L'Afssaps (agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) vient de réévaluer le rapport bénéfice-risque des médicaments à base de métoclopramide. Conséquence : le Primpéran, prescrit en cas de nausées et de vomissements, est désormais contre-indiqué chez les moins de 18 ans. La commission d'autorisation de mise sur le marché a même proposé d'élargir par la suite la réévaluation de la balance bénéfice/risque chez l'adulte, et plus particulièrement chez le sujet âgé en raison du risque d'effets indésirables neurologiques et cardiovasculaires potentiellement graves. De quoi accroître un peu plus la méfiance de la population à l'encontre des médicaments.
Ces derniers mois, nombreux sont les médicaments à avoir été placés sous haute surveillance, contre-indiqués ou carrément retirés du marché en raison de leur risque, voire de leur dangerosité, pour les patients. Le Primpéran est le dernier en date à connaître des restrictions d'utilisation. Prescrit fréquemment par les médecins, notamment lors des épidémies de gastro-entérite, pour éviter les nausées et les vomissements, il vient d'être contre-indiqué chez les moins de 18 ans.Depuis 2007, un climat de suspicion flottait autour de ce médicament, fourni en solution buvable, en comprimé, en suppositoire ou encore en solution injectable. L'Afssaps avait attiré l'attention des médecins généralistes et gastro-entérologues sur le risque d'effets indésirables neurologiques provoqués par les médicaments à base de métoclopramide, et notamment sur certains troubles que cela entraînerait : tremblements, mouvements anormaux de la tête et du cou, difficultés à avaler ou à parler...Ces effets sont d'ailleurs mentionnés sur la notice du Primpéran et dans le résumé des caractéristiques du produit. Le médicament était déjà contre-indiqué chez le nouveau-né, il est désormais déconseillé aux moins de 18 ans.
"Le Primpéran est dans le collimateur depuis la fin 2010, mais ses effets indésirables sont connus depuis plus longtemps", confirme Eric Cadet, membre de l'URPS (union régionale des professionnels de santé) des pharmaciens de La Réunion. "Les craintes de la population envers certains médicaments peuvent être justifiées. C'est vrai qu'on a l'impression, sur ces derniers mois, qu'il y a une loi des séries qui s'abat sur les médicaments", estime-t-il.
Et en effet, la liste commence à devenir importante. Le 9 juin 2009, l'Afssaps décide de retirer du marché les antidiabétiques Actos et Competact, tous deux comprenant de la pioglitazone, molécule accusée d'augmenter le risque de cancer de la vessie. Le 26 août 2011, l'Epitomax, indiqué dans le traitement de l'épilepsie et de la migraine, était placé sous haute surveillance suite à un avertissement de l'Afssaps annonçant les dangers du médicament détourné de son usage premier et utilisé comme coupe-faim.
Plus récemment, au début du mois d'octobre, l'Afssaps a appelé les professionnels de santé à restreindre la prescription de Protelos, médicament anti-ostéoporose, aux patientes de moins de 80 ans ayant un risque élevé de fracture et souffrant d'intolérance aux biophosphonates. Ce traitement augmenterait le risque de phlébite, amis aussi d'allergie des patientes. On peut encore citer les médicaments à base de buflomédil retirés en février, la polémique autour de l'anti-tabac Champix, ou le Di-antalvic, interdit à la vente en mars dernier.
Pour Eric Cadet, "il ne faut cependant pas tomber dans la psychose", mais force est de constater que des médicaments utilisés depuis plusieurs années représentent du jour au lendemain un véritable risque pour la population. Il est ainsi légitime de se demander à quel degré l'on peut se fier aux médicaments. "On ne peut jamais être sûr avec un médicament. Tous les produits ont des effets indésirables. Si après dix ans de commercialisation, un seul patient signale de graves effets indésirables, on ne peut pas interdire le produit. Il faut des années d'observation, des évaluations fréquentes du rapport bénéfice/risque pour ajuster les choses ou s'adapter en retirant le médicament", raconte le pharmacien.
Il poursuit : "Le retrait des médicaments ou les contre-indications sont les preuves que les autorités sanitaires surveillent ces différents produits. Depuis le Mediator, le contrôle des médicaments s'est renforcé. Dans le cas du Primpéran, les problèmes sont connus depuis longtemps, notamment par rapport au dosage. Il y a eu des efforts pour améliorer le produit, par exemple sur le conditionnement ou sur la précision des pipettes de dose. Lorsque le risque devient plus important que le bénéfice, il est normal de déconseiller ou de retirer le produit".
Eric Cadet insiste aussi sur le rapport patients/professionnels de la santé : "Il y a différentes couches d'information sur les médicaments. Le patient doit se sentir concerné par ce qu'il va prendre, demander au médecin et au pharmacien quand il a des doutes sur un produit, il doit aussi prendre connaissance de ce qu'il y a écrit sur les ordonnances et sur les notices. Le patient doit être acteur de sa santé, il ne faut pas qu'il abandonne ses traitements et qu'il perde confiance dans le système médical. Tout n'est pas mauvais dans les médicaments, il existe juste des risques et c'est pour cela que les produits sont réévalués régulièrement".
Certes, il ne faut pas tomber dans la psychose, mais en considérant tous les médicaments qui ont fait l'objet d'une surveillance accrue ou d'un retrait cette année 2011, la méfiance des patients envers les médicaments risque de s'accroître.
Samia Omarjee pour
Je viens de subir une première chimiothérapie suite à un carcinome sur ma vessie.
La veille de la cure , je rencontre l’oncologue et pendant l’entretien je lui explique que je suis Parkinsonien depuis 4 ans et bien stabilisé. Je lui demande si le cocktail que l’on doit m’injecter et compatible avec cette pathologie , réponse ,je vais le regarder ....
Le ledemain et surlendemain au cour de l’injection j’ai reçu du primperan..... résultat au troisième jours des nausées, impossible de boire ou manger ,légère fièvre, 8 de tension ,épuisement total et perte de poids un kg par jour ( 7 kg sur 7 jours ) en même temps augmentation de mon tremblement de la main droite ( j’ai appris que le primperan et le modopar sont deux médicaments antagonistes....)
Deux mois après j’ai changé d’oncologue et je viens de finir ma troisième cure qui sans primperan se déroule bien . Par contre je garde le handicap causé par la première toujours la perte de poids , l’impossibilité d’ecrire Correctement avec ma main droite car les tremblements ont doublés et tous les autres signes....
Je ne comprends pas qu’un médecin dans sa spécialité puisse faire cette erreur ou plutôt
Une Faute Professionnelle...