Quatre milliards de personnes dans le monde, dont prÚs de deux milliards en Chine et en Inde, connaissent des pénuries sévÚres d'eau au moins pendant un mois de l'année, selon un rapport alarmant publié dans la derniÚre édition de la revue américaine ScienceAdvance. Environ 500 millions de personnes connaissent une rareté de l'eau tout au long de l'année, ont également déterminé ces experts, dont les estimations sont nettement plus sombres que celles avancées jusqu'alors, qui chiffraient les populations affectées entre 1,7 milliard et 3,1 milliards.
Les rĂ©sultats de cette recherche pourraient ĂȘtre utiles pour les gouvernements et les entreprises pour dĂ©velopper des stratĂ©gies plus efficaces de gestion de l'eau, de maniĂšre Ă mieux satisfaire les besoins urgents en eau des populations.
L'accroissement démographique, l'amélioration du niveau de vie, les changements dans la consommation et le développement de l'irrigation dans l'agriculture sont les principaux facteurs qui augmentent fortement la demande mondiale d'eau, expliquent les auteurs de ce rapport, Mesfin Mekonnen et Arjen Hoekstra, de l'université de Twente, aux Pays-Bas.
Prédire les pénuries d'eau demeure difficile alors que la demande et les disponibilités varient selon les régions et les saisons, ce qui entraßne des pénuries dans plusieurs parties du monde pendant des périodes spécifiques de l'année. Différentes recherches avaient tenté précédemment d'évaluer les pénuries d'eau sur la planÚte mais seulement sur une base annuelle et n'ont pas pu de ce fait saisir les variations tout au long de l'année, ce qui explique leurs sous-estimations.
Cette derniÚre étude a pu déterminer qu'outre l'Inde et la Chine, des populations importantes faisaient aussi face à de sévÚres pénuries d'eau, tout au moins pendant certaines parties de l'année, au Bangladesh, au Pakistan, au Nigeria, au Mexique et aux Etats-Unis (dans le sud-ouest, notamment en Californie, et dans le sud, notamment au Texas et en Floride).
Etablir des limites Ă la consommation d'eau dans les bassins fluviaux, accroĂźtre l?efficacitĂ© de son usage et une meilleure rĂ©partition des ressources d'eau fraĂźche seront dĂ©terminants pour rĂ©duire les menaces de pĂ©nurie pour la biodiversitĂ© et le bien-ĂȘtre humain, ont conclu les auteurs de cette recherche.
La demande en eau augmente partout sur le globe alors que les populations augmentent et que l'agriculture s'Ă©tend mais il y a suffisamment d'eau douce sur la planĂšte pour satisfaire tous les besoins, soulignent-ils. Le problĂšme est qu'il n'y en a pas toujours suffisamment d'eau partout oĂč il y en a besoin.
Les besoins individuels en eau pour la consommation humaine dans les habitations représentent de 1 à 4% du total, a estimé l'étude.
La dĂ©finition d'une pĂ©nurie sĂ©vĂšre adoptĂ©e par ces chercheurs est une situation oĂč la demande en eau dans une rĂ©gion est deux fois plus grande que les disponibilitĂ©s.
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AFP
