Le décret sur les prix des carburants devrait entrer en vigueur le 1er janvier

Les stations-services dans l'attente

  • Publié le 27 décembre 2013 à 04:43
Station service

Alors que le décret sur les prix des carburants dans les départements ultramarins, dont l'objectif est de réguler les marges jugées trop élevées des compagnies pétrolières et d'apporter davantage de transparence, doit entrer en vigueur le 1er janvier prochain, à La Réunion, les gérants des stations-services sont toujours dans l'attente ce vendredi 27 décembre 2013. Ces derniers espèrent rapidement une réunion en préfecture de l'ensemble de la filière carburant. Aucun rendez-vous, pour le moment, n'a été fixé. Et le flou demeure toujours sur un mouvement de grève avant le 31 décembre. Par ailleurs, de son côté, la préfecture indique qu'une réunion de travail, "prévue de longue date" et "sans lien" avec la problématique actuelle se déroulera ce vendredi à 9 heures. Pour rappel, les gérants de stations-services protestent contre le projet de décret sur les prix des carburants dans les départements ultramarins, redoutant une répercussion de cette baisse de profit sur leurs emplois ou leurs loyers.

Les stations-services réunionnaises suivront-elles le mouvement de grève illimitée des gérants des Antilles ? À quatre jours de l'entrée en vigueur du nouveau décret sur les carburants, du côté du SRESS (syndicat réunionnais des exploitants de stations services), on affirme "sincèrement ne pas avoir de réponse". "Nous espérons une réunion de l'ensemble de la filière avec la préfecture. Nous sommes dans l'attente, mais ce qui est certain c’est que nous nous dirigeons vers quelque chose de très compliquée. Il va falloir rester vigilant", explique un membre du syndicat.

Et pour cause, si le décret doit entrer en vigueur le 1er janvier prochain, les arrêtés de méthodes, - correspondant au décret d’application -, ne sont pas encore publiés. "Nous ne savons pas du tout ce qui va se passer. Il est vrai que ces arrêtés de méthodes nous ont été soumis pour avis. Nous avons eu trois jours pour réfléchir et répondre, mais nous n'avons aucune information sur la prise en compte ou non de nos propositions", précise toujours ce membre du SRESS.

Selon lui, "dans cette affaire, le ministère  des outre-mers a fait preuve d’un grand manque de transparence et de concertation". Il avoue également ne "pas comprendre la précipitation" de Victorin Lurel. Ce membre du SRESS souligne ensuite que "si décision de grève il y a, cela ne sera pas de gaieté de cœur pour les gérants de stations-services". "Nous sommes conscients que la grève sera impopulaire. Elle entraînera également des pertes pour nos entreprises", commente-t-il.

Pour rappel, si le décret Lurel concerne surtout les pétroliers, comme la SRPP (Société réunionnaise des produits pétroliers), ce sont les gérants qui s’inquiètent pour leur avenir. Ils craignent que les pétroliers prennent le contrôle de la distribution, comme l’expliquait Gérard Lebon à Imaz Press Réunion dans un entretien précédent: "en Guyane, une compagnie pétrolière a repris des stations en gestion directe. Si c’est ce qu’on veut pour les DOM, on va y aller."

Des pétroliers qui, le mercredi 18 décembre dernier, s'estimant lésés, avaient d’ailleurs claqué la porte du ministère des Outre-mer lors d'une rencontre avec Victorin Lurel et les représentants de la filière carburant. Interrogés à la sortie de cette réunion, ils écrivent sur leur site CarburantDOM.com que "le ministre n’a pas apporté les éclaircissements sur les points sur lesquels nous sommes en demande de réponses". Ils regrettent, en effet, le manque de concertation de la part du ministre.

Par ce décret, le gouvernement souhaite réguler les marges des produits pétroliers dans les départements ultramarins, avec plus de transparence et un plafond du rendement financier fixé à 9% pour les importateurs des DOM, - la SRPP pour la Réunion et la SARA pour les Antilles et la Guyane. Les gérants de stations-service redoutent une répercussion de cette baisse de profit sur leurs emplois ou leurs loyers. En protestation, une " journée sans carburant " avait été organisée dans le département le 17 octobre dernier lors de la visite de Victorin Lurel, puis ce mardi 10 décembre.

www.ipreunion.com

 

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