Assemblée plénière du conseil général

Le Département se méfie du Trans-Éco express

  • Publié le 23 septembre 2010 à 08:00
Mercredi 22 Septembre 2010

Conférence de presse de l'alliance au conseil général

Le Trans-Éco express cher au président du conseil régional, inspire de la réserve, si ce n'est de la méfiance au conseil général dirigée par Nassimah Dindar. Dans son projet, Didier Robert voudrait qu'une structure réunissant la Région, le Département et les communes soit mise en place pour gérer l'implantation et le fonctionnement de 2 000 bus assurant le transport en commun dans toute l'île. Dans une résolution présentée en assemblée plénière et adoptée à la majorité ce mercredi 22 septembre 2010, les conseillers généraux rappellent que la compétence des transports en commun par bus interurbains relève de la seule compétence du Département. "Il est à craindre" disent-ils aussi, que le Trans-Éco express "n'apporte aucune amélioration significative à la performance des réseaux de transports", voire même qu'il "sature encore plus le réseau routier". Les conseillers généraux demandent que des études comparatives sur les structures communes de gestion soient faites avant tout développement du projet.

La résolution a été mise à l'ordre du jour de l'assemblée plénière du conseil général par Nassimah Dindar. Laquelle ne cache ni sa préférence pour le tram-train, ni son amitié pour Paul Vergès, initiateur du projet désormais enterré par Didier Robert. Dans le document, les élus de la majorité divers -droite - Alliance - PS rappellent d'abord que la Région est compétente en matière de réseau ferré - et donc pour le tram train -, que le Département a compétence pour les bus interurbains et les communautés de communes ou d'agglomérations pour les transports urbains. Ils réclament ensuite "le respect absolu" de ces compétences.

Les conseillers généraux notent aussi que le Département par le biais du réseau Car jaunes, et les communautés communales par le biais de Citalis, Alterneo, Kar Ouest et Alizés transportent annuellement plusieurs millions de passagers dans toute La Réunion. Ces mêmes réseaux, disent les élus, ont générés la création de centaines d'emplois.

Dès lors, les conseillers généraux se demandent en ne mâchant par leurs mots : "quelle place il reste pour le Trans-Éco express". Ils répondent immédiatement à la question en écrivant : "le concept Trans-Éco express porté par la Région ne saurait avoir pour vocation de se substituer aux réseaux de transports existants mis en ?uvre par le Département" et les communautés de communes ou d'agglomérations.

En termes à peine voilés, les conseillers généraux disent ensuite tout le mal qu'ils pensent du projet de Didier Robert. Ils remarquent que les aménagements proposés par la Région "sont organisées pour la plupart le long d'un axe routier en sur-largeur des emprises existantes. Ce sont donc autant d'espaces susceptibles de servir à une offre supplémentaire au trafic automobile (...) et donc à une plus forte saturation du réseau routier".

Les conseillers généraux s'interrogent sur la philosophie même du Trans-Éco express et plus globalement sur la conception du conseil régional en matière de fluidification de la circulation. "Il est paradoxal de constater que le projet prioritaire de la Région pour la nouvelle route du littoral à 6 voies ne comporte pas de prolongement des itinéraires intra-agglomérations" dit le conseil régional. Il souligne ainsi le fait que la 6 voies se terminera par une 2 voie à l'entrée de Saint-Denis et une 4 voies à celle de la Possession avec tout ce que cela suppose en termes d'embouteillages. "Dans ces conditions il est à craindre que ces transports routiers (les 2 000 bus - ndlr) soient tributaires pendant encore longtemps du niveau de saturation du réseau routier" dit la résolution du conseil général.

Le Département estime donc "urgent" que le Trans-Éco express s'appuie sur "un schéma cohérent de transport" qui donnerait de la lisibilité" "annoncée mais non encore affichée) au maillage des modes routiers et ferroviaires" permettant de construite "un véritable projet cible de transport public performant".

Les conseillers généraux portent l'estocade en constatant : "les investissements proposés (par la Région - ndlr) ne préfigurent pas particulièrement pour l'instant un tracé ou une logique de maillage contrairement au projet tram-train dont le tracé et les modalités d'exploitation avaient été clairement fixés. Il est donc hasardeux d'affirmer que ce concept de Trans-Éco express doit être considéré comme une étape préparatoire de l'installation d'un système guidé ou ferroviaire".

La résolution a été votée à la majorité. Le groupe Objectif Réunion pourtant proche de Didier Robert, n'a pas voté contre et s'est simplement abstenu.

Mahdia Benhamla pour
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