km/h et ses pluies, ont été fatales à de nombreuses plantations de fruits et légumes. Du coup depuis vendredi les prix des tomates, des salades, des primeurs en en général commencent à flamber sur les étals des bazardiers et les linéaires des grandes et moyennes surfaces et "ils vont sans doute encore augmenter" ne cache pas Jean-Yves Minatchy, président de la chambre d'agriculture "Comme toujours après le passage d'un cyclone, c'est dans les 15 prochains jours que les hausses de prix seront les pus significatives" confirme Alain Sabine, directeur du marché de gros de Saint-Pierre Les consommateurs sont partagé entre résignation et colère. "Nous comprenons le mécontentement des gens, mais il faut savoir que nous avons perdu entre 50 et 90% de nos productions et qu'il faudra 3 mois avant de retrouver une situation semblable à celle d'avant Dumile" explique Fabrice Robert, un maraicher de la Bretagne (Saint-Denis).
Ce début de semaine sur le marché de gros de Saint-Pierre, la caisse de 25 kg de tomates se vendait entre 45 et 50 euros (soir environ 2 euros le kilo). "Avant le passage de Dumile, elle se négociait entre 30 et 35 euros" note Alain Sabine. Sur les étals des bazadiers et des magasins la hausse est largement répercutée. De 1,80 à 2 euros avant le cyclone, le kilo de tomates est passé à 3 voire 4 euros le kilo. La même augmentation est observée sur les salades (50 centimes le pied avant Dumile, 1 euro actuellement), les gros et les petits piments (7 euros le kilo avant le cyclone 10 euros après). "Trop cher pour moi, je ne mangerai pas de salade et dans mes caris je mettrai des tomates en boîte" lance agacée une mère de famille du Sud. Ce qu'elle risque de faire pendant quelques semaines.
En effet, "la véritable augmentation des prix aura lieu dans 15 jours" prévient le directeur du marché de gros. "Actuellement les producteurs vendent leurs stocks ou les produits qui ont été mis en sol par le vent. Le manque va véritablement se faire sentir dans deux semaines et c'est à ce moment là qu'il y aura un véritable impact sur les prix" ajoute-t-il. "Dans les bas, entre 40 et 50% de la production de tomates, de salades, de bringelles ou encore de piment a été perdu. Dans les hauts la perte est encore plus catastrophique. Elle va de 80 à 90%" note Fabrice Robert de la CGPER (confédération générale des planteurs et éleveurs de La Réunion). "Les cultures qui ont été perdues étaient en début de cycle. Beaucoup de légumes vont se faire rare et les prix vont donc encore augmenter. Il va falloir attendre 3 mois et la fin du nouveau cycle de production pour retrouver les prix d'avant le cyclone" explique l'agriculteur.
Les consommateurs devront donc soit accepter de mettre plus la main à la poche, soit de se passer de plusieurs légumes. "Certainement que les gens ne vont pas être contents, mais les planteurs n'ont pas le choix. Ils sont les premiers à déplorer cette situation. Ils préfèrent vendre 30 caisses de tomates à 30 euros que 5 à 50 euros. Mais ils ne peuvent pas faire autrement, ils ont tout perdu" commente le président de la chambre d'agriculture. "Il faut aussi que les gens comprennent que le travail des maraichers est pénible et fragile car à la merci de tous les aléas climatiques" dit-il encore.
A défaut de légumes, les consommateurs pourront peut-être se rabattre sur les fruits. "Les caissettes de 8 kg de mangues se vendaient 10 euros ce matin à la Petite Ile et à Saint-Joseph" indique Fabrice Robert. "Certes, les fruits devront être consommés très vite, ils ont été mis à terre par le cyclone et ne se conserveront pas longtemps, mais c'est quand même intéressant pour le consommateur" souligne l'agriculteur.
Alain Sabine confirme l'abondance de certains fruits. "Depuis la fin 2012, la demande est faible pour les ananas, les pastèques, les fruits de la passion et même les mangues" remarque-t-il. "Les consommateurs ne sont pas demandeurs, peut-être parce qu'il y a trop de ces fruits, peut-être aussi parce, en période de fêtes et de crise économique conjuguée, ils ont décidé d'utiliser leur argent à l'achat des cadeaux au détriment des fruits. Lorsque l'on manque d'argent c'est souvent les fruits et légumes qu'on n'achète plus" analyse le directeur du marché de gros. "Ce matin encore, des producteurs de fruits sont repartis avec leurs camions pleins de fruits" déplore-t-il.
Est-ce à dire que les prix des ces fruits vont baisser dans les prochains jours? Il est sans doute encore trop tôt pour l'affirmer. "Les producteurs vont essayer, c'est normal, de s'en sortir au cours des prochaines semaines grâce à la vente des produits qu'ils n'ont pas perdu" termine Fabrice Robert.
Je vis dans la région parisienne dans le 95 (le Val d'Oise) depuis + de 20 ans d'originaire de la Reunion. Un kilo de tomates à 4 euros après le passage du cyclone, il ne faut pas abusé : une hausse de 100% : c'est du vol merci aux intermédiaires et surtout les barzardiers, ici c'est l'hiver(, les tomates ne poussent dans les champs ou dans les serres et le prix des tomates au kilo est à 3 à 3.50 euros.Vous avez raison il faut boycotter ses produits là et prendre les conserves en attendant que les prix soit à un niveau raisonnable. Un petit bonjour à mon île
La tomate en boîte c'est bon aussi. Si les agriculteurs ont des problèmes après le cyclone je le comprend, mais moi aussi j'ai mes soucis d'argent, alors les tomates à 4 euros, elles peuvent rester chez les bazardiers (en plus je suis sûr que tout l'argent ne va pas aux planteurs)