Pacte de responsabilité

Manuel Valls ne touche pas au Smic, mais ne revalorise pas les prestations sociales

  • PubliĂ© le 16 avril 2014 Ă  15:12
Manuel Valls

Habituellement réservé au porte-parole du gouvernement, Manuel Valls s'est chargé du compte-rendu du conseil des ministres ce mercredi 16 avril 2014. L'occasion pour le premier ministre de faire le point sur le pacte de responsabilité. Pour cette allocution exceptionnelle, le locataire de Matignon promet de ne pas "remettre en cause" le Smic. Si le montant des prestations sociales ne diminuera pas, ces dernières ne seront pas revalorisées avant octobre 2015. Enfin, l'ancien ministre a fait la répartition des 50 milliards d'euros d'économies à faire d'ici trois ans : 18 concerneront l'Etat, 11 les collectivités, et les 21 derniers la protection sociale, dont 10 pour l'assurance maladie.

C’est sous une forme inédite que Manuel Valls s’est exprimé ce mercredi. En lieu et place de Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, le premier ministre s’est chargé de faire le compte-rendu du conseil des ministres. Et pour cause, le nouveau locataire de Matignon doit faire le point sur ce qui sera sa feuille de route pour les trois années à venir : le pacte de responsabilité.

Première annonce : il n’est pas question de revenir sur le Smic. Suite à la proposition du président du Medef, Pierre Gattaz, de créer un salaire intermédiaire, le premier ministre a répondu qu’il n’est pas nécessaire de "remettre en cause notre modèle social, nos règles sociales et je le dis avec force, notamment le Smic."

A propos des 50 milliards d’euros d’économies annoncés, Manuel Valls veut garder le cap : "la France, je l’ai dit, tiendra ses engagements. Non pas par un quelconque entêtement, mais parce que tenir ses engagements, c’est la base de la crédibilité et de la confiance."

Le chef du gouvernement assure que, sans toucher aux minima sociaux, les économies seront "équitablement réparties entre toutes les autres sources de dépenses publiques." L’Etat prendra y part en premier lieu avec 18 milliards d’euros d’économies. En dehors de l’éducation nationale de la sécurité et de la justice, les effectifs des autres ministères continueront à diminuer, alors que le gel du point d’indice des fonctionnaires - base du calcul de leur rémunération - est maintenu.

Les collectivités ne seront pas épargnées avec 11 milliards d’euros d’économies attendus. S’il compte sur les élus locaux pour maîtriser leurs dépenses, Manuel Valls s’appuiera surtout sur le futur projet de loi de clarification des compétences. Le premier minsitre annonce "des réformes profondes" pour générer des économies : "je pense notamment à la suppression de la clause de compétence générale, à une meilleure sélection des projets financés, et à une rationalisation des syndicats intercommunaux."

Enfin, la grande partie des économies concernera la protection sociale. 10 milliards d’euros seront économisés d’ici 2017 sur les dépenses de l’assurance-maladie, "sans réduire la prise en charge des soins ni leur qualité." Pour Manuel Valls, "il s’agit d’amplifier les réformes structurelles déjà engagées, et notamment de mieux organiser les parcours de soins."

Les 11 milliards restants sont regroupés sous le terme de "de gestion du système social." L’occasion pour le ministre d’annoncer que les prestations sociales ne seront pas revalorisées jusqu’en 2015, vu "le contexte exceptionnel qui est le nôtre." La semaine prochaine, le conseil des ministres examinera le programme de stabilité qui sera voté le 30 avril prochain à l’assemblée nationale.

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